Cinq des six victimes de l'attaque au couteau perpétrée à Annecy, le jeudi 8 juin, sont toujours hospitalisées en urgence absolue. L'assaillant interpellé doit être entendu ce vendredi, l'enquête doit déterminer le mobile encore inconnu de l'auteur de l'attaque.
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Sur les quatre enfants pris pour cible lors de l'attaque à Annecy, un a 22 mois, deux sont âgés de 2 ans et le dernier a 3 ans. Parmi eux, un garçon et une petite fille sont cousins. Les deux autres sont des touristes, l'enfant de 22 mois est originaire des Pays-Bas et celle de 3 ans et de nationalité anglaise.
Au lendemain de l'attaque au couteau qui a eu lieu à Annecy, cinq des six victimes se trouvent toujours en urgence absolue. Leur état de santé semble toutefois stabilisé pour trois enfants, le quatrième a encore son pronostic vital engagé. Trois enfants ont été transférés vers le CHU de Grenoble, tandis qu'une autre victime a été redirigée vers le centre universitaire de Genève. La cinquième victime hospitalisée est un homme de 78 ans gravement blessé par arme blanche puis "par le tir d'un policier" au cours de l'intervention. Il est sorti du bloc opératoire mais doit rester à l'hôpital d'Annecy pour l'heure. La dernière victime, légèrement blessée, n'a pas été hospitalisée.
[Fin du direct] L'homme interpellé avait sur lui une carte d'identité correspondant à celle d'un homme né en 1991, de nationalité syrienne. Arrivé en 2013 en Suède, il était entré légalement en France en novembre 2022 et y avait déposé une demande d'asile. Une demande refusée il y a quelques jours.
"Mon Dieu, il était très gentil, je ne comprends pas." L'ex-compagne du suspect a témoigné auprès de l'AFP sur la situation d'Abdalmasih H. avant l'attaque, ce jeudi matin à Annecy. "Je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé, ce que vous me dites, c'est terrible. Mais je n'ai pas eu de contact avec lui, je ne sais pas où il vit, ni comment il va psychologiquement", a-t-elle confié. "Je n'ai plus beaucoup de nouvelles, il s'est montré très fuyant. Il m'a appelé il y a quatre mois, il habitait dans une église."
La mère du suspect a été interviewée par l'AFP après l'attaque au couteau dans un parc d'Annecy. Elle affirme qu'il souffrait d'une "grave dépression". Selon elle, les multiples refus concernant des demandes de nationalité suédoise ont aggravé son état. "Ma belle-fille disait qu'il n'était jamais bien, toujours déprimé, avec des idées noires, il ne voulait pas quitter la maison, il ne voulait pas travailler..."
Parmi les enfants grièvement blessés, l'un a 22 mois, deux ont 2 ans et le quatrième a 3 ans, selon la procureure. L'un d'entre eux est de nationalité néerlandaise et un autre de nationalité anglaise. Il s'agit de touristes.
« C'est inhumain. J'ai entendu les cris des parents, puis j'ai vu l'agresseur avec le couteau. C'est là que j'ai compris qu'il se passait quelque chose de grave. Je me suis dit que si je courais j'allais mourir, donc je me suis éloignée en marchant. Dans ces cas-là on n'a que sa survie en tête. Puis il est parti vers la promenade du lac et on a entendu des coups de feu », a notamment témoigné Clémence, une lycéenne de 17 ans, auprès du journal Le Progrès.
Le Pâquier, l'espace de jardin public bordant le lac d'Annecy, où a eu lieu l'attaque au couteau de ce matin, a rouvert au public en début de soirée. Le périmètre de sécurité a ainsi été levé après la sortie de l'école.
Élisabeth Borne a salué "l'engagement exceptionnel des services publics de sécurité, de secours et de soins" qui sont intervenus après l'attaque au couteau de ce matin dans un parc d'Annecy. "Dans ces moments dramatiques nous pouvons compter sur eux. Toute notre reconnaissance", a-t-elle indiqué sur Twitter.
Le suspect de l'attaque au couteau d'Annecy n'a toujours pas pu être entendu par les enquêteurs de la police judiciaire, selon franceinfo. Actuellement en garde à vue dans les locaux du commissariat d'Annecy depuis son interpellation ce matin, l'assaillant n'a pas pu être auditionné en raison de son état d'agitation.
L'auteur de l'attaque au couteau à Annecy se serait rendu en France, il y a plusieurs, après sa séparation avec sa femme. BFMTV a contacté l'ex-femme de l'assaillant, laquelle indique que le couple est séparé depuis 8 huit mois et qu'elle n'a plus de nouvelles de son ancien mari depuis 4 mois.
Cinq des six victimes sont toujours en urgence absolue. Les quatre enfants sont toujours hospitalisés, l'un au centre hospitalier de Genève tandis que les trois autres ont été transférés au centre hospitalier de Grenoble après une première intervention chirurgicale.
