Les sénateurs ont voté une réduction de 200 millions d'euros des crédits accordés à l'aide publique au développement dans le projet de budget 2023.
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Pour les sénateurs, il est indispensable de « maîtriser la dépense publique ». Pour ce faire, ils ont voté, lundi 5 décembre, une réduction de 200 millions d'euros des crédits accordés à l'aide publique au développement dans le projet de budget 2023, et ce, contre l'avis du gouvernement. « Il nous paraît logique qu'une mission augmentant significativement ses moyens participe également à (la) volonté de maîtrise des finances publiques », a affirmé le sénateur Les Républicains Michel Canévet, rapporteur de la commission des Finances à l'origine de l'amendement approuvé par 213 voix contre 121.
« Les crédits de l'aide au développement augmentent d'ailleurs assez significativement », a ajouté le sénateur qui a rappelé l'objectif fixé par le Sénat de faire passer le déficit de l'État sous la barre des 3 % du PIB d'ici 2025, soit deux ans avant le gouvernement.
Une première réduction de 100 millions concerne « les crédits de paiement ouverts au titre de l'aide-projet » qui se maintiendraient « à un niveau équivalent à 970 millions d'euros en 2023 ». Les 100 millions restants seraient prélevés sur « la réserve pour crise majeure » qui « demeurerait dotée de 170 millions d'euros, à mettre en regard des 630 millions d'euros de crédits demeurant ouverts au total pour le financement des dispositifs de réponse à l'urgence », précise l'amendement.
Un texte qui ne passe pas à gauche
Ce texte a agacé la gauche. « Hors de propos », a dénoncé le communiste Pierre Laurent. « Mesquin et déplacé », a fustigé l'écologiste Daniel Salmon. Le socialiste Rachid Témal a même fait un parallèle entre cet amendement et la course à la présidence de LR, que le sénateur Bruno Retailleau, qui a fait de la maîtrise de la dépense publique l'un de ses chevaux de bataille, disputera dimanche au député Eric Ciotti. « J'ai le sentiment que des enjeux autres que ceux liés à l'intérêt du développement vont essayer de primer ce soir », a-t-il affirmé, évoquant « une période particulière dans votre famille politique ».
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