INFOGRAPHIE - D'après les chiffres du ministère de l'Intérieur, c'est près de 757.000 manifestants qui ont battu le pavé aujourd'hui contre plus de 1,27 million le 31 janvier.
Nouveau chapitre dans l'épreuve de force. En ce troisième jour de mobilisation des retraites depuis le début de l'année, les syndicats ont fait encore le choix de la rue. Après le succès des deux premières journées, et notamment le 31 janvier avec 1,27 million (police) et 2,8 millions de manifestants (syndicats), les manifestations organisées dans l'ensemble de l'Hexagone ont elles continué à rassembler autant ?
Tout au long de ce mardi 7 février, Fig Data a comptabilisé les données de la police, des préfectures et des syndicats. Nous avons mis à jour notre carte très régulièrement afin de comparer les chiffres de ce jour et ceux du 31 janvier.
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La carte est mise à jour au fil de la journée. Dernière actualisation à 19 h15.
Unis contre le report de l'âge légal à 64 ans, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) entendent continuer à mettre la pression à l'exécutif, après deux journées réussies. Avant que ne débutent les défilés à partir de 9h30 en province puis à 14 heures à Paris, les syndicats se montraient toutefois prudents. Ils ont eu raison. Car à 19 heures, la mobilisation marque nettement le pas. Jusqu'à présent, elle était allée crescendo. Mais la barre était haute pour cette troisième journée d'action et personne ne prévoyait d'ailleurs qu'elle dépasse les chiffres du 31 janvier dernier. Et ce même si le nombre de défilés était encore élevé (de l'ordre de 250). Selon des sources au ministère de l'Intérieur, il était attendu dans l'Hexagone entre 900.000 et 1 million de manifestants. Pour le 31 janvier, Beauvau escomptait, entre 1 et 1,2 million de personnes dans les rues. Et c'est la fourchette haute qui avait été atteinte (1,272 million selon la police et 2,5 millions selon les syndicats.)
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Pour les 227 villes où Fig Data dispose du comptage des autorités, il y avait à 19 heures près de 757.000 manifestants dans la rue contre plus d'un million le 31 janvier à la même heure. La CGT annonce, de son côté, que «près de deux millions» de personnes ont manifesté en France contre 2,8 millions le 31 janvier, et plus de deux millions le 19.
Dans les grandes villes, on atteint quasiment 40% de baisse dans les défilés, sauf à Nice. Marseille a décroché avec 15.000 personnes dans la rue contre 40.000 la semaine dernière et 26.000 le 19 janvier. Quant à Paris ce sont seulement 57.000 manifestants qui ont été comptabilisés par la police. Selon la CGT, la manifestation parisienne a réuni 400.000 personnes, autant que le 19 janvier.
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Des pertes de salaire conséquentes
Avec déjà trois jours d'absence au travail en moins d'un mois, faire grève coûte cher aux salariés. Plusieurs syndicalistes le reconnaissent, et pointent les pertes de salaire que certains travailleurs ne peuvent assumer. Et ce d'autant qu'une quatrième journée d'action est d'ores et déjà prévue samedi 11 février. Dans une interview parue dans La Croix ce mardi, le secrétaire général de la CDFT, Laurent Berger souhaite que «le samedi 11, nous voulons une fête du travail, avec des cortèges pacifiques et festifs. Ce sera une mobilisation populaire, dépassant largement notre cadre habituel». L'objectif pour les partenaires sociaux est que tout le monde puisse aller dans la rue et que la colère sociale ne se transforme pas en manifestations teintées par les violences comme celles de 2018 et de 2019 avec les gilets jaunes.
La CGT appelle à des grèves plus dures
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a appelé à des «grèves plus dures, plus nombreuses, plus massives, et reconductibles», au départ de la manifestation à Paris contre la réforme des retraites. «Si le gouvernement persiste à ne pas écouter, forcément il faudra monter d'un cran», a-t-il déclaré à la presse, se montrant par ailleurs optimiste sur la participation à la troisième journée de grèves et de manifestation à l'appel des syndicats, avec des chiffres montrant «qu'on est au niveau du 19 si ce n'est plus». À ses côtés, Laurent Berger (CFDT) a jugé que ce serait «une folie démocratique de rester sourd» à la contestation de la réforme.
Vers un possible durcissement début mars?
Les syndicats misent beaucoup sur la journée du samedi 11 février. «Plus il y aura de monde dans la rue samedi, plus nous aurons de la force pour multiplier les actions ensuite. C'est tout ce qui compte pour nous», confie Julien Troccaz, secrétaire fédéral SUD-rail au Parisien. Toutefois, l'idée d'un durcissement fin février début mars, une fois les vacances scolaires terminées prend du poids.
Selon Bernard Vivier de l'Institut supérieur du travail, cité par La Croix , les syndicats «savent qu'il vaut mieux jouer la carte de la tortue que celle du lièvre : le vrai défi sera de tenir dans le temps». Et de privilégier la bataille de la rue qui a pris de l'ampleur afin de garder de son côté la bataille de l'opinion publique.
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