L’histoire de l’agriculture est jalonnée d’inventions audacieuses. Savez-vous que la première machine à traire est l’invention d’une Américaine qui en déposa le brevet en 1879 ? Ou que la mise au point du tout premier logiciel de comptabilité agricole était l’œuvre d’un français ? « L’innovation telle qu’on la connaît aujourd’hui, à travers le digital ou la robotique, s’inscrit dans le prolongement de cette dynamique », pointe Karine Cailleaux, porte-parole de l’association La Ferme Digitale, une des vitrines de l’Agtech hexagonal. « Les agriculteurs ont toujours su saisir les propositions nouvelles. D’ailleurs, 90 % des start-ups adhérentes de la Ferme Digitale sont portées par des personnes issues du milieu agricole. »
Confier les tâches pénibles aux robots
Produire davantage, mieux, plus vite. Le moteur de l’innovation demeure avant tout dans l’amélioration de l’efficience du travail. Mais l’appropriation par le monde agricole de nouvelles techniques a, par ailleurs, réduit significativement la pénibilité des tâches, d’abord physiques, mais aussi mentales. Si la profession connaît encore une prévalence élevée de troubles musculosquelettiques, le confort est un paramètre désormais systématiquement pris en compte par l’industrie des agro-équipements. L’évolution des matériels de traite dans les élevages laitiers constitue un exemple révélateur : planchers réglables, décrochage automatique, exosquelettes… tout est conçu pour soulager l’opérateur, quand il n’est pas, purement et simplement, remplacé par un ou plusieurs robots. « La robotique est un axe majeur de développement, confirme Karine Cailleaux. Les start-ups de ce domaine s’attellent ainsi d’abord aux tâches difficiles, pénibles et peu gratifiantes, comme le désherbage, offrant à l’exploitant davantage de temps à consacrer à des missions a plus forte valeur ajoutée ». Si le coût de tels matériels reste conséquent, il devrait baisser à mesure de leur déploiement. En attendant, certains agriculteurs (notamment les producteurs de légumes) n’ont pas attendu pour franchir le pas.
Témoignage d’Aurélien Gonnard, arboriculteur et maraîcher à Saint-Cyr (Ardèche)
3 hectares de verger, 2 hectares de légumes plein champ, 2 000 m2 sous serres
« J’utilise un robot Oz conçu par Naïo Technologies, notamment pour désherber les poireaux et les choux. Avant, c’était les cultures sur lesquelles je passais le plus de temps en binage, entre autres parce que je ne mets pas de plastique. Je m’en sers aussi pour certains semis. Le robot apporte également une aide précieuse à la récolte en transportant les légumes sur sa remorque. Globalement, j’estime que je gagne une journée de travail par semaine et ça réduit considérablement la pénibilité sur un certain nombre de tâches. »
Le numérique pour gagner en sérénité
Les agriculteurs doivent aussi supporter une charge mentale de plus en plus importante. Ils font tourner leur outil de production, subissent les caprices de la météo, travaillent avec du vivant, gèrent l’administratif, du personnel, les approvisionnements... A l’ère où le numérique se retrouve dans des applications aussi diverses que la gestion de troupeau, le suivi parcellaire ou l’accès aux cours des céréales, il apparaît comme une solution pour gagner en sérénité et réduire le stress. « Une station météo connectée ne permet certes pas d’éviter le gel, mais elle vous prévient au bon moment, quand il est encore temps d’anticiper et éventuellement de limiter la casse », cite en exemple Karine Cailleaux. Attention, « on ne vend pas du rêve pour autant, prévient-elle. Un des mots-clés de La Ferme Digitale c’est « pragmatisme ». Les bonnes idées sont celles qui remontent du terrain. Lorsqu’elles sont déconnectées de la réalité... ça ne fonctionne pas. »
La réduction de la pénibilité au travail, une thématique phare du SIMA 2022
Venez approfondir cette thématique « pénibilité au travail » à l’occasion du programme de conférences SIMA TECH. Cet espace vous permettra de découvrir des solutions concrètes aux problématiques de l’agriculture d’aujourd’hui, mais également les technologies et pratiques de demain présentées par les exposants du SIMA, pour cette prochaine édition centenaire.
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