Comprendre la révolte iranienne sans céder aux récupérations de tous bords

Temps de lecture: 15 min

Ici, c'est une poignée de cheveux coupés qui est brandie, là, un voile qui s'enflamme, plus loin encore, le chant antifasciste «Bella Ciao» qui retentit en persan… Depuis le meurtre de Mahsa Amini par la Gasht-e Ershad, la police des mœurs, l'Iran connaît un vaste mouvement de contestation populaire dirigé contre le régime, qui s'est répandu comme une traînée de poudre à travers tout le pays et au-delà de ses frontières.

Tandis que le gouvernement tâche d'endiguer les manifestations par la force et d'en escamoter les images en coupant l'accès à internet sur le territoire, les Iranien·nes ont rapidement trouvé des relais pour diffuser leurs revendications, tant auprès de la diaspora qu'auprès de militant·es féministes et des droits humains. À l'international, une vague de solidarité a déferlé sur les réseaux sociaux et les places publiques, avec une multiplication de rassemblements et d'appels au soutien des femmes iraniennes.

Cette forme d'internationalisation de la lutte a toutefois précipité les récupérations politiques de tous bords, qui ont tôt fait de réduire les femmes iraniennes à de simples symboles ou faire-valoir, et d'effacer à leur tour les spécificités de leurs revendications et du contexte dans lequel elles s'expriment. Pour comprendre ce qui se joue dans ce moment historique et encore incertain que vit actuellement l'Iran, il faut se recentrer sur les tensions qui traversent la société iranienne et que le cas de Mahsa Amini a fait exploser.

Une victime parfaite

Alors qu'elle se promène en famille à Téhéran, le 13 septembre 2022, la jeune Mahsa Amini, originaire de la ville de Saqqez, dans la province iranienne du Kurdistan, est interpellée à la sortie d'un métro par la police des mœurs qui, selon les témoignages de ses proches, estime que le hijab qu'elle porte n'est pas assez couvrant. Battue avant d'être emmenée dans un van de police, elle tombe dans le coma et meurt trois jours plus tard, à l'hôpital Kasra. Entre-temps, l'affaire a été relayée par la journaliste Niloufar Hamedi –désormais arrêtée–, et la diffusion de photos de la victime défigurée a commencé à mobiliser l'opinion publique.

«Le fait que cette jeune femme qui, au moment de son arrestation, n'était pas en train de manifester ni de tenir une posture agressive, ait été tuée pour une simple mèche de cheveux, a allumé une étincelle chez les jeunes femmes iraniennes qui en ont tout simplement assez des restrictions draconiennes imposées par le régime, décrypte Nima Naghibi, professeure à l'Université métropolitaine de Toronto, spécialiste de la diaspora et des études postcoloniales. La mort de Mahsa a galvanisé toute une population de jeunes –surtout des femmes– qui occupent le devant de la scène dans ces manifestations et qui sont frustrées de voir leur jeunesse, leur vie, leur potentiel, être violemment réprimés par le gouvernement iranien. La mort violente de Mahsa Amini aux mains de la soi-disant “police des mœurs” en est venue à signifier la répression brutale des femmes iraniennes, et de la jeunesse iranienne en général.»

De fait, la réaction de la population est massive. Des villes considérées comme les plus historiquement hostiles à la République islamique, à l'instar de Sanandadj, dans la province du Kurdistan iranien, jusqu'aux villes les plus conservatrices, à l'image de Machhad, ville sainte d'où est originaire l'actuel président Ebrahim Raïssi, des manifestant·es se sont pressé·es dans les rues pour rendre hommage à Mahsa Amini et réclamer la justice, la liberté, et la chute du régime islamique.

«Est-ce que tout le monde est devenu féministe tout à coup? Probablement pas, mais les mécontentements déjà présents se sont greffés à cette histoire de Mahsa et des droits des femmes.»
Azadeh Kian, professeure de sociologie et directrice du Cedref

Avec l'élection de l'ultraconservateur Raïssi en juin 2021, les femmes iraniennes ont vu leurs déjà maigres libertés diminuer encore, à mesure que le pouvoir donné à la police des mœurs augmentait. «Elle existait déjà avant, mais on la prenait moins au sérieux, elle ne réprimait pas autant. Aujourd'hui, elle a visiblement carte blanche», estime Azadeh Kian, professeure de sociologie et directrice du Cedref à l'Université Paris-Cité. Depuis le début de l'année, directives, décrets et lois visant à durcir encore plus le code vestimentaire féminin et les punitions en cas d'infraction se sont multipliées –de même que les vidéos de femmes violentées en pleine rue par des policiers.

