Djoko tout en haut, les Américains en hausse, Garcia en baisse et un tournoi globalement décevant. Retrouvez les tops et les flops de la rubrique tennis.
TOPS
Le combat intérieur de la machine Djokovic
Le Serbe reste cette formidable machine à broyer les adversaires. Sa 22e conquête en Grand Chelem a été en apparence l'une des plus tranquilles. Mais le ressenti du Serbe était bien différent de celui des observateurs. Et entre le moment où il s'est blessé à la cuisse lors d'une séance d'entraînement avec Daniil Medvedev, et celui où il a soulevé le trophée pour la 10e fois en dix finales sur la Rod Laver Arena, le nouveau numéro 1 mondial estime avoir produit un des plus gros efforts de toute sa carrière au plan psychologique pour marquer encore une fois l'histoire. Ce qui a fait dire à son coach Goran Ivanisevic : « 97% des joueurs, au vu de l'IRM du samedi avant le début du tournoi, seraient allés directement au bureau de l'arbitre pour déclarer forfait. Mais pas lui. Ce mec est juste incroyable ». Et sans limite. Désormais riche de 22 titres du Grand Chelem, comme Rafael Nadal, le champion serbe peut aller encore bien plus loin. Physiquement au top, toujours frais mentalement et tennistiquement, il est plus que jamais au-dessus du lot. Le clivant Djokovic ne fera jamais l'unanimité. Mais même ses détracteurs en conviennent, le Serbe est un champion à l'admirable résilience.
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Une finale dames à la hauteur
La cuvée 2023 de l'Open d'Australie ne restera pas dans les annales. Côté hommes, côté femmes, la quinzaine a été plutôt terne, sans duel digne de ce nom si on exclut les matchs disputés par Andy Murray. La finale opposant Aryna Sabalenka et Elena Rybakina, remportée par la première, a heureusement rehaussé le niveau. Les deux femmes se sont renvoyées coup pour coup durant les 2h34 d'une âpre bataille. Le premier set a été dominé par Rybakina, le deuxième par Sabalenka, et le troisième a été celui de la bagarre. L'issue était très indécise, les jeux donnant souvent lieu à des égalités. On n'en attendait pas moins de la part de la Kazakhe (23 ans) et de la Bélarusse (24 ans), deux profils de cogneuses. Si son adversaire a fait preuve de plus de toucher avec quelques amorties bien senties, c'est Sabalenka qui a su décocher les frappes les plus puissantes et les plus précises. Jusqu'à faire plier Rybakina, et s'adjuger son tout premier titre du Grand Chelem. Samedi à Melbourne, les deux femmes n'ont certainement pas livré leur dernier de duel de qualité sur le circuit.
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Sir Andy Murray
En janvier 2019, le monde du tennis est ému par ses larmes lorsqu'il annonce en conférence de presse sa probable retraite sportive. Quatre ans plus tard, Andy Murray est toujours là, avec une hanche en métal, pour le plus grand bonheur des fans. C'est lui qui a prodigué les rares frissons d'une quinzaine par ailleurs peu emballante. Au premier tour, l'Écossais réussit l'exploit de sortir la tête de série N.13 Matteo Berrettini, en cinq manches (6-3, 6-3, 4-6, 6-7, 7-6). Au deuxième, il renverse l'Australien Thanasi Kokkinakis au bout de la nuit après la perte des deux premiers sets (4-6, 6-7, 7-6, 6-3, 7-5). Épuisé par cette dizaine d'heures déjà passées sur le court, il s'incline finalement au troisième tour face à l'Espagnol Roberto Bautista Agut (6-1, 6-7, 6-3, 6-4). À 35 ans, lui qui a déjà tant gagné joue sans retenue comme un débutant qui n'aurait rien à perdre. Rafraîchissant.
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Le tir groupé du tennis américain pour un brillant retour sur le devant de la scène
Dans la foulée de l'US Open (demi-finale de Frances Tiafoe, stoppé en 5 sets par Carlos Alcaraz), l'Open d'Australie a montré la vitalité, la qualité et la variété du tennis américain. Ils étaient quatorze au 3e tour de l'Open d'Australie (8 hommes, 6 femmes), se comptaient encore quatre (3 hommes, 1 femme) en quarts de finale. Tommy Paul, le surprenant dernier représentant, étant finalement éliminé en demi-finales (par l'impitoyable Novak Djokovic). Sebastian Korda (blessé et contraint à l'abandon en quarts de finale), Jenson Brooksby (tombeur de Casper Ruud au 2e tour) et Cie auront marqué le tournoi et brillamment remplacé Taylor Fritz (sorti au 2e tour par Alexei Popyrin) et Coco Gauff (éliminée en 8es de finale par Jelena Ostapenko), têtes d'affiche en mal de réussite à Melbourne. Ils sont 10 dans les 50 premiers du classement ATP ce lundi. Le tennis américain a repris son élan. La prochaine étape, la plus haut perchée, reste d'aller décrocher la lune, un titre du Grand Chelem. Les derniers du tennis américain datent de 2020 (Sofia Kenin, Open d'Australie) et 2003 (Andre Agassi à l'Open d'Australie et Andy Roddick à l'US Open).
