Gabriel Attal, Bruno Le Maire, Marlène Schiappa... Tous mettent l'accent sur la «responsabilité collective» pour passer l'hiver.
«Il y a une responsabilité collective.» Invités des matinales lundi 5 décembre, les ministres sollicités ont parlé d'une même voix. Alors que la menace de coupures de courant cet hiver se profile, tous ont lancé un appel à l'attention des Français, aussi prononcé par Emmanuel Macron dans son interview au Parisien : s'ils font des «efforts», le pire pourra être évité.
«Si on est capable, tous, de faire les efforts nécessaires, que ce soient les entreprises, l'État, les collectivités locales, et chacun et chacune d'entre nous, il n'y a pas de raison qu'on ne puisse pas passer l'hiver dans les meilleures conditions possibles», a déroulé le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, sur le plateau de BFMTV. Selon lui, il y a en effet une «responsabilité collective», bien que la situation résulte à la fois de la guerre en Ukraine et des défaillances de la filière nucléaire, en incapacité de fonctionner à plein régime. «Ça implique effectivement qu'on fasse tous une part d'efforts», a-t-il encore insisté.
Au micro de France Inter, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire l'a lui aussi asséné. «Ça dépend de nous tous collectivement, de la réduction de notre consommation, les ménages, les entreprises, les administrations, tout le monde... Je pense que c'est un engagement collectivement qui va nous permettre d'aboutir à une réduction de la consommation d'énergie.» Avant d'appeler la population à «tout faire» pour «éviter» ces coupures de courant, «très pénalisantes pour les ménages», «très pénalisantes pour les services publics».
«Beaucoup d'anxiété»
Troisième membre du gouvernement à marteler le message : Marlène Schiappa, secrétaire d'État à l'Économie solidaire, a répété sur Europe 1 l'importance des «petits gestes efficaces» pour qu'il n'y ait «pas de coupure». «Je comprends que ça puisse agacer les Français. Ce procès d'État ''nounou'', je le comprends», a-t-elle assuré, affirmant qu'il s'agit de la «responsabilité du gouvernement de dire quelle est la situation.» «Il n'y a pas lieu d'avoir un mouvement de panique», a-t-elle ajouté.
Devant ces appels à la responsabilité qui se multiplient, certains membres de l'opposition se tendent. Pour la présidente par intérim des Républicains, Annie Genevard, invitée sur Sud Radio, cette «agitation des menaces de coupure» crée «beaucoup d'anxiété dans le pays». Selon la députée du Doubs, elle n'est pas non plus «étrangère au fait que l'Assemblée nationale commence aujourd'hui l'examen du texte du gouvernement sur les énergies renouvelables». «C'est une façon de dire, vous voyez, pour combattre les risques de coupure, il faut des énergies renouvelables», analyse l'élue, qui profite pour alerter sur l'appareil nucléaire «gravement mis à mal», selon elle, par l'exécutif ces dix dernières années.
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Pour le président du directoire RTE, Xavier Piechaczyk, la France a en plus déjà baissé sa consommation d'électricité de «-6 à -7%». Lui, a davantage mis l'accent sur les entreprises, pour lesquelles «il y a encore du chemin à faire dans le tertiaire, les bâtiments de bureaux, où il faut faire attention au chauffage et à l'éclairage.»