«À cela s'ajoute le contexte économique très grave, note la chercheuse, autrice de l'essai Femmes et pouvoir en islam. La population contestataire n'a ni la prospérité économique, ni la liberté de choix, ni la liberté individuelle, ni la liberté collective, et se trouve dans une situation extrêmement délicate pour sa survie. Or, il y a un verrouillage total du système politique et judiciaire. Tous les pouvoirs sont aux mains des ultraconservateurs, et le régime, au lieu de répondre favorablement aux revendications, n'a fait que répondre par la répression. Est-ce que tout le monde est devenu féministe tout à coup? Probablement pas, mais les mécontentements déjà présents se sont greffés à cette histoire de Mahsa et des droits des femmes.»

Alors que le taux de chômage de la jeunesse iranienne est à plus de 27%, nombre de jeunes hommes et femmes, y compris diplômés, se retrouvent à devoir travailler dans des secteurs informels de l'économie, tandis que le pays, asphyxié par les sanctions internationales, a vu son inflation annuelle dépasser les 40%, et le taux de pauvreté exploser. La précarité, conjuguée aux humiliations quotidiennes d'un régime inflexible, a préparé le terrain de la révolte.

«Les gens en Iran comparent la situation à une marmite couverte en train de bouillir, raconte Arzoo Osanloo, professeure de droit et directrice du Middle East Center de l'Université de Washington. Quand la vapeur commence à s'épaissir, le régime soulève très légèrement le couvercle afin qu'elle s'évacue et que ça ne déborde pas. C'est ce que faisaient les présidents réformateurs, comme Khatami ou Rohani, en disant à la Gasht-e Ershad de laisser tranquilles les jeunes et les femmes. Mais avec Mahsa Amini, les choses sont vraiment arrivées au point d'ébullition. C'était la victime parfaite et innocente, jeune et adorable: les gens se sont identifiés à elle.»

Le voile et le régime

Depuis, le hijab est revenu au cœur d'une bataille symbolique. Que ce soit en allant manifester, étudier, travailler ou simplement marcher dans la rue, de nombreuses femmes iraniennes se délestent de leur hijab pour sortir tête nue, bravant la loi de 1983 sur le voile obligatoire, parfois au péril de leur vie –au moins 133 personnes ont été tuées par les autorités depuis le début des manifestations, et les arrestations ne cessent d'augmenter. Si ces gestes ont été largement interprétés en Occident comme une critique de la religion musulmane, il s'agit avant tout d'une protestation d'ordre politique, dirigée contre le régime et son instrumentalisation du port du voile.

«Dès le début de la révolution de 1979, le régime islamique a sacralisé le voile et en a fait le fondement de son discours idéologique, en liant son port au sang des martyrs», souligne Azadeh Kian. Interdit un temps sous le règne de Reza Chah Pahlavi (1925-1941), considéré comme un attribut antimoderniste, le retour massif du hijab dans les rues, et plus encore du tchador, devait être le signe ostensible de la victoire révolutionnaire. En 1979, l'ayatollah Taleghani, proche de Khomeyni, encourageait ainsi les femmes à prendre volontairement le tchador, afin de montrer au monde que l'Iran venait de connaître «une révolution et un profond changement».

«L'habillement des femmes signifie bien plus qu'un simple contrôle social ou que le monopole de l'État sur la violence légitime: c'est le symbole d'un changement idéologique dans la nature de l'État, de la monarchie des Pahlavi à la République islamique, explique Arzoo Osanloo, qui a écrit un ouvrage intitulé The Politics of Women's Rights in Iran («La politique des droits des femmes en Iran», en français). Depuis lors, les femmes jouent un rôle très important dans le message de la République islamique, tant à l'intérieur de l'Iran qu'à l'extérieur. Il en va de l'identité du pays, qui a connu une révolution antimonarchique, et qui s'est débarrassé de l'exploitation impériale occidentale. Et tout cela se joue sur le corps des femmes.»