Gérald Darmanin a indiqué que "dimanche dernier, les policiers ont contrôlé cette personne puisqu'il se serait lavé dans le lac d'Annecy puisqu'il serait SDF. Une main courante a été faite, mais évidemment, il n'y avait rien à lui reprocher."
"La France a étudié sa demande d'asile. Dimanche dernier, le 4 juin, la notification lui a été faite qu'il ne pouvait pas avoir l'asile en France, puisqu'il l'avait en Suède", a assuré Gérald Darmanin au journal de 20 Heures de TF1 avant d'ajouter que cela représentait une "coïncidence troublante". "Dimanche dernier, il connaît la réponse de l'administration française, et (ensuite) il passe à l'acte dans ce crime absolument ignoble."
"Tous les services de renseignement ne connaissaient pas cet individu", a assuré Gérald Darmanin. "Il n'a aucun antécédent judiciaire, ni en France, ni ailleurs", a expliqué le ministre de l'Intérieur sur TF1.
En savoir plus
Vers 9h45 ce jeudi 8 juin, un individu a attaqué au moins plusieurs enfants âgés d'environ 3 ans et un adulte à l'arme blanche, dans l'aire de jeux d'un parc près du lac d'Annecy, en Haute-Savoie. L'homme a rapidement été interpellé quatre minutes après le début de l'attaque. L'agression s'est produite au jardin d'Europe, un lieu très fréquenté de la ville. BFM TV affirme que plusieurs classes étaient présentes au moment des faits.
Selon le dernier bilan annoncé par la préfecture de Haute-Savoie, six personnes ont été blessés : quatre enfants âgés de 22 mois à 3 ans et deux adultes. Les victimes adultes sont un homme de 70 ans poignardé et touché par balle et, a priori, l'agresseur sur lequel la police a ouvert le feu. Deux enfants et la personne âgée ont leurs pronostics vitaux engagés. Plusieurs victimes ont été transférées vers des hôpitaux, notamment le centre hospitalier Annecy Genevois, le centre hospitalier de Grenoble et le centre hospitalier de Genève.
L'auteur de l'attaque au couteau serait un homme âgé de 31 ou 32 ans, né en 1991 selon le Dauphiné Libéré. Le Parisien affirme qu'il s'agit d'un individu de nationalité syrienne qui avait introduit sa demande d’asile à l’Ofpra le 28 novembre 2022. Entre temps, il avait obtenu le statut de réfugié en Suède par une décision du 26 avril 2023. L'homme est marié à une Suédoise et père d'un enfant avec sa compagne. Compte tenu de son statut de réfugié, il se trouve sur le territoire français en situation régulière.
Au moment de l'attaque, l'homme était coiffé d'un turban, portait des lunettes noires et était vêtu de noir. Mais le seul signe religieux retrouvé sur l'homme est une croix chrétienne. L'individu aurait d'ailleurs déclaré être "chrétien de Syrie" lors de sa demande d'asile. Il a été rapidement maîtrisé et interpellé par les forces de l'ordre sur place. Pour l'heure les circonstances et les motivations de cette attaques restent floues. La piste d'une attaque terroriste n'est ni privilégiée, ni écartée et le parquet nation antiterroriste (Pnat) n'a pas été saisi.
Au moment de l'attaque, l'assaillant visait "manifestement" les enfants selon des témoins de la scène, interrogé par France Bleu. D'autres témoignages décrivent l'individu comme un homme marginal qui "errait depuis plusieurs jours aux alentours du lac", voire plusieurs mois. Il vivrait dans la rue et aurait été vu se baignant dans le lac.
L'attaque au couteau à Annecy a-t-elle été motivée par une allégeance à un groupe terroriste ? La question s'est posée dans les heures suivants le drame. Certains détails du profil de l'assaillant ont été utilisé notamment par des politiques de la droite pour évoquer le possible caractère terroriste de l'attaque : le port d'un turban qui s'est avéré être un t-shirt, ou la nationalité syrienne de l'individu. Toutefois, la procureure de la République a assuré en conférence de presse le 8 juin qu'il n'y a "pas de mobile terroriste apparent" à ce stade de l'enquête. Le parquet national antiterroriste évalue la situation, mais n'a pas été saisi de l'enquête. Cette dernière a été ouverte pour le chef de tentative d'assassinat" et confiée à la police judiciaire.
Le mobile de l'attaque à Annecy n'est pas encore connu, mais sur la vidéo des faits on voit l'assaillant s'écrié "au nom de Jésus Christ" après l'agression de plusieurs victimes. Sur les images, l'homme est aussi vu en train d'embrasser la crois chrétienne qu'il portait autour du cou au moment de son interpellation.