Guerre en Ukraine, en direct : l’OTAN appelle Moscou à respecter ses engagements en matière de désarmement nucléaire

Après avoir plafonné en décembre le prix du pétrole brut russe, les Européens s’engagent vendredi dans d’ultimes discussions pour fixer les prix auxquels ils veulent plafonner les transactions mondiales de produits pétroliers raffinés russes (diesel, essence…) parallèlement à un embargo de l’Union européenne (UE) qui entre en vigueur dimanche.

La Commission européenne a proposé que, dans les transactions entre la Russie et les pays tiers, le prix des produits raffinés premium (vendus plus cher que le pétrole brut, comme le diesel ou le kérosène) soit plafonné à 100 dollars le baril, et celui des produits lourds (comme le mazout) à 45 dollars le baril, selon une source diplomatique.

Les prix proposés par la Commission font l’objet d’âpres discussions entre les Etats membres de l’UE, dont les ambassadeurs se réunissent à nouveau vendredi après-midi, certains pays réclamant un plafond encore plus bas pour pénaliser davantage Moscou.

L’équation est délicate, l’objectif étant de restreindre les revenus de la Russie tout en s’assurant qu’elle continue à alimenter le marché mondial pour ne pas déstabiliser les échanges et provoquer une envolée des cours.

La Russie a annoncé vendredi avoir « nationalisé » en Crimée annexée cinq cents biens et actifs appartenant notamment à des oligarques et des banques ukrainiennes, dont une partie des fonds sera utilisée pour financer l’intervention militaire en Ukraine.

Selon les agences de presse Ria Novosti et Tass, sont notamment concernés les biens de Rinat Akhmetov, l’homme le plus riche d’Ukraine, ainsi que ceux du milliardaire Ihor Kolomoïsky, d’une dizaine de banques ukrainiennes, de plusieurs usines et ceux appartenant au club de football du Dynamo Kiev.

La Russie s’est approprié plusieurs infrastructures ukrainiennes dans les régions annexées fin septembre 2022, comme la centrale nucléaire de Zaporijia, située dans la région éponyme que Moscou contrôle en partie.

Dans un communiqué, l’OTAN a exprimé vendredi sa « préoccupation » de voir Moscou « manquer à ses obligations » découlant du traité New Start, appelant la Russie à respecter le dernier accord de désarmement nucléaire la liant aux Etats-Unis. La Russie avait annoncé début août suspendre les inspections américaines prévues sur ses sites militaires dans le cadre du traité, assurant agir en réponse à des entraves américaines aux inspections russes similaires aux Etats-Unis.

La diplomatie américaine avait déploré cette mesure et reproché à Moscou d’avoir annulé des pourparlers prévus dans le cadre de cet accord, sans pour autant l’accuser d’avoir étendu son arsenal nucléaire au-delà des limites convenues. De son côté la Russie a accusé mercredi les Etats-Unis d’avoir « détruit le cadre juridique » du traité.

Signé par le président américain Barack Obama en 2010, le traité New Start limite les arsenaux des deux pays à un maximum de 1 550 ogives déployées de part et d’autre, soit une réduction de près de 30 % par rapport à la limite précédente fixée en 2002. Il fixe aussi le nombre maximum de lanceurs et bombardiers lourds à 800.

Le président du Conseil européen s’est entretenu avec France 24 à Kiev vendredi, en marge du sommet ukraino-européen auquel il participe avec Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et Volodymyr Zelensky, le président ukrainien.

« Il y a une volonté politique très ferme de mettre en place les réformes nécessaires » en Ukraine dans la perspective de l’adhésion du pays à l’UE, a-t-il salué. « En quelques mois, depuis que le statut de candidat a été octroyé au mois de juin, des pas en avant importants ont déjà été [faits] pour renforcer l’Etat de droit, la lutte contre la corruption, la réforme de la justice », a-t-il précisé. « Il y a encore du chemin, bien entendu, mais soyons fermement aux côtés des Ukrainiens pour soutenir leur volonté sincère de venir vers l’Union européenne. »

Si le soutien militaire des Vingt-Sept s’avère inférieur en valeur financière à celui des Etats-Unis, le président du Conseil européen a fait valoir que dans une perspective générale la guerre coûte plus cher au Vieux Continent qu’à Washington, notamment du fait de l’inflation des prix de l’énergie. « Nous assumons un prix économique bien plus important que les Etats-Unis, qui sont exportateurs de ressources énergétiques », a-t-il fait valoir, ajoutant que les Vingt-Sept doivent aussi financer l’accueil de réfugiés ukrainiens. Finalement, selon lui, l’Europe et les Etats-Unis font « à peu près jeu égal en matière de ressources financières mobilisées ».

L’Ukraine a annoncé vendredi avoir commencé à remplacer des millions d’ampoules électriques classiques par des ampoules basse consommation LED, un don de l’Union européenne pour aider le pays à faire face aux pénuries énergétiques dues aux bombardements russes.

Celles-ci ont provoqué des coupures massives de courant à travers l’Ukraine et l’UE avait annoncé en décembre avoir débloqué 30 millions d’euros pour financer l’achat de 30 millions d’ampoules LED pour aider les Ukrainiens à diminuer leur consommation.

