À l'approche de Noël, les industriels de l'agro-alimentaire redoublent d'ingéniosité pour attirer les consommateurs malgré l'inflation galopante. Quitte à ne pas être honnête sur l'étiquette de leurs marchandises et ce qu'elles contiennent, dénonce ce mardi Foodwatch dans sa « Table de Noël des arnaques ».
Cette enquête parue ce mardi épingle les stratégies marketing de dix produits « phares » des fêtes de fin d'année, de la traditionnelle bûche aux incontournables chocolats.
« Les arnaques sur l’étiquette que foodwatch traque sont malheureusement présentes toute l'année, pointe Audrey Morice, chargée de campagnes pour l'ONG. Mais la période des fêtes est d'autant plus propice à ces arnaques que les consommateurs ont envie de se faire plaisir et sont prêts à dépenser davantage pour le menu de leur réveillon. Les industriels n’hésitent pas à mettre en valeur des produits avec un prix plus important, ou à masquer des ingrédients derrière un marketing de fête qui donne envie d’acheter », alerte-t-elle.
Additifs, paquets à moitié vide et « shrinkflation »
Foodwatch note ainsi que plusieurs produits que les Français sont susceptibles de placer sur la table du réveillon contiennent des additifs dangereux, à l'image d’œufs de lompe vendus par Carrefour et contenant pas moins de cinq additifs dont du sulfite d'ammonium E150D. Ce dernier peut contenir des substances classées cancérogènes possibles. Également dans le viseur de l'ONG : un coffret de petits feuilletés « Sapins en Hiver » de Blini qui derrière ses couleurs vert et or contient une bonne dose d'huile de palme, ou encore des macarons au foie gras Labeyrie, qui contiennent des nitrites suspectés d'augmenter le risque de cancer colorectal.
Là où certains produits renferment des substances controversées, d'autres plats de fêtes semblent à l'inverse beaucoup plus vides. C'est le cas des pommes duchesse « Créations festives » de Findus, dont le paquet contient... 48% de vide. Les émincés de saumon fumé Auchan sont quant à eux proposés dans un paquet surdimensionné, avec 60% de vide. Pire encore du côté de la bûche Signature Grand chocolat de Nestlé : selon foodwatch, son emballage contient 80% de vide...
120 € : il s'agit du prix au kilo d'un pot de 25 grammes de fleur de sel de Guérande de la marque Larnaudie, « judicieusement placé à côté du saumon en rayons », pointe Foodwatch.
Foodwatch pointe aussi la « shrinkflation » opérée par les industriels. Ainsi, les chocolats Pyrénéens de Lindt qui contenaient auparavant 30 chocolats n'en proposent plus que 24. Et ce pour un prix en augmentation de 18%.
Quant au rôti de dinde aux morilles de Maître Coq, foodwatch appelle à la prudence : il n'est en réalité composé que de 0,9% de morilles.
Autant de produits souvent positionnés en tête de gondole dans des rayons spécial « Fêtes », qui attirent de fait les consommateurs qui préparent le menu du réveillon.
Comparer les prix et lire les étiquettes
« Ces arnaques ont d’autant plus de mal à passer dans un contexte d’inflation quand on sait que l’alimentation, qui est particulièrement impactée, est un des premiers postes de dépense des Français », déplore Audrey Morice. Avec Foodwatch elle dénonce les « promesses pas tenues » des industrielles et appelle à « la transparence » durant des fêtes de Noël qui s'annoncent compliquées pour le portefeuille des Français.
Mais tomber dans le piège tendu par certains emballages trompeurs n'est pas une fatalité. Pour concilier repas de fêtes et budget serré, Audrey Morice encourage les consommateurs à « comparer les prix au kilo, faire attention aux produits dans des emballages de Noël et bien lire les étiquettes ». À Noël comme durant le reste de l'année.