Après la découverte du corps de Sihem Boulahmia, le suspect, qui est passé aux aveux, a évoqué une relation avec la jeune femme, vécue dans la discrétion. Ce que remet en cause l'avocat de la famille de la victime.
Lors de sa prise de parole, l'avocat a évoqué le "sentiment de colère profonde, de vide abyssal" chez la famille de la défunte, "mais aussi cette quête de vérité, de justice, de compréhension." Il a par ailleurs appelé à "respecter le temps de recueillement de la famille, de quelques jours, de quelques semaines pour encaisser un choc profond." Aucune déclaration ne sera faite par l'entourage.
Sur le déroulé des faits et le départ à minuit de la jeune femme de chez sa grand-mère, l'avocat de la famille explique qu'"on sait pas si elle est allé le rejoindre, si elle a été enlevée, si elle a été séquestrée."
Morad Battikh remet en cause la version de l'homme passé aux aveux : "Cette relation amoureuse, personne n'en avait connaissance et ça n'est la version que de la personne mise en examen. Personne n'avait connaissance de cette relation hypothétique. Il est tout à fait probable que la relation n'ait jamais eu lieu. Il n'y a pas de relation amoureuse connue de qui que ce soit."
Mourad Battikh, avocat de la famille de Sihem : "Sihem était une jeune fille belle comme le jour ,qui avait la vie devant elle, qui avait des projets d'études supérieures. Elle était très proche de sa famille et plus globalement très proche de tous ceux à qui elle pouvait rendre service."
Silencieux depuis le début de la journée, l'avocat de la famille de la victime va s'exprimer cet après-midi. Il prendra la parole sur BFM TV à 15 heures.
Selon France Bleu Gard Lozère, l'autopsie sur la jeune Sihem sera pratiquée dans la journée de vendredi. Une étape-clé de l'enquête qui permettra de mieux comprendre les circonstances dans lesquelles la jeune femme a été tuée. Les conclusions seront rendues dans le courant de la semaine prochaine.
Selon les premiers éléments de l'enquête, la jeune femme de 18 ans aurait quitté dans cette soirée du mercredi 25 janvier le logement social occupé par sa grand-mère Fatima, 95 ans. Le père de la lycéenne a en effet raconté que sa mère l'a entendue rentrer vers 23 heures puis ressortir quelques minutes plus tard de l'appartement. Elle aurait seulement récupéré son téléphone sans prendre ni affaires ni papiers d'identité. Depuis, ses proches étaient sans nouvelle. Seules des amies savaient qu'elle devait aller rencontrer cet homme, sans présager de l'issue tragique, puisqu'ils se fréquentaient régulièrement, Sihem gardant régulièrement ses enfants.
C'est "dans un chemin de champagne isolé", près de La Grand-Combe, dans le Gard, proche d'Alès, à 60km au nord de Nîmes, que la jeune Sihem a été découverte dans la nuit par les enquêteurs.
L'homme qui a avoué avoir tué Sihem n'est pas inconnu de la justice, loin de là. L'homme compte déjà 13 mentions à son casier judiciaire : cinq pour faits d’atteinte aux biens et huit liées à la conduite de véhicule. Sa plus grosse condamnation avait été prononcée en 2015 : 12 ans de prison pour vols et braquages. "Il est sorti de prison après avoir purgé intégralement sa peine", a précisé la procureur. Il se trouvait depuis sous contrôle judiciaire.
La prise de parole de la procureur de la République a été l'occasion pour la magistrate de préciser que la famille ne ferait aucun commentaire sur le drame, laquelle connaît "une déflagration" selon ses dires.
Lors de la conférence de presse, la magistrate a précisé que le suspect avait été mis en examen pour "enlèvement, séquestration sans libération volontaire avant le 7e jour." Cependant, elle n'a pas exclu une requalification des faits à la lumière des conclusions de l'enquête et, notamment, de l'autopsie.
En plus du mis en examen, la compagne de ce dernier avait également été placée en garde à vue. Elle en est ressortie libre après que "les éléments recueillis n'aient pas permis d'étayer qu'elle ait eu des informations" sur le drame qui s'est produit, a déclaré la procureur de la République.
Lors de la conférence de presse, la procureur de la République n'a pas donné de nouveaux éléments sur les circonstances de la mort de Sihem. "Je n'ai pour information que ce que le mis en examen a déclaré", a-t-elle indiqué, ajoutant "laiss[er] le soin au médecin légiste de rendre ses conclusions dans le courant de la semaine prochaine."
La procureur de la République de Nîmes n'a pas détaillé les dires du mis en examen, cette nuit, et a indiqué qu'elle "resterai[t] évasive" volontairement dans ses réponses.
La procureur de la République annonce que le suspect a, dans ses aveux, indiqué avoir avoir tué la jeune femme dans le cadre d'une dispute lié à leur histoire amoureuse alors qu'ils s'étaient tous deux, retrouvés la veille, de façon discrète.