Plus de 750 000 ampoules ont été remplacées en trois jours et six millions de LED vont être envoyées la semaine prochaine dans des régions ukrainiennes pour être installées, a précisé le premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal, sur Twitter.

« Nous travaillons ensemble sans relâche pour rétablir l’infrastructure énergétique vitale », a déclaré jeudi Ursula von der Leyen, en visite à Kiev. La présidente de la Commission européenne a annoncé que l’UE était en mesure de fournir 35 millions de LED.

L’invasion russe a réduit la corruption en Ukraine, a déclaré Oleksandr Novikov, chef de l’Agence nationale de prévention de la corruption (ANPC), lors d’un entretien avec l’Agence France-Presse. « Pendant les premiers mois de la guerre, nous avons constaté que la corruption avait pratiquement disparu », mais, passé le premier choc du conflit, « certains ont renoué avec les vieilles pratiques », regrette cet ex-procureur.

Les autorités ukrainiennes ont perquisitionné mercredi au domicile du milliardaire Ihor Kolomoïsky – dans une affaire de détournement de fonds impliquant des compagnies pétrolières –, à celui d’un ex-ministre de l’intérieur et au fisc ukrainien, tandis que la direction des douanes a été limogée.

La question de la corruption est d’autant plus sensible en Ukraine que se tient ce vendredi à Kiev un sommet ukraino-européen durant lequel la candidature du pays à l’UE devrait être discutée. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué jeudi les efforts de Kiev dans ce domaine.

« Le niveau de la corruption a largement baissé ces dernières années », souligne M. Novikov, citant un sondage financé par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) et réalisé à l’été 2022 selon lequel 29 % des Ukrainiens trouvent que le niveau de corruption est en baisse, contre 4 % l’année précédente. Tout n’est pourtant pas rose dans ce pays, classé à la 116^e place (sur 180) selon l’indice de perception de la corruption en 2022 établi par l’ONG Transparency International.

Selon M. Novikov, les pertes financières de l’Ukraine liées à la corruption étaient estimées à 7 milliards d’euros par an en 2020. « La plupart de ces pertes étaient liées aux secteurs du fisc et des douanes. Depuis, aucun changement considérable n’a eu lieu », regrette le responsable. En revanche, son agence « n’a trouvé aucune violation majeure dans l’utilisation de l’aide occidentale ». Si des infractions concernant l’assistance humanitaire ont été découvertes, elles n’ont pas été « importantes ou systémiques », assure M. Novikov.

Berlin a autorisé ses industriels à livrer à l’Ukraine des chars de combat Leopard 1 qu’ils possèdent en réserve, a annoncé vendredi le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit. Ce dernier n’a donné aucun détail supplémentaire sur le nombre de tanks concernés et le calendrier d’exportation à l’Ukraine. Les Leopard 1 sont les prédécesseurs du Leopard 2, blindés tant attendus par Kiev, dont Berlin va livrer 14 exemplaires issus des équipements de la Bundeswehr.

L’embargo européen sur les produits pétroliers raffinés russes exportés par voie maritime, qui doit entrer en vigueur dimanche, va « déséquilibrer davantage » les marchés, a critiqué vendredi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, assurant que la Russie « prenait des mesures pour couvrir [ses] intérêts ». Dans les faits, les cargaisons de kérosène, d’essence, de bitume, fioul ou encore de diesel ne pourront plus rentrer dans l’espace européen.

Au début de décembre, l’Unon européenne (UE) avait mis en place un premier embargo sur le brut russe transporté par voie maritime, couplé à un plafonnement du prix du pétrole russe à 60 dollars par baril – deux moyens de limiter les importantes ressources de Moscou issues des hydrocarbures. Selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, cette sanction coûte « environ 160 millions d’euros par jour » à la Russie.

En retour, Moscou a interdit depuis le 1^er février la vente de son pétrole aux pays utilisant ce prix plafond.

Selon plusieurs spécialistes du marché pétrolier, l’embargo européen pourrait entraîner une hausse des prix à la pompe en Europe, car les Vingt-Sept vont devoir rapidement trouver d’autres sources d’approvisionnement, sur un marché déjà en tension. Certains pays, ainsi que le Royaume-Uni, ont déjà commencé à se tourner vers les Etats-Unis, mais aussi l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

La Norvège va acheter cinquante-quatre nouveaux chars Leopard 2 de nouvelle génération, avec une option sur dix-huit autres, pour remplacer ses chars du même modèle mais d’un type plus ancien, a annoncé le gouvernement norvégien vendredi.

En chantier depuis plusieurs années, cette commande de Leopard 2A7 permettra de renouveler le parc existant de trente-six Leopard 2A4 vieillissants, dont certains exemplaires doivent être donnés à l’Ukraine.

La commande, passée au groupe allemand de défense Krauss-Maffei Wegmann, s’inscrit dans l’enveloppe de 19,7 milliards de couronnes (1,8 milliard d’euros) déjà adoptée par le Parlement. Le prix exact du contrat n’a toutefois pas été dévoilé.

