La tournée, qui a débuté au Japon voici quelques semaines, s'arrête ce mardi à Bercy. Le concert, dirigé par le fils du compositeur, Andrea, montre que le génie de Morricone ne pas être réduit aux seules musiques de film.
Ennio Morricone s'y est produit à plusieurs reprises, recueillant à chaque fois le triomphe qu'il méritait. Ce mardi 6 décembre, l'Accor Arena va vibrer à nouveau grâce à la musique composée par ce très prolifique compositeur. Célébré par le cinéma, le maestro a dû attendre afin d'être enfin reconnu comme un génie de la musique.
L'an passé, l'excellent film Ennio , réalisé par Giuseppe Tornatore avec le concours du musicien lui-même, montrait les différentes facettes de l'homme. Morricone était lassé qu'on le questionne sans cesse sur sa collaboration avec Sergio Leone. Certains cinéastes avaient eu un compagnonnage aussi nourri avec lui que le réalisateur d'Il était une fois en Amérique. Giuseppe Tornatore était de ceux-ci. Outre Cinema Paradiso, les deux hommes avaient collaboré sur bon nombre de films, Morricone ayant même accepté de sortir de sa retraite afin de travailler avec cet homme bien plus jeune que lui.
De père en fils
On est sidéré par ce parcours complètement atypique. Fils d'un trompettiste moyen, le petit Ennio avait été désigné par son père pour reprendre le flambeau, à son corps défendant. À l'arrivée, il s'imposera comme l'un des compositeurs italiens les plus flamboyants, après un parcours insolite. On le sait peu de ce côté des Alpes, mais Ennio Morricone fut un arrangeur très recherché par la variété italienne des décennies 50 et 60. C’est sans doute dans ces recherches que Morricone s'est trouvé. C'est là qu'il a mis au point sa science du découpage instrumental, qui signe ses plus belles partitions.
Le concert sera dirigé par son fils Andrea Morricone, musicien lui-même. «Le fait de composer de la musique de film a été pour mon père une souffrance et un tourment toute sa vie, car il a été considéré comme un musicien de série B. Pourtant, il a créé plus de 500 musiques de films et près de 520 compositions de ce qu'il appelait de la « musique absolue», nous expliquait-il il y a quelques mois. Mon père composait tout le temps. Une idée de thème musical pouvait lui venir à 4 heures du matin»
Cette tournée, qui a débuté au Japon voici quelques semaines, souligne la dimension d'un compositeur enfin reconnu dans toute sa richesse. «Ennio Morricone a combattu toute sa vie pour être reconnu comme un vrai musicien, explique Andrea Morricone. Je me souviens qu'un jour il avait reçu la lettