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Vous cherchez une place pour un proche dans un Etablissement d'hébergement pour personnes âgées ? Quel budget va-t-il falloir prévoir ? Pour aider les familles, le ministère de la Santé et la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie) publient en ligne les prix de l'hébergement, les tarifs dépendance et ceux des prestations de chaque structure. Des chiffres que doivent leur transmettre les Ehpad, chaque année au plus tard le 30 juin, et qu'ils sont invités à modifier à chaque changement.
Nous avons collecté ces données le 15 février 2022, et à nouveau le 25 janvier 2023, pour pouvoir les comparer. Les plus fortes hausses sont le plus souvent liées à des travaux d'amélioration de l'hébergement, auxquels s'ajoute l'augmentation du prix des repas, de l'énergie, du matériel médical. Mais attention ! Elles sont aussi parfois la conséquence d'une saisie erronée de leurs tarifs par les Ehpad... Reste que ce sont ceux qu'ont trouvés les familles sur le site, à ces deux dates.
Publics, privés, associatifs, mutualistes, confessionnels... Combien y a-t-il de places dans votre département ? A quel tarif ?
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Hébergement, dépendance, soins : comment coûte un Ehpad ?
• L’hébergement (chambre, repas, entretien), à hauteur de 60% des coûts, est entièrement à la charge du résident. Les familles doivent également intégrer les prestations dites annexes : un téléviseur dans la chambre, les frais de coiffeur, de téléphonie, les produits de toilette, le lavage du linge…
• La prise en charge de la dépendance représente entre 10 et 15% des coûts. Cette tarification, qui couvre les frais liés à l’assistance des personnes en perte d’autonomie, peut être financée en partie par l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), en tenant compte du degré d’autonomie du résident (son GIR, Groupe Iso-Ressources). Les tarifs dépendance sont fixés par le président du conseil départemental pour une durée d’un an.
• Les soins représentent de 25 à 30% des coûts de l’établissement. Prise en charge par l’assurance-maladie, leur facturation sert à payer le personnel infirmier et soignant.
Comprendre les prix, tarifs et prestations affichés dans l’annuaire des Ehpad
Le « prix mensuel par personne "à partir de" » utilisé par le comparateur et nos tableaux, est le tarif, pour un nouvel entrant*, calculé sur la base du prix de l'hébergement et du tarif dépendance (GIR 5-6) de la catégorie de chambre majoritairement proposée dans l’établissement (qui n’est donc pas forcément la moins chère). Les prix hébergement, tarifs dépendance et prestations affichés dans l’annuaire des EHPAD du portail www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr sont transmis par les Ehpad à la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie) « sous leur unique responsabilité », au plus tard le 30 juin chaque année comme prévu par décret.
*Pour les résidents déjà présents, la hausse est encadrée (5,14% en 2023).
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Au moins 1 850 euros de reste à charge pour la moitié des résidents
La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA)* constate qu' « en 2019, le prix médian s’élève à 2 004 euros par mois » pour un hébergement permanent en Ehpad, en chambre individuelle (pour un échantillon de 6 751 EHPAD). La moitié des résidents paient donc plus que cette somme, l'autre moitié paie moins. Avec des écarts de prix (hébergement + tarif dépendance GIR 5-6) importants entre établissements : « Pour les 10 % les moins chers, il est inférieur à 1 724 euros par mois ; pour les 10 % les plus coûteux, il est supérieur à 2 909 euros par mois. »
L’enquête CARE-Institutions réalisée par la DREES indiquait en 2018 que « la moitié des résidents en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépensent au moins 1 850 euros mensuels pour financer leur prise en charge, après perception des allocations et des contributions des obligés alimentaires (2 420 euros dans les établissements privés à but lucratif, 1 800 euros pour les autres types d’établissements). Un tiers des résidents déclarent devoir puiser dans leur épargne et 11 % devoir solliciter leur entourage. Près d’un résident sur dix envisage, à l’avenir, de vendre du patrimoine pour couvrir ces dépenses. »
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Plus l'immobilier est cher, plus l'hébergement en Ehpad est coûteux
« Les tarifs hébergement sont fortement corrélés aux prix au mètre carré des ventes de maisons et d’appartements » analyse la CNSA : plus le prix de l’immobilier est élevé dans un département, plus le prix en établissement l’est également. « Le prix médian d’une chambre seule en hébergement permanent varie ainsi de 1628 euros par mois pour la Haute-Saône à 3264 euros par mois dans les Hauts-de-Seine.» Les tarifs sont particulièrement élevés dans la couronne parisienne, en Guadeloupe, dans les Alpes-Maritimes et de façon générale dans les départements du littoral méditerranéen (de 2500 euros à 2900 euros par mois). Ils sont plus faibles (moins de 1900 euros par mois) dans le centre du pays ainsi que dans certains départements du Nord-Ouest.
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Publics, privés, associatifs... les prix varient aussi avec le type d'établissement
Les tarifs pratiqués tiennent aussi à la nature des établissements, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA)* identifie ainsi deux ensembles au sein des Ehpad, dans son analyse des prix 2021 :
• un ensemble dont la tarification est administrée : les EHPAD publics sont présents dans tous les départements avec des tarifs hébergement fixés par les Départements ; ils connaissent des taux d’occupation très élevés et des durées de séjour les plus longues ; Et le secteur privé associatif, tout en obéissant à un mode de gestion privé, propose des tarifs hébergement intermédiaires aux deux autres secteurs (public et privé commercial). Ses implantations sont géographiquement diversifiées (Île-de-France, Nord, Nord-Ouest et Alsace-Lorraine), mais disparates avec une présence marquée à la périphérie des grands centres urbains.
• un ensemble où la liberté tarifaire prévaut, constituée principalement d’EHPAD privés commerciaux, concentrés dans des zones où le prix de l’immobilier est le plus élevé, marquées par une forte densité démographique et des plus hauts revenus. Leurs prix sont plus élevés, leurs taux d’occupation proches des 95%, et leur durée de séjour plus réduite. Ils accueillent plus largement des résidents n’habitant pas dans le département d’implantation.
Qui vit en établissement ? Portrait robot du résident
Plus de 600 000 résidents sont hébergés dans l'un des 7500 Ehpad de France. Et le ministère de la Santé* estime qu'il faudra ouvrir 108 000 places de plus d'ici à 2030 pour faire face au vieillissement de la population.
>> 77 % des résidents sont des femmes de plus de 75 ans. L'âge moyen est de 86 ans, 40 % d'entre eux ont 90 ans ou plus. Un Français sur 10 de plus de 75 ans est concerné. Les résidents sont très majoritairement veufs ou célibataires (seuls 13% sont en couple). Un quart d'entre eux n’a aucun enfant en vie, mais 78 % déclarent au moins un aidant.
>> Ils ont pour la plupart des difficultés motrices importantes et des limitations cognitives, à tous les âges. Mais, comparé à ceux qui vivent à domicile, pas davantage de difficultés sensorielles. Le déclencheur de l'arrivée en Ehpad est le plus souvent une hospitalisation ou un veuvage.
>> Les résidents sont souvent socialement plus défavorisés, notamment les plus jeunes (moins de 80 ans), avec beaucoup moins de cadres et de professions intermédiaires et une surreprésentation des anciens ouvriers. 25 % des résidents d’établissement sont sous protection juridique (tutelle, curatelle...)
Source : Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la Santé :
Qui vit à domicile, qui vit en établissement parmi les personnes de 60 ans ou plus ? (février 2023)
Des résidents de plus en plus âgés et dépendants dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées (juillet 2022)
Qui réside en Ehpad ?
Pour être accueilli en Ehpad, il faut avoir au moins 60 ans et avoir besoin de soins et d’aide quotidiens pour effectuer les actes de la vie courante. Par exemple : se lever ou prendre des repas. Toutefois, certains départements accordent des dérogations pour l’admission en Ephad des personnes de moins de 60 ans. Ils sont également en mesure d’accueillir les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et/ou de maladies apparentées. Les établissements accueillent en moyenne entre 50 et 120 résidents. Fin 2019, quelque 611 000 personnes âgées résidaient en Ehpad en France.
Qu'est-ce que le GIR ?
Le Groupe Iso-Ressources (GIR) correspond au niveau de perte d’autonomie d’une personne âgée. Il est calculé à partir de l’évaluation effectuée par un professionnel à l’aide de la grille AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupe Iso-Ressources). Il existe six GIR classés de 1 à 6. Le niveau 1, ou GIR 1 correspond à une perte d’autonomie totale. À l’opposé, le GIR 6, ou niveau 6, correspondant à une parfaite autonomie.
A quelles aides prétendre ?
Afin d’assurer le financement du séjour en maison de retraite médicalisée, trois types d’aides financières existent :
- L’APA (allocation personnalisée d’autonomie) en établissement. Elle aide à payer une partie du tarif dépendance facturé aux résidents. Versée par le conseil départemental, elle varie en fonction des ressources du bénéficiaire. Seules les personnes en GIR 1-2 et GIR 3-4 peuvent en bénéficier.
- L’aide au logement qui s’applique sur la partie de la facture relative au tarif hébergement. À condition que le logement constitue votre résidence principale (il faut y résider au moins huit mois par an). Elle est calculée en fonction des ressources du résident, du coût de l’hébergement et du lieu où est situé l’établissement.
- L’ASH (aide sociale à l’hébergement) est une aide versée par le conseil départemental aux personnes de plus de 65 ans (ou plus de 60 ans si elle est reconnue inapte au travail) ayant des ressources inférieures au montant des frais d’hébergement en établissement. Pour en bénéficier, il faut que l’établissement dispose de places habilitées à recevoir des bénéficiaires de l’aide sociale.
Ces aides peuvent se cumuler. Une réduction fiscale est possible pour les résidents imposables. Les chèques énergie sont également acceptés.