Sans surprise, l'ancien meneur des Spurs fera partie de la cuvée 2023 des nouveaux entrants au panthéon du basket US aux côtés de son ex-entraîneur, Gregg Popovich.
Ce n'est pas un secret, Gregg Popovich a fait pleurer Tony Parker durant ses premières années à San Antonio. Le 12 août prochain, lors de la cérémonie d'introduction au Hall of Fame, les larmes couleront sans doute sur les joues des deux hommes, des larmes de joie. Comme le rapporte Adrian Wojnarowski d'ESPN, «TP» fera partie de la classe 2023 des nouveaux entrants au panthéon du basket américain, comme son illustre coach à San Antonio. On savait que l'ancien meneur de jeu tricolore des Spurs faisait partie des finalistes depuis le mois dernier. Encore fallait-il que son nom soit adoubé par les membres du comité, soit 18 votes au minimum sur 24. C'est chose faite. La nouvelle sera officialisée samedi prochain, en marge du Final Four du championnat universitaire (NCAA), à Houston.
Une évidence pour celui qu'on prenait pour un fou lorsqu'il rêvait à haute voix de jouer en NBA depuis la Normandie de son enfance, puis à l'Insep et à Paris. Aussi ambitieux soit-il, Parker, 40 ans, ne s'imaginait d'ailleurs même pas un destin doré au sein de la grande ligue nord-américaine, juste d'y être, de jouer. Il faut dire qu'à l'époque, les Européens, et plus globalement les joueurs non-Etasuniens, n'étaient pas bien nombreux de l'autre côté de l'Atlantique, alors qu'ils y font la loi aujourd'hui, à l'image de Giannis Antetokounmpo, Joel Embiid, Luka Doncic ou encore Nikola Jokic.
Quatre bagues de champion
Il a fallu des garçons comme Parker pour ouvrir la voie. Drafté à la 28e position de la cuvée 2001, le natif de Bruges a rapidement intégré la rotation, puis le cinq majeur de San Antonio. Pour le meilleur. Aux côtés de Tim Duncan et Manu Ginobili, et sous les ordres de «Pop», qui est dans sa 26e saison à la tête des Spurs à 74 ans, Tony Parker a contribué à écrire la légende de la franchise d'Alamo City, avec quatre bagues de champion (2003, 2005, 2007, 2014), un titre de MVP des Finales (2007) et six sélections au All Star Game (2006, 2007, 2009, 2012, 2013 et 2014). Après 17 saisons de bons et loyaux services, l'ex-taulier des Bleus filait chez les Hornets de son idole de jeunesse, Michael Jordan, pour une dernière pige, avant de raccrocher, en 2019. Géant. Meneur révolutionnaire par son style de jeu tout en vitesse vitesse et son appétence pour le scoring, il a bouclé sa carrière avec 15,5 points et 5,6 passes décisives de moyenne en saison régulière (1254 matches) et 17,9 points et 5,1 «assists» dans le cadre des play-offs, du haut de «petit» son mètre 88.
Le tout sans négliger le basket français et les Bleus, lui qui a offert à l'équipe de France masculine son premier – et jusqu'ici le seul – titre de son histoire. C'était lors de l'Euro 2013, en Slovénie. Depuis la fin de sa carrière, il continue d'œuvrer pour la grosse balle orange et le sport hexagonal via l'Asvel ou d'autres engagements, comme son rôle d'ambassadeur pour les Jeux olympiques de Paris 2024. En attendant, c'est pour ses exploits américains que «TP» sera honoré en août à Springfield, dans le Massachusetts. Un Français au Hall of Fame ? C'est une grande première, et un honneur incroyable. Triple meilleur défenseur de la ligue, Rudy Gobert y aura peut-être droit un jour. Promis au premier choix de la Draft au printemps prochain, le phénomène Victor Wembanyama, 19 ans, est programmé pour cela.
Wade, Gasol et Nowitzki au panthéon
Outre Popovich, Parker sera accompagné par deux autres pionniers originaires du Vieux continent dans cette classe 2023, l'Espagnol Pau Gasol, sacré en 2009 et 2010 avec les Lakers de Kobe Bryant, six fois All Star et deux fois vice-champion olympique, et Dirk Nowitzki, MVP en 2007, sixième meilleur scoreur de l'histoire de la NBA et champion en 2011 avec Dallas. Lauréat du trophée Larry O'Brien en 2006 (MVP des Finales), 2012 et 2013 avec Miami, 13 fois All Star et champion olympique en 2008, Dwyane Wade fera également son entrée au panthéon du basket US, tout comme la double championne WNBA Becky Hammon, actuelle coach des Aces de Las Vegas et ancienne adjointe de Gregg Popovich, recordman du nombre de victoires en saison régulière pour un entraîneur (1363) et cinq fois champion aux commandes de San Antonio (1999, 2003, 2005, 2007, 2014). Du lourd.