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FLOPS
Une deuxième partie qui souffre de la comparaison avec la première
La première semaine avait absorbé toutes les émotions. L'Open d'Australie a, durant une semaine, été fidèle à ses habitudes, secouée par les surprises, les révélations, les retours gagnants. La deuxième n'a libéré que peu de d'occasions de s'enflammer. Les absences de Carlos Alcaraz et Nick Kyrgios, des outsiders aux ailes (trop vite) coupées comme Holger Rune ont privé l'Open d'Australie de la folie qui s'était, par exemple, emparée du dernier US Open. Personne n'a été en mesure de faire dérailler le robotique Novak Djokovic (Rublev est, pour la 7e fois de sa carrière, resté bloqué en quarts de finale, un stade qu'il n'a jamais franchi). Et le tournoi en a, dans ces derniers tours et derniers jours, fortement pâti. Une impression renforcée par une finale à la conclusion émouvante mais qui n'a jamais décollé. Après Korda-Hurkacz et Tsitsipas-Sinner en 8es de finale, le tournoi n'a plus hébergé le moindre match en 5 sets. 6 des 7 derniers matches ont été à sens unique, en trois sets éclairs à l'exception des 4 sets de la demi-finale Tsitsipas-Khachanov. Et dans le tableau féminin, après 2 matches en 3 sets en 8es de finale, le suivant et dernier dénoué dans l'ultime manche s'est invité lors d'une finale palpitante, intense. Les lauréats des tableaux de simple (messieurs et dames) resteront dans les annales, les tournois beaucoup moins.
Caroline Garcia n'a pas assumé son nouveau statut
La lauréate du dernier Masters se savait attendue. Et le poids de l'attente l'a écrasé. À Melbourne, la Lyonnaise a été éliminée sans gloire en 8e de finale 7-6 (7/3), 6-4 par la Polonaise Magda Linette. Son manqué d'expérience des grands rendez-vous (une seule demi-finale majeure en 43 tournois du Grand Chelem) a pesé. Malgré une forme physique optimale, rattrapée par l'enjeu, elle n'a pas su déployer ce jeu offensif et flamboyant qui avait fait d'elle la meilleure joueuse de la deuxième partie de saison 2022. Seul son service lui a permis de limiter les dégâts et de disputer un deuxième 8e de finale à Melbourne (après 2018). L'Open d'Australie étant le Grand Chelem qui lui réussit le moins : « J'ai eu du mal à garder mes émotions sous contrôle, à mettre mon jeu en place et à me libérer vers l'avant», a-t-elle confié. La Lyonnaise de 29 ans porte à elle seule les espoirs tricolores dans les Grands Chelems. Il va lui falloir mieux appréhender le poids des attentes dans les prochains grands rendez-vous. Sinon, de nouvelles désillusions pourraient vite arriver...
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Le raté des N.1 et N.2
Chez les hommes, le forfait de Carlos Alcaraz a propulsé son aîné Rafael Nadal tête de série N.1, et le Norvégien Casper Ruud N.2. Chez les femmes, les deux premières du classement WTA étaient au rendez-vous, à savoir la Polonaise Iga Swiatek (N.1) et la Tunisienne Ons Jabeur (N.2). Mais parmi ces quatre joueuses et joueurs, personne n'a réussi à dépasser le stade des huitièmes de finale. C'est tout simplement la première fois que cela se produit dans un tournoi du Grand Chelem depuis le début de l'ère Open. Une nouvelle fois trahi par son corps, le tenant du titre Rafael Nadal a été balayé en trois manches dès le deuxième tour par l'Américain Kenzie McDonald (6-4, 6-4, 7-5). Casper Ruud a été écarté au même stade, lui aussi par un Américain, Jenson Brooksby (6-3, 7-5, 6-7, 6-2). Chez les femmes, Iga Swiatek réalisait un bon parcours avant d'avoir le malheur de tomber sur la future finaliste, Elena Rybakina. Défaite en deux manches (6-4, 6-4). Quant à Ons Jabeur, elle n'a jamais trouvé le bon rythme à Melbourne. Défaite dès le deuxième tour face à la Tchèque Marketa Vondrousova (6-1, 5-7, 6-1).
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Felix Auger Aliassime, un grand rendez-vous encore raté
Le brillant Canadien nous a confiés avant l'Open d'Australie ses rêves d'un titre du Grand Chelem. « Même s'il peut y avoir des moments plus délicats dans une carrière, je me sens de plus en plus près de cet objectif. » Pour l'heure, les faits ne lui donnent pas raison. Éliminé au 1er tour de Wimbledon par Maxime Cressy et au 2e tour de l'US Open par Jack Draper l'an dernier, Felix Auger‐Aliassime a subi une nouvelle désillusion en Grand Chelem en s'inclinant en 8e de finale contre le néophyte tchèque Jiri Leheck en quatre sets. Le Québécois avait pourtant un tableau intéressant qui lui aurait pu lui permettre de franchir un palier dans les grands rendez-vous. Il est bien sûr prématuré d'affirmer que la pépite de 22 ans va passer à côté d'une carrière extraordinaire. Force est de constater que lors des tournois du Grand Chelem, il ne parvient toujours pas à jouer son meilleur tennis.