Rien d'étonnant dès lors à ce que la critique du régime passe par la dégradation des symboles que celui-ci a érigés comme garants de sa légitimité. Depuis le début des manifestations, tout l'héritage de 1979, sur lequel s'est bâtie la République islamique, est visé: à Babol, des étudiants ont déchiré des portraits de Khomeyni et de son successeur Khamenei, guides de la révolution; à Machhad, c'est une statue de Morteza Motahhari, théoricien de la République islamique, qui a été mise à feu… et puis, il y a ces voiles brûlés, arrachés ou jetés, que le régime avait institués comme piliers de la révolution.

«L'habillement des femmes signifie bien plus qu'un simple contrôle social [...], c'est le symbole d'un changement idéologique dans la nature de l'État.»
Arzoo Osanloo, professeure de droit à l'Université de Washington

Pour Arzoo Osanloo, c'est aussi une réponse à l'échec et à la trahison du projet révolutionnaire, qui portait à l'époque la promesse d'une république égalitaire et démocratique, et qui avait fait du respect et de la liberté des femmes l'un de ses arguments: «Les femmes étaient fortement impliquées dans la révolution qui a permis de créer la République, aussi leurs droits sont devenus une mesure de la légitimité de ce nouveau régime. Ils ont promis aux femmes l'amélioration de leur statut et l'accès à la dignité, or rien de tout cela n'est advenu.»

D'où le contrecoup féministe que connaît l'Iran aujourd'hui, porté par une génération qui est pourtant le produit même de la République islamique. «Les femmes iraniennes parlent de leur droit à choisir, on retrouve des slogans comme “mon corps, mon choix”… Cette terminologie fait écho à celle qu'on retrouve aux États-Unis, en particulier avec le débat sur l'avortement; or les femmes iraniennes ne se font pas les perroquets du langage occidental en disant cela: ce sont précisément les éléments de la république post-révolutionnaire. La République islamique a créé un système d'attentes, et conséquemment, ses citoyens ont des exigences vis-à-vis de leur gouvernement, en tant que république», avance la chercheuse.

Lectures ethnocentristes

De la situation iranienne, l'Occident ne semble pourtant avoir retenu que l'image du voile, empesé d'une charge symbolique décidément infinie… pour y ajouter une lecture très ethnocentrée. Dès les premiers jours de contestation, les témoignages de solidarité adressés aux Iraniennes qui ont afflué de toutes parts ont très vite dilué les revendications de ces dernières dans un océan de relativisme.

En France, le hijab des femmes iraniennes est ainsi devenu tantôt un alibi pour brandir le spectre de la menace islamiste qui pèserait sur les sociétés occidentales, antienne désormais indémodable du débat politique français, tantôt un prétexte pour minorer voire nier la réalité des violences patriarcales qui ont lieu dans l'Hexagone, et seraient négligeables au regard de celles qui s'exercent en Iran.

L'Iran se transforme en repoussoir idéologique monolithique, et le corps des femmes iraniennes devient soudain un argument réversible à l'envi, qui se prête à toutes les récupérations politiques, vient servir des discours conservateurs, islamophobes et antiféministes puisant à la source du whataboutism, et sait encore répondre aux fantasmes orientalistes de ceux qui attendent avant toute chose des femmes musulmanes qu'elles se dévoilent ou «se dévêtent».

«Il y a aujourd'hui une confusion, parfois délibérée, qu'on retrouve même chez certaines féministes françaises très laïcistes et républicanistes, entre le refus du port obligatoire du voile, et le refus du voile, souligne Azadeh Kian. En Iran, il y a un régime islamique au pouvoir depuis 1979, qui instrumentalise le port du voile et l'islam à des fins politiques et de pouvoir, ce qui n'est pas le cas en France. On ne doit pas accepter ces récupérations qui se font sur des généralisations: ça va à l'encontre des intérêts de ce mouvement iranien et des femmes iraniennes. Ce que les Iraniens rejettent, c'est l'islam politique. Ce qui est en jeu, ce n'est pas seulement le voile, c'est la question des droits des femmes, des droits humains, de la liberté, de l'avenir démocratique, et les revendications d'ordre économique et social.»

Si la question du fait religieux peut se poser dans ce contexte, c'est dans le sens des discriminations ethniques et religieuses qui perdurent en Iran, notamment à l'égard de la communauté kurde sunnite, minorité dont faisait partie Mahsa Amini, dite Zhina, de son prénom kurde.

