Pour la 5e fois de son histoire, la France accueille à partir de lundi la compétition planétaire dans les stations voisines de Courchevel et Méribel (Savoie), où les Bleus font figure d'outsiders face aux stars étrangères.
Un formidable duo de stars
Au sommet des podiums sont attendus Marco Odermatt et Mikaela Shiffrin, numéro 1 mondiaux sans discontinuer depuis l'automne 2021. L'indomptable suisse de 25 ans compte huit victoires lors des épreuves de Coupe du monde cette saison, lui collant logiquement l'étiquette de skieur à battre. «Bien sûr, avec ma saison, je suis favori pour gagner des médailles, et je veux le faire», a-t-il affirmé lors d'un point presse à Courchevel. Déjà victorieux en super-G et en géant cet hiver, Odermatt disputera également la descente, où il fait partie des favoris, et le combiné, qui comporte une manche de super-G.
Excellent en Coupe du monde, Odermatt n'a toutefois jamais remporté de médailles aux Mondiaux en deux participations. «Je suis très content d'être ici, c'est cool d'avoir l'opportunité de gagner une médaille aux Championnats du monde, a-t-il expliqué. C'est un rêve de gagner une médaille, peut-être l'or.» Deux éléments pourraient toutefois se mettre en travers de sa route: un coup à un genou survenu à Kitzbühel (Autriche) il y a deux semaines et le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, son principal rival. «Mon genou va bien, j'ai pris une semaine de repos. Mon genou, mon corps et aussi ma tête avaient besoin de ce repos pour être motivé, pour être frais», a-t-il assuré, même s'il a convenu qu'il était «peut-être un petit peu» gêné. Au-delà des mots, c'est sur la piste que le natif du Nidwald (canton suisse) a rassuré, en s'imposant lors des deux derniers super-G à Cortina d'Ampezzo il y a une semaine.
De son côté, Mikaela Shiffrin met entre parenthèses l'arc narratif du record de victoires en Coupe du monde d'Ingemar Stenmark (il lui manque un succès pour égaler le Suédois aux 86 victoires) pour ouvrir un autre chapitre: avec onze médailles mondiales, elle pourrait se rapprocher du record absolu datant d'avant-guerre de l'Allemande Christl Cranz (quinze) et dépasser la marque plus moderne du Norvégien Kjetil Andre Aamodt (douze). L'Américaine de 27 ans espère surtout effacer l'humiliation des Jeux olympiques de Pékin où elle avait sombré en ne décrochant aucune médaille en cinq courses, pour trois sorties de piste, soit autant que lors des quatre années précédentes. Elle n'a plus connu d'abandon depuis.
Des Bleus ambitieux, mais…
Plombée par les blessures (forfaits de Matthieu Bailet, Victor Muffat-Jeandet, Thibaut Favrot), l'équipe de France se présente tout de même avec ses forces (Johan Clarey en descente, Romane Miradoli en super-G) mais aussi des leaders plus ou moins dans le doute comme Tessa Worley (aucun podium cet hiver) et le double champion du monde 2021 (géant et parallèle) Mathieu Faivre, pas encore entré dans le top 15 depuis qu'il a changé de marque de ski. «On est un peu moins sereins, il faudra monter le niveau pour rivaliser avec les meilleurs. Mais j'ai confiance dans mes skieurs. On est moins sur le devant de la scène en Coupe du monde mais ce n'est pas pour ça que je ne crois pas en eux sur les gros événements», indique le responsable de l'équipe de France masculine David Chastan. «On a une équipe capable de gagner dans pas mal de disciplines différentes», estime Clément Noël, seul Bleu à avoir remporté une course cet hiver en slalom, mais qui a également connu quatre abandons. Quant à Alexis Pinturault, il a repris quelques couleurs cette saison avec plusieurs tops 10, mais un seul podium (une 3e place en super G à Beaver Creek) et le sentiment qu'il n'a pas retrouvé la confiance qui était la sienne il y a deux ans.
Deux terrains de jeu différents
D'un côté, l'Eclipse de Courchevel. De l'autre, le Roc de Fer de Méribel. D'un côté, les épreuves masculines. De l'autre, celles féminines. Ces Mondiaux en France proposeront deux pistes au profil très différent, et donc un spectacle très varié. L'organisation d'une telle compétition sur deux sites distincts pose par ailleurs d'importants problèmes logistiques, le transport en tête, dans ces zones escarpées. En pleines vacances scolaires, une interrogation subsiste concernant l'assiduité du public dans des lieux avant tout orientés vers les loisirs des touristes.
Le programme des épreuves
Lundi 6 février :
Combiné femmes, super-G à 11h00, slalom à 14h30
Mardi 7 février :
Combiné hommes, super-G à 11h00, slalom à 14h30
Mercredi 8 février :
Super-G femmes à 11h30
Jeudi 9 février :
Super-G hommes à 11h30
Samedi 11 février :
Descente femmes à 11h30
Dimanche 12 février :
Descente hommes à 11h00
Mardi 14 février :
Parallèle par équipe mixte à 12h00
Mercredi 15 février :
Parallèle individuel hommes et femmes à 12h00
Jeudi 16 février :
Géant femmes, première manche à 10h00, seconde manche à 13h30
Vendredi 17 février :
Géant hommes, première manche à 10h00, seconde manche à 13h30
Samedi 18 février :
Slalom femmes, première manche à 10h00, seconde manche à 13h30
Dimanche 19 février :
Slalom hommes, première manche à 10h00, seconde manche à 13h30