Grève du 7 février contre la réforme des retraites : le point sur les perturbations prévues, secteur par secteur

Troisième round pour les opposants à la réforme des retraites. Ce mardi 7 février, les organisations syndicales appellent de nouveau à organiser des grèves et manifestations à travers l'Hexagone pour faire reculer l'exécutif. «Rien ne justifie une réforme aussi injuste et brutale. Le gouvernement doit entendre le rejet massif de ce projet et le retirer», ont dénoncé les syndicats et mouvements de jeunesse, dans un communiqué commun, le 31 janvier.

Le 7 février sera donc le théâtre d'une nouvelle étape du bras-de-fer entre les syndicats et le gouvernement. Transports, éducation, énergie… Le Figaro fait le point sur les actions anticipées et les perturbations prévues.

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Dans les transports

À la SNCF

Chez les cheminots, l'ensemble des organisations - la CGT, l'Unsa, SUD-Rail et la CFDT - ont appelé à la grève le 7 février. «Rien ne justifie ce mauvais projet. Basée sur un fondement strictement budgétaire, cette réforme ne considère pas le travail et sa réalité», s'est insurgée la CFDT Cheminots, dans un communiqué, le 1er février.

Ainsi, à la SNCF, le trafic sera «fortement perturbé sur l'ensemble des lignes opérées par SNCF Voyageurs», selon la compagnie. «Nous notons une amélioration de la situation sur la plupart des lignes par rapport aux deux précédentes journées de mouvement social», souligne-t-on néanmoins à la SNCF.

Un TGV Inoui sur deux circulera : dans le détail, sur le réseau TGV, la SNCF prévoit deux trains sur cinq sur les axes Nord et Sud est ainsi que de «province à province», un sur deux sur l'axe Est et un sur trois sur l'axe Atlantique. Parallèlement, deux Ouigo sur cinq seront disponibles. La SNCF prévoit par ailleurs trois TER sur dix seulement en moyenne. De même, le réseau Intercités sera fortement perturbé : il y aura deux allers-retours entre Nantes-Lyon, Paris-Toulouse via Limoges et Bordeaux et Marseille. La nuit, le service sera normal sur le Paris-Nice, mais il n'y aura pas de train entre Paris et Briançon, vers les Pyrénées ou l'Occitanie.

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À l'international, trois Eurostar sur quatre seront proposés, contre un Lyria sur deux. Les autres liaisons avec l'étranger verront «un train sur trois» en moyenne, quand le réseau Thalys sera seulement «légèrement perturbé». Enfin, en Île-de-France, un train sur trois est prévu sur les lignes H, J, K, L et N, ainsi que sur le RER C. Deux trains sur cinq circuleront sur les lignes E et P, un sur cinq sur la ligne R et un sur six sur la ligne D.

Au-delà du 7, l'avenir du mouvement social reste flou. La CFDT a également appelé à la mobilisation le samedi 11 février, se joignant à l'appel interprofessionnel. De leur côté, SUD-Rail et la CGT appellent pour l'instant à la grève le 8 février également. Pour le samedi 11 février, les quatre syndicats représentatifs de la SNCF ont annoncé lundi qu'ils n'appelaient pas à la grève, enjoignant seulement les cheminots «à participer aux manifestations sur tout le territoire». Un moyen d'éviter de bloquer les Français souhaitant partir en vacances ou rentrer chez eux, expliquent-ils.

À la RATP

À la RATP, l'intersyndicale appelle également à la mobilisation le 7 février, comme le 19 et le 31 janvier. Rebelote quelques jours plus tard, le 11 février : «Nous appelons tous les agents de l'entreprise à poursuivre et amplifier la mobilisation par la grève et la manifestation le mardi 7 février puis le samedi 11 février pour dire non à cette réforme», écrivent la CGT, FO, l'Unsa et la CFE-CGC du groupe RATP, dans un communiqué commun diffusé le 1er février.

Pour mardi, la RATP prévoit ainsi «un trafic très perturbé sur les réseaux RER et Métro et légèrement perturbé sur le réseau de bus et normal sur le réseau tramway». La situation sera toutefois un peu moins épineuse que lors des dernières journées de mobilisation. Dans le détail, dans le métro :

• Sur la ligne 1, le trafic sera normal, de même que sur la ligne 14.
• Sur la ligne 2, un train sur trois est prévu, de 6h30 à 20h.
• La ligne 3 aura la même fréquence, mais elle ne sera ouverte que de 6h30 à 9h30 et de 16h30 à 19h30.
• La ligne 4 sera ouverte toute la journée, avec un train sur deux seulement.
• Les lignes 5 et 6 n'auront qu'un train sur trois, de 5h30 à 20h.
• Les lignes 7 et 7bis seront accessibles de 6h à 22h. La première accueillera un train sur trois, la deuxième un train sur deux.
• La ligne 8 sera ouverte de 6h30 à 9h30, puis de 16h30 à 19h30. Elle ne circulera que de Créteil à Reuilly-Diderot.
• Sur la 9, deux métros sur trois circuleront le matin, et un sur deux l'après-midi. La ligne sera ouverte de 5h30 à 20h30.
• La ligne 10 circulera de 6h30 à 9h30 puis de 16h30 à 19h30. Le matin, un train sur trois sera disponible, contre un sur deux le soir.
• Sur la ligne 11, un train sur deux circulera de 6h à 11h, et un sur quatre de 16h30 à 19h30.
• Un train sur trois sera accessible sur la ligne 12, de 5h30 à 20h30.
• Enfin, la ligne 13 ne sera accessible que de 6h30 à 9h30, et de 16h30 à 19h30. Elle aura un train sur trois, de Saint-Denis Université/Les Courtilles à Montparnasse.

Sur les RER A et B, la RATP précisera l'horaire des premiers et derniers départs ce lundi soir. Elle s'attend toutefois à un train sur deux sur ces deux lignes. Sur la première ligne, l'interconnexion est maintenue à Nanterre Préfecture, alors qu'elle est interrompue sur la deuxième, à Gare du Nord.

Dans les avions

Outre le ferroviaire, l'aviation sera également affectée par le mouvement de grève. Le premier syndicat de l'aviation civile, l'UsacCGT (Union syndicale de l'aviation civile-CGT) a en effet «décidé de s'inscrire pleinement dans la journée unitaire de mobilisation» de mardi prochain. Un préavis a été déposé par le syndicat le 1er février.

En conséquence, la direction générale de l'Aviation civile (DGAC) a demandé dimanche aux compagnies aériennes d'annuler préventivement un vol sur cinq à l'aéroport parisien d'Orly mardi.

Dans l'Éducation

Les écoles risquent également d'être touchées par la mobilisation. Après la deuxième journée de grève et manifestations, les syndicats, dont SUD Éducation, ont appelé à rejoindre les cortèges les 7 et 11 février. «Personne ne doute qu'il faut frapper fort et tous ensemble en reconduisant la grève jusqu'au retrait. Il ne manque pas grand-chose», a ainsi considéré la Fédération nationale de l'enseignement, de la culture et de la formation professionnelle (FNEP-FO), dans un communiqué. Les prévisions d'enseignants grévistes n'ont pour l'heure pas encore été fournies par les syndicats.

Parallèlement, les organisations de jeunesse - dont l'Unef, les Jeunes écologistes ou la Voix lycéenne - ont aussi appelé à «rejoindre les grèves et manifestations des 7 et 11 février». Objectif : voter «le blocage de nos lieux d'études, lycées, universités, le 7 février prochain».

Dans l'énergie

Mobilisé depuis plusieurs semaines, le secteur de l'énergie redescendra à nouveau dans la rue le 7 février. C'est en tout cas ce qu'espère l'intersyndicale, réunissant FO, la CFDT, la CFE-CGC et la CGT. Les organisations estiment, dans un communiqué, que «la clause du grand-père n'est qu'un leurre», et que les «conséquences de cette réforme seront dramatiques». L'interfédérale appelle donc à interrompre le dialogue social entre le lundi 6 et le vendredi 10 février, ainsi qu'à se mobiliser les 7 et 11 février.

Du côté du secteur pétrolier, la branche pétrole de la CGT avait initialement appelé à une grève de 72 heures à partir de lundi 6 février. Finalement, la CGT TotalEnergies l'a réduite à 48 heures. Les raffineurs seront donc en grève lundi et mardi. L'arrêt de la production dans les raffineries n'est pas encore à l'ordre du jour, a en revanche indiqué le syndicat à l'AFP la semaine dernière.

Dans les ports

La Fédération nationale des Ports et Docks de la CGT prévoit deux nouvelles journées de grève les mardi 7 et mercredi 8 février, estimant que «le retrait [du projet de réforme des retraites] n'est pas négociable».

Dans la santé

Fortement mobilisés depuis plusieurs mois pour leurs conditions de travail, les salariés du secteur de la santé sont appelés à défiler contre la réforme des retraites par la CGT Santé les 7 et 11 février, voire «encore plus loin».

À La Poste

L'entreprise, qui a recensé 8,79% de salariés en grève le 31 janvier - contre 14,64% le 19 janvier - prévoit de nouvelles perturbations à venir : «Un nouveau préavis a par ailleurs été déposé par les syndicats pour les journées du 7 et 8 février», indique-t-elle sur son site. Et de mettre en garde ses usagers : «Dans ce contexte, l'acheminement et la distribution de vos envois peuvent être impactés. La Poste ne peut alors garantir la tenue de ses engagements quant aux délais de livraison».

Dans la fonction publique

Massivement mobilisée les 19 et 31 janvier, la fonction publique devrait à nouveau descendre dans la rue le 7 février. La CGT Fonction publique a ainsi appelé à se mobiliser, estimant que «l'écrasante majorité de la population rejette ce projet de régression sociale». Même constat pour Solidaires Fonction publique, qui souhaite voir les agents «à nouveau en grève et en manifestation» les 7 et 11 février.

Dans les stations de ski

Après s'être mobilisés le 31 janvier dernier, les salariés des remontées mécaniques devraient de nouveau participer à la grève le 7 février. Selon les informations de BFMTV, ils sont appelés par les syndicats à débrayer pendant environ 1h30 ce mardi.

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