Brillant depuis le début de la Coupe du monde, le milieu de la Juventus a répondu aux questions des journalistes ce mercredi, à trois jours de l'Angleterre.
Envoyé spécial à Doha
Sa relation avec Deschamps : «On a toujours eu de bonnes relations, même en 2018 avant le mondial. Après ça, il y a eu deux ans sans contact du tout, avant que je revienne en 2020. Quand je suis revenu, on a tout de suite discuté, cela s'est très bien passé. Je ne savais pas à quoi m'attendre au départ, il y a eu une très bonne relation de suite, et de sélection en sélection, cette relation s'est vraiment améliorée. Il me comprend mieux, connaît mieux ma personnalité. Aujourd'hui, on est beaucoup plus proche.»
Évolution de Deschamps : «Il a évolué aussi, avec le temps, il a ses petites habitudes. Il est plus serein, aborde certains sujets plus facilement avec la génération actuelle. C'est plus facile d'échanger avec nous. Il est très ouvert, très détendu, même pendant une Coupe du monde. En 2016, j'avais un autre œil, je ne regardais pas certains détails. Maintenant je vois vraiment qu'il est ouvert, avec une facilité dans la relation humaine, c'est important et cela joue sur l'osmose et sur le fait que tout le monde s'entende.»
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Sa présence devant les médias : «Ce n'est pas moi qui choisis, je vous arrête tout de suite (rires). On doit tous passer par là, enfin presque (quatre joueurs ont pour le moment échappé à l'exercice de la conférence de presse, dont Kylian Mbappé, mais aussi Benjamin Pavard et les deux gardiens remplaçants, Steve Mandanda et Alphonse Areola, NDLR). Quand je le fais, c'est avec plaisir, c'est bien. Ce n'est pas mon exercice favori, mais quand les choses vont bien, on veut entendre aussi les joueurs, je le comprends. Il y a une amélioration dans la relation entre vous et moi.»
Son regard sur l'Angleterre : «C'est une équipe qui a les mêmes caractéristiques que nous, avec des latéraux offensifs, des milieux qui se projettent, une belle attaque. Je ne suis pas sûr qu'il faille se dire qu'on doit faire moins. Ils seront aussi très prudents car on peut les mettre en difficulté. Ce sera un match ouvert, avec beaucoup de potentiel des deux côtés, une volonté d'aller de l'avant. Ce qui peut faire la différence, ce sont les coups de pied arrêté, ils sont très bien dans ce secteur, on a des armes aussi, mais il faudra être vigilant et ne pas faire d'erreur comme face au Danemark. On n’est pas inférieur aux Anglais, la bataille du milieu de terrain sera importante.»
Je vis sans doute la meilleure période dans ma carrière.
Adrien Rabiot
S'il a été aussi épanoui qu'aujourd'hui : «Je traverse une très bonne période footballistiquement parlant. Depuis plusieurs mois à la Juventus et sur ce Mondial. Cela vient aussi avec le fait que j'ai grandi, mûri dans ma tête et mon football. Je vis sans doute la meilleure période dans ma carrière. J'ai plus de maturité dans tous les secteurs de jeu, dans la concentration, avec moins de temps faible, je tente d'apporter offensivement, essayer d'être décisif, j'ai des qualités pour le faire. Je crois plus en moi. Tout cela fait que je suis le joueur complet.»
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Sa métamorphose physique après son passage à la Juventus : «Le physique est primordial, pour que je puisse utiliser tout mon potentiel il faut que je sois bien physiquement. C'est ce que j'ai beaucoup travaillé à la Juventus depuis 4 saisons. J'ai rapidement senti ce changement. Cela me permet d'être actif pendant 90 minutes, peu baisser de rythme sur tout un match. C'est ce qui m'a fait évoluer, avant j'avais certains trous. Ce fait d'être très bien physiquement, m'aide aussi techniquement et je peux exploiter mes qualités au mieux.»
Son regard sur les critiques positives depuis le début du Mondial : «J'essaie de rester concentré sur mon football, la compétition et de ne pas trop m'éparpiller. On sait que ça peut aller vite, d'un côté comme de l'autre, je l'ai souvent vécu. Bien sûr, cela fait plaisir d'être reconnu, mais il y a un moment où j'ai subi beaucoup de critiques et je n'ai pas été abattu pour autant. À l’inverse, je ne vais pas m'enflammer, mais il faut reconnaître que cela fait plaisir.»
Je suis assez libre, je compense derrière Kylian, mais je peux me projeter, faire les courses offensives et défensives.
Adrien Rabiot
Si les débats sur son positionnement ont pollué sa progression : «On en parlait un peu trop. Dès l'instant où j'ai arrêté de me poser ces questions, je me suis mieux senti sur le terrain. Actuellement, je ne suis pas cantonné à un rôle de milieu, je suis assez libre, je compense derrière Kylian, mais je peux me projeter, faire les courses offensives et défensives. Le coach a confiance en moi et voit que je suis capable de le faire sur 90 minutes. Le fait d'être plus libre sur le terrain et dans ma tête, me permet de mieux m'exprimer.»
Ce qui le touche le plus entre les louanges du coach, des fans, des journalistes : «Celles des journalistes, car vous êtes assez difficiles à convaincre (sourire). J'ai très souvent été critiqué, parfois à tort selon moi. De ce côté-là, c'est une belle reconnaissance. Je n'ai pas toujours été d'accord sur ce que j'ai entendu, la qualité de mes prestations. On a tous des avis différents. Je suis objectif avec moi-même, mais parfois c'était sévère. J'essaie de mettre tout le monde d'accord à ce sujet-là.»
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Si une expérience en Angleterre l'intéresse après la Juventus : «Mon expérience à 13 ans (à la pré-formation de Manchester City, NDLR) était très bonne, même si je n'ai pas fait une année là-bas. Je me suis très bien senti en Angleterre, j'ai beaucoup aimé l'atmosphère autour du football. C'est autre chose que la France ou l'Italie. J'ai toujours dit que j'aimerais jouer en Angleterre dans ma carrière, est-ce que ce sera après la Juventus (il est en fin de contrat en 2024) ? Je n'en sais rien. Mais j'ai cet objectif de jouer en Premier League. Je n'ai pas d'équipe favorite en Angleterre, mais c'est surtout le niveau du championnat qui m'attire, la façon de jouer qui correspond plus à mes qualités.»
Si la dépendance à Mbappé peut être un problème : «Nous, on prend cela comme positif. Lui est concentré sur son objectif, on fait le maximum pour le mettre dans les meilleures conditions. Il n'y a pas de dépendance, c'est un joueur à très fort potentiel. Il accélère, fait des passes décisives, c'est notre arme principale. 80/90% des occasions viennent de lui-même si d'autres joueurs peuvent faire la différence. Mais Kylian est notre arme, il ne faut pas s'en priver.»
Propos recueillis en conférence de presse