Au-delà du résultat final, découvrez ce qui a retenu l'attention de notre envoyé spécial à Marseille, mercredi, après la victoire de l'OM sur le PSG.
Au stade Vélodrome
Le peuple marseillais attendait cela depuis 12 ans. La dernière victoire de l'OM contre le PSG au Vélodrome datait de 2011. Les joueurs d'Igor Tudor ont réalisé l'exploit mercredi (2-1), en 8es de finale de la Coupe de France. Alexis Sanchez (s.p.) et Ruslan Malinovskiy pour les buteurs olympiens, Sergio Ramos pour l'égalisation parisienne. Avec un cœur gros comme ça, les Marseillais ont fait chuter les Rouge et Bleu à moins de deux semaines du prochain Classique, en L1, le 26 février.
COUPS DE CŒUR
Le culot des Marseillais et de leur coach, la grinta de l'OM
«On ne changera pas notre façon de jouer». Signé Valentin Rongier, à la veille de cet OM-PSG. Promesse tenue. Du moins dans l'attitude… Les Marseillais ont croqué dans cette rencontre à pleines dents, bourrés d'intensité, d'agressivité (dans le bon sens du terme) et d'efforts dans tous les sens. Des chiens de rue qui ont mené la vie dure aux Parisiens. On ne peut pas leur reprocher grand-chose en termes d'envie. Ils ont mis tous les ingrédients pour répondre aux attentes de leur exigeant entraîneur et de leur bouillant public (voir par ailleurs), et surtout, ils n'ont pas baissé les yeux devant le rival parisien, loin s'en faut. Tudor a néanmoins renié son habituelle défense à trois (ou cinq c'est selon) pour une ligne arrière à quatre avec les absences des uns et des autres (Balerdi, Tavares, Balerdi). Pari gagnant. On imagine que Christophe Galtier n'avait pas franchement anticipé cela…
Le Vélodrome en volcan
On regrettera évidemment l'absence des supporters parisiens, c'est devenu une habitude dans le Classique à Paris ou à Marseille, mais les fans olympiens ont mis le feu mercredi soir. Le Vélodrome était comme un volcan, poussant ses guerriers et entrant en éruption sur chaque tacle, chaque situation, et bien sûr, chaque but… On ne découvre pas l'ambiance de l'antre de l'OM, mais c'est toujours impressionnant. Surtout un soir de Classique bien évidemment… Le Vélodrome a rugi une dernière fois au coup de sifflet final, la libération, le soulagement. Les «Aux armes» pouvaient résonner.
Valentin Rongier, le symbole
Tous les Olympiens étant au diapason, difficile d'en mettre un en avant. On peut citer le capitaine Rongier, symbole de cette équipe marseillaise guerrière et qui est allé chercher cette qualification avec les dents. Il était partout. L'ancien Nantais avait promis qu'il ne serait pas écrasé par la pression et le poids des attentes du peuple marseillais, 12 ans après la dernière victoire au Vélodrome contre le PSG, plutôt «galvanisé». C'est exactement ce qu'on a vu mercredi soir.
COUPS DE GRIFFE
Paris a payé pour voir, encore
Avec le programme qui les attend, les Parisiens peuvent se réjouir d'avoir été confronté à une telle adversité, une telle intensité. Ça leur servira sans doute face au Bayern Munich dans une semaine. Au moins pour voir… ce qu'il ne faut pas faire. Comme souvent quand ça monte dans les tours dans ce domaine, les joueurs de Christophe Galtier n'ont pas su répondre. Troisième défaite en 2023, déjà. Ils ont été battus dans l'engagement du début à la fin. Et quand ils n'arrivent pas à exister par leur technique, ils prennent l'eau, comme ça a souvent été le cas mercredi soir sur le pré de l'OM.
Neymar et surtout Messi, intermittents du spectacle
Ce ne sont pas les maillons les plus faibles côté parisien. Dans ce registre, Vitinha et Fabian Ruiz ont une bonne tête de vainqueur. Mais dans ce contexte, alors que le collectif battait de l'aile, les deux stars étaient forcément attendues au tournant. Elles ont eu du mal à exister, surtout Leo Messi, qui a été serré de près et souvent eu du mal à se sortir de l'étreinte. Plus consistant, Neymar est à créditer d'une passe décisive sur le corner repris par Sergio Ramos et il a touché du bois en première période. Pas de quoi dire que le Brésilien a réalisé une partie XXL… À noter que Marco Verratti a longtemps eu du mal pour son retour au jeu après deux matches de suspension.
Pas de Var, pas de chocolat
Jeu de main, jeu de vilain ? Pas mercredi. Privé de la Var, François Letexier a choisi de ne pas accorder de penalty aux Marseillais en tout début de rencontre. Pourtant, Achraf Hakimi avait clairement touché le ballon du coude, dans la zone de vérité. Bras collé au corps ? Peut-être, mais avec la Var, l'arbitre de la rencontre n'aurait sans doute pas hésité longtemps… Il n'a en revanche pas hésité au moment de sanctionner Sergio Ramos. Pas besoin de Var, là. À noter que, contrairement à ce que beaucoup ont cru, il y avait bien corner avant le but dudit Ramos.
Ramos, comme un bleu
Certes, le rugueux défenseur espagnol a eu le mérite de se rattraper en égalisant de la tête juste avant la pause. Il était même tout proche de mettre le but du 2-2 dans les arrêts de jeu (hors-jeu), lui qui a terminé le match... en attaque. Mais on n'oubliera pas sa faute de débutant pour offrir le penalty de l'ouverture du score aux Olympiens. L'ancien du Real Madrid a toujours la technique, la vista, le sens de l'anticipation, mais la vitesse l'a abandonné depuis bien longtemps…