Atawey fait figure de pionnière. Depuis 2012 déjà, la startup du Bourget-du-Lac (Savoie) planche sur ses stations de recharge d'hydrogène vert. Une position avant-gardiste menée par ses deux cofondateurs, Jean-Michel Amaré et Pierre-Jean Bonnefond, qui lui ont permis de s'affirmer comme un des leaders du marché.
25 des 60 stations de recharge d'hydrogène vert installées en France sont en effet déjà des stations signées Atawey.
Son potentiel a d'ailleurs séduit les investisseurs car c'est désormais confirmé, Atawey vient de boucler un financement sur lequel il travaillait en coulisses depuis plusieurs mois. Après un premier tour, mené en 2020 et qui lui avait apporté « plusieurs millions d'euros », ce sont désormais 25 millions d'euros qui viennent d'être levés.
Une enveloppe qui comprend de l'investissement en haut de bilan assorti à des prêts bancaires (détail non communiqué). Avec au rang des financeurs, le groupe IDEC, mais aussi Bpifrance, la Banque Populaire Auvergne Rhône-Alpes, le Crédit Agricole Alpes développement ainsi que BNP Paribas.
Conserver son avance et ses 40% de parts de marché
Car si Atawey ne manque pas de concurrents, comme ses voisins isérois aux ambitions débordantes McPhy ou HRS, le savoyard fait le pari qu'il réussira à conserver son avance, qui lui permet de disposer aujourd'hui de 40% des parts du juteux marché de l'hydrogène.
Et la taille du gâteau à adresser ne lui fait pas peur : car si le plan Hydrogène, déployé par l'Etat dans le cadre de France Relance, atteint bien son ambitieux objectif, ce sont ainsi près de 400 stations de recharge qui devraient être installés d'ici 2025 à l'échelle de l'Hexagone.
Le potentiel pour les années suivantes s'annonce même plus important puisque France Hydrogène, l'association fédérant 450 acteurs de la filière française de l'hydrogène, estime que 1.000 à 1.700 stations de recharge seront nécessaires pour mailler le territoire.
Dans ce contexte, Atawey voit loin et croit en ses atouts. « Nous nous différencions de nos concurrents par un portefeuille complet de solutions : des stations adaptées à la mobilité lourde, des stations pour la mobilité légère. Nous proposons aussi des stations mobiles, des stations évolutives etc. Nous avons une solution pour toutes les formes de mobilités et tous les enjeux », assure Jean-Michel Amaré.
Il cite notamment la dernière station installée dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, à Moûtiers (Savoie), dans le cadre du programme Zéro Emission Valley (ZEV) porté par Hympulsion et permettant de proposer une solution propre pour desservir la station.
Avec 53 salariés (dont une douzaine recrutée depuis le début de l'année), Atawey devrait afficher une hausse de 50% de son chiffre d'affaires en 2022 et un doublement l'année prochaine. Soit près de 3 millions en 2021, puis 5 millions en 2022, et même 12 millions en 2024 pour grimper jusqu'à 60 millions d'ici 2025.
Avec des ambitions très affirmées sur la France mais aussi en Europe. L'ouverture d'une première succursale en Espagne, à Madrid, vient d'ailleurs d'être confirmée.
15 millions d'investissement dans une première usine
Pour se donner les moyens de ses ambitions, Atawey s'apprêtait également à investir environ 15 millions d'euros dans de nouveaux moyens de production en Savoie.
Prévue pour être opérationnelle début 2025 sur la zone industrielle de Savoie Technolac, sa nouvelle usine lui permettra en effet de produire une soixantaine de stations contre 15 actuellement, et nécessitera le recrutement d'une centaine de personnes.
Ce site accueillera également « l'Atawey Académie » pour former les nouveaux arrivants, dans un contexte de formation aujourd'hui quasi inexistant en matière d'hydrogène.
Le projet a été validé récemment dans le cadre de l'Appel à projets « Première usine » du plan « Startups industrielles et deeptech » de France 2030. Atawey emploie pour l'heure une cinquantaine de salariés et ambitionner de faire monter ses effectifs jusqu'à 150 collaborateurs début 2025.
(publié le 15/12/2022, actualisé le 27/01/2023, avec ML)