L'instrumentalisation du voile n'est certes pas nouvelle, fait remarquer Nima Naghibi: «Depuis le XIXe siècle, les puissances coloniales européennes ont utilisé le symbole du voile pour justifier leur présence coloniale dans divers pays, comme l'Algérie, l'Égypte, etc. Les régimes coloniaux français et britannique ont utilisé la rhétorique de la libération de la femme musulmane des “chaînes du voile” et ont présenté leurs propres sociétés comme des lieux idéaux pour l'épanouissement du féminisme. Aujourd'hui, cette représentation de la femme voilée et opprimée justifie la discrimination à l'encontre des populations musulmanes dans les pays occidentaux et alimente les sentiments anti-immigrants en Europe et en Amérique du Nord.»

Le syndrome du white savior («le sauveur blanc») n'épargne pas pour autant les milieux progressistes et féministes, qui ont pu être tentés de se faire les porte-voix privilégiés de la cause iranienne… en la ramenant à leurs propres combats. «Dans mes écrits sur les manifestations des femmes iraniennes en mars 1979, j'ai été très critique sur la façon dont le mouvement des femmes iraniennes a été, à mon avis, coopté par un mouvement féministe globalisé bien intentionné, mais finalement destructeur», relève Nima Naghibi, autrice du livre Rethinking Global Sisterhood: Western Feminism and Iran («Repenser la sororité mondiale: le féminisme occidental et l'Iran»).

«L'“amplification” des voix est beaucoup plus utile que l'idée de [...] “parler au nom” des féministes iraniennes, qui renforce une relation paternaliste et hiérarchique.»
Nima Naghibi, professeure à l'Université métropolitaine de Toronto

Elle évoque ainsi les cas de la féministe américaine Kate Millet, venue en Iran pour «apprendre» aux femmes iraniennes comment lutter pour leurs droits avant d'être expulsée du pays, ou encore de cette délégation européenne du Comité international du droit des femmes, présidé par Simone de Beauvoir, qui avait obtenu une audience de cinq minutes auprès de Khomeyni pour s'entretenir du hijab, et qui n'a récolté que le silence de l'ayatollah, servant in fine la rhétorique du régime selon laquelle «ceux qui s'opposent au hijab sont des éléments “occidentalisés” déconnectés du reste de la société iranienne, qui doivent donc être éradiqués ou rééduqués», résume Naghibi.

Selon la chercheuse, cette posture a toutefois évolué: «Le mouvement féministe est désormais très diversifié, et de nombreuses féministes occidentales sont soucieuses de ne pas répéter les erreurs de leurs prédécesseures. Je pense donc que le nouveau vocabulaire de l'“amplification” des voix est beaucoup plus utile que l'idée de “donner une voix” ou de “parler au nom” des féministes iraniennes, qui renforce une relation paternaliste et hiérarchique.»

Cinquante nuances de patriarcat

La récente prise de position de la parlementaire américaine progressiste Alexandria Ocasio-Cortez, critiquée pour avoir fait un rapprochement entre le droit des femmes iraniennes à décider ou non de porter le hijab, et le droit des femmes états-uniennes à disposer de leur corps au regard des débats sur l'avortement, est assez intéressante dans la mesure où elle souligne le continuum existant entre «les forces patriarcales et autocratiques qui répriment les femmes dans le monde entier», sans pour autant amalgamer les deux situations.

Pour Arzoo Osanloo, «l'expression de la solidarité doit passer par la reconnaissance du fait qu'il s'agit d'enjeux trans-locaux. Pour que ces luttes soient lisibles, nous sommes forcées de trouver un langage commun: parler de “patriarcat”, d'“autonomie corporelle”… On est sans cesse en train de traduire, de faire des analogies, mais dans le même temps, il faut examiner les conditions locales de cette autonomie. Pour comprendre ce qui se joue en Iran, nous devons déplier les conditions qui, sur le terrain, entraînent cette oppression. L'idée de trans-localité est de partir du local pour ensuite envisager les connexions entre des expériences multiples, établir des relations d'immunité, et peut-être une solidarité plus large.»

La diaspora entre deux eaux

Le souci de recentrer l'attention sur les femmes iraniennes en train de lutter pour leurs droits à l'intérieur du pays explique en partie les controverses qui touchent actuellement des figures clivantes d'activistes de la diaspora, comme Masih Alinejad. Iranienne exilée aux États-Unis depuis 2009, cette activiste féministe a été au cœur de plusieurs campagnes menées contre le hijab à travers les réseaux sociaux, comme «My Stealthy Freedom» («ma liberté furtive») en 2014, ou #WhiteWednesdays («mercredis blancs», en référence aux hijabs blancs enlevés par des femmes iraniennes) en 2017, qui avait accompagné le dernier grand mouvement de protestation iranien contre le port obligatoire du hijab.

Si la vaste audience (plus de 8,1 millions d'abonnés sur Instagram) dont elle bénéficie depuis l'étranger lui a permis de sensibiliser et de mobiliser une partie de l'opinion publique, notamment occidentale, sur la question des droits des femmes en Iran, son succès est à double tranchant. Mettant en avant sa posture de dissidente en exil, portraiturée par de nombreux médias, dont le New Yorker, comme la leader du mouvement de protestation en cours (un statut qu'elle a démenti depuis), elle s'est vu reprocher d'invisibiliser la lutte des Iraniennes sur le terrain, premières concernées par l'oppression et la répression du régime, et de saper ce faisant l'intégrité même du mouvement. «Toute une série d'opposants au régime tentent de confisquer le mouvement à leur profit; or ce mouvement n'a pas de chef, n'a pas de tête, il est massif, spontané, sporadique», insiste Azadeh Kian.

D'autre part, les accointances de Masih Alinejad avec des figures de l'administration Trump, tout comme son emploi à Voice of America (le service de diffusion internationale par radio et télévision du gouvernement américain, qui a longtemps suivi une ligne éditoriale ultraconservatrice), ainsi que son soutien réitéré à des sanctions américaines massives, ont contribué à renforcer et accréditer l'image même que le régime iranien cherche à construire de ses opposants: celle de pions de l'Occident, financés par l'ennemi américain, qui cherchent à déstabiliser l'Iran de l'extérieur.

«Sans doute n'a-t-elle pas conscience de la façon dont elle est instrumentalisée en tant qu'individu, déplore Arzoo Osanloo, mais son activisme dénote surtout une grande naïveté face à la façon dont fonctionne la politique, et correspond à ce que Lauren Berland appelait un “optimisme cruel”: Masih Alinejad exhorte les femmes à enlever leur hijab, assurant qu'elles pourront ainsi se libérer et faire tomber le gouvernement, mais elle pousse surtout des gens à s'exposer, en son nom, à la violence policière.»

Et après?

L'une des principales difficultés à laquelle est confronté aujourd'hui le mouvement de contestation est l'absence d'opposition structurée qui offrirait une alternative, le régime ayant pris soin d'empêcher la formation de tout parti d'opposition comme de syndicats. Néanmoins, l'aspect protéiforme du mouvement est aussi ce qui fait sa force: sa diversité de genre, de classe, de génération mais aussi de confession –la communauté kurde, majoritairement sunnite, est fortement mobilisée du fait de l'appartenance de Mahsa Amini– atteste de son ampleur.

«Il est difficile de savoir si ce mouvement de protestation sera durable, et jusqu'à quel point le gouvernement poursuivra sa répression sanglante. Je pense que celui-ci est conscient que s'il recule maintenant, cela pourrait être le début de l'affaiblissement, voire du renversement du système. Il ne peut donc pas se le permettre, mais les manifestants ne semblent pas non plus avoir l'intention de s'arrêter», note Nima Naghibi, qui rappelle toutefois l'enthousiasme et l'espoir suscités par le «mouvement vert» de juin 2009, auquel le gouvernement avait répondu par une brutalité débridée.

«Ce qui est terrifiant, c'est que nous avons vu depuis la révolution de 1979 que ce gouvernement n'a pas peur des effusions de sang. Il est cependant extraordinaire de constater qu'à maintes reprises, les jeunes femmes iraniennes n'ont pas eu peur de sortir dans la rue et de risquer leur vie pour obtenir les droits fondamentaux qu'elles méritent», ajoute-t-elle.

Si le rapport de force demeure à l'avantage du régime en place, le vaste mouvement de contestation populaire témoigne toutefois de l'aspiration profonde de la société iranienne à un bouleversement institutionnel et politique. Et tandis que le régime s'entête à étouffer les voix contestataires dans le sang, les funérailles des révolutionnaires deviennent le théâtre de nouvelles expressions contestataires.


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