Après un combat intense, l'équipe de France a dominé le Danemark (2-1) et validé son billet pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde.
Envoyé spécial à Doha
Les champions du monde ne sont pas maudits. Vainqueurs logiques du Danemark (2-1) samedi soir, les tenants du titre ont réussi le tour de force de rendre une copie collective de qualité et d'ajouter à cela une qualification pour les 8es de finale du Mondial. Jackpot. Après seulement deux journées, des forfaits à rallonge ces dernières semaines et au regard des difficultés d'autres grandes nations du football mondial, il faut rendre à Deschamps et ses troupes le fruit leur travail. Une première mission validée haut la main, autour d'un Kylian Mbappé de folie, d'un Antoine Griezmann exemplaire et d'un collectif guidé par un seul objectif : être à la hauteur de la campagne de 2018. Vivement la suite. Et vite.
Griezmann à son meilleur niveau
On avait quitté les Bleus séduisants et virevoltants mardi dernier contre une faible Australie (4-1) et on les a retrouvés faits du même métal dès leur entame de match contre le Danemark samedi soir. Didier Deschamps avait prévenu la veille, «cette équipe est sous-cotée», ses joueurs ont entendu le message pour respecter au mieux les demi-finalistes de l'Euro 2021 en les agressant de manière constante, dans un combat âpre et rugueux. Sans climatisation, sous une chaleur relative (26 degrés) et dans un stade aux 974 conteneurs, les Bleus ont pris ce match par le bon bout. En première période, Ousmane Démbélé (15e, 21e, 37e, 40e), incisif et surtout imprévisible sur son côté droit, a fait des misères à son adversaire direct, l'ancien Lyonnais Andersen et donné le ton. Idem pour Antoine Griezmann, clairement entré dans cette Coupe du monde avec les jambes et l'état d'esprit de 2018. Par son rôle hybride, tantôt troisième milieu de terrain combattant ou faux numéro dix délicieux, il tient un rôle indispensable dans l'édifice pensé par Didier Deschamps. Sa passe bien sentie pour Mbappé (20e) séché en profondeur par Christensen (qui aurait mérité un rouge, ce qui lui aurait évité de marquer par la suite) ou ses multiples replis défensifs dans le cœur du jeu l'attestent. Grizou est de retour.
Rigoureux dans leur placement et désireux de prouver à leur sélectionneur la possibilité de voir une équipe de France avec quatre offensifs, les attaquants ont montré l'exemple avec des occasions à foison. Mais que ce soit Giroud (9e, 15e) et Mbappé (20e, 30e), le bloc danois a toujours repoussé leurs assauts. Comme avec Varane (12e) et Rabiot (21e) lors d'un premier acte à sens unique (12 tirs à 2), pour des Français bien en place et solidaires mais imprécis et en manque de réussite. Rageant.
Mbappé plante un doublé
Mais quand vous comptez dans vos rangs ce qui se fait de mieux au monde, à savoir Kylian Mbappé, le verrou finit toujours par sauter si le collectif suit avec autant d'abnégation et d'efforts. C'est exactement ce qu'il s'est passé samedi soir, à l'heure de jeu, sur une remontée de balle de Tchouameni, bien relayé par Hernandez, le champion du monde de 23 ans s'est servi de son latéral pour ouvrir la marque et libérer l'équipe de France (1-0, 61e). Logique. Mérité. Mais rien ne sera offert aux tenants du titre dans ce chemin de croix au Qatar, pas même un score fleuve malgré une domination totale et c'est le bon vieux Christensen, d'une tête imparable, qui est venu calmer tout le monde (1-1, 68e). Illogique. Immérité. Tant les Danois n'ont que subi et recherché de l'air à Doha samedi soir.
Mais ces Bleus, comme face à l'Australie quatre jours plus tôt, semblent guidés par un état d'esprit aux faux airs de 2018. Un vrai bloc, un vrai collectif et des éléments soucieux de se battre pour le copain … Ajoutez à cela un peu de talent, ce qui donne un ensemble relativement séduisant. En faisant du coaching en seconde période (Thuram, Coman, Konaté, Fofana pour Giroud, Dembélé, Varane, Griezmann), Didier Deschamps a aussi prouvé le réservoir dont il pouvait bénéficier malgré les forfaits en pagaille. Et avec un joueur de Kylian Mbappé, dont « DD » ne cesse de dire que ce Mondial est « sa compétition », le danger est constant. À la 86e minute, c'est lui qui clôt les débats après une offrande de Griezmann (2-1) pour définitivement assommer le Danemark. Prodigieux. Déjà son troisième but à Doha. Après deux matches. Et l'équipe de France a déjà son billet pour les 8es de finale en poche. Début de Coupe du monde idyllique. Les champions du monde ne sont pas morts.