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50 ANS DU POINT. Le philosophe, en disciple de Montaigne et de Spinoza, plaide comme Albert Camus pour un gai désespoir, une sagesse désespérée.
par André Comte-SponvilleTemps de lecture : 2 min
La formule de Claude Imbert (qu'on trouve aussi à quelques variations près chez Pline le Jeune) semble escamoter une dimension qui, pour l'athée que je suis, est importante : le fait qu'il y a bien quelque chose de désespérant dans la condition humaine, puisque l'on meurt. Celui qui dit « J'espère ne jamais mourir » est un imbécile ou un croyant (quoique hérétique s'il se croit chrétien), et j'essaie de n'être ni l'un ni l'autre. Puis il y a le réel même, qui ne se donne pas à espérer mais à connaître. Si vous espérez qu'il n'y a pas de dérèglement climatique, que ce n'est qu'un mythe ou un complot, vous êtes un climatosceptique, et je ne le suis assurément pas.
Faut-il alors s'enfermer dans la désespérance, je veux dire dans la tristesse, la dépression ou la mélancolie, ne plus penser...
JULIEN FAURE POUR « LE POINT »
Vous lisez actuellement : André Comte-Sponville : « Mieux vaut combattre le pire que rêver perpétuellement du meilleur »
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