Ce choix permettra d’aligner la flotte de chars norvégienne sur celle de ses voisins nordiques, y compris la Suède et la Finlande qui espèrent rejoindre la Norvège au sein de l’Otan, et de l’Allemagne, a fait valoir le gouvernement.

Le nouveau président tchèque, Petr Pavel, élu le 28 janvier, a considéré auprès de Bloomberg Television, lors d’un entretien à Prague ? vendredi, qu’il ne devrait y avoir « aucune limite » aux équipements militaires livrés à l’Ukraine par ses partenaires occidentaux, hormis les armes nucléaires et tant que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) n’est pas dans une « implication directe » dans le conflit.

M. Pavel est un ancien chef du comité militaire de l’Alliance atlantique, qui prendra ses fonctions en mars à la tête de l’Etat tchèque pour y assumer des fonctions essentiellement honorifiques.

Il a considéré que la possession par l’OTAN d’armes nucléaires devrait dissuader les Russes de considérer tout emploi des leurs : « Nous aussi, nous disposons de capacités nucléaires. Nous ne voulons pas nous en servir, mais nous sommes prêts si nécessaires. »

Avec les précautions de rigueur qui s’attachent à l’interprétation des sondages, nous vous renvoyons vers deux études. D’après celle de l’IFOP, réalisée en octobre 2022, 61 % des Français et 59 % des Allemands sont favorables à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne (étude réalisée sur deux échantillons de 1 008 personnes).

Selon les travaux publiés en octobre 2022 par l’institut Dalia Research pour la plate-forme Eupinions, en collaboration avec la fondation allemande Bertelsmann Stiftung et la fondation belge Roi Baudouin, deux tiers des Européens sont favorables à l’adhésion de l’Ukraine à l’UE (étude réalisée sur des échantillons de plus de 13 000 personnes).

Plusieurs journalistes et le journal Kyiv Post ont assuré sur Twitter que des alertes avaient retenti dans la capitale ukrainienne et le reste du pays pour prévenir les habitants d’une possible attaque aérienne, alors que se tient aujourd’hui à Kiev une rencontre de très haut niveau entre les responsables ukrainiens et européens, dont le président Zelensky, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel.

Arrivé à Kiev pour un sommet ukraino-européen, le président du Conseil européen, Charles Michel, a assuré l’Ukraine de son soutien au processus d’adhésion du pays à l’Union européenne.

« Il n’y aura pas de faiblesse dans notre détermination, a-t-il écrit sur Twitter. Nous vous soutiendrons aussi à chaque pas de votre parcours jusqu’à l’Union européenne. »

La campagne de recrutement du groupe Wagner dans les prisons russes semble avoir marqué le pas après les sommets atteints cet automne, rapportent vendredi les services de renseignement du ministère de la défense britannique sur Twitter. Selon les chiffres communiqués le 31 janvier par l’administration pénitentiaire, 433 000 condamnés sont détenus dans les prisons russes, soit 6 000 de moins qu’en novembre. Entre septembre et novembre, 23 000 détenus avaient quitté leurs cellules. « La campagne de recrutement du groupe Wagner était certainement l’une des causes majeures de cette baisse », expliquent les services de renseignement. « Par ailleurs, les observations des combattants ukrainiens au cours des dix derniers jours montrent que les Russes comptent moins sur les assauts de type vagues humaines menés par les détenus combattants de Wagner dans les secteurs-clés », ajoutent-ils.

Les députés européens ont invité jeudi l’exécutif bruxellois à préparer dès maintenant l’avenir européen de l’Ukraine. La résolution adoptée à la veille d’un sommet Union européenne-Ukraine à Kiev, demande aux Vingt-Sept d’« œuvrer au lancement des négociations d’adhésion et de soutenir une feuille de route décrivant les prochaines étapes pour permettre l’adhésion de l’Ukraine au marché unique de l’UE ».

Les eurodéputés demandent, par ailleurs, « instamment aux Etats membres d’augmenter et d’accélérer leur assistance militaire à Kiev, en particulier la fourniture d’armes, mais aussi le soutien politique, économique, infrastructurel, financier et humanitaire essentiel ».

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a lui aussi souhaité jeudi l’ouverture dès cette année de pourparlers d’adhésion.

A sa manière, sobre et tout en contrôle, Ursula von der Leyen est déterminée. Depuis que la Russie a envahi l’Ukraine, il y a maintenant presqu’un an, la présidente de la Commission plaide la cause de Kiev, qui veut rejoindre la famille européenne.

L’affaire n’est pas entendue tant le pays est loin des standards européens et tant son adhésion à l’Union européenne (UE) transformerait le visage de la construction communautaire. Mais l’ancienne ministre d’Angela Merkel en est convaincue : c’est le sens de l’histoire.

« L’avenir de notre continent s’écrit ici, en Ukraine », a-t-elle expliqué, jeudi, à l’issue d’une rencontre avec le président Volodymyr Zelensky à Kiev. Il s’agissait là de sa quatrième visite en Ukraine.

Bienvenue dans ce nouveau live quotidien consacré à la guerre en Ukraine.

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Russie et alliés

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Territoire où se trouve l'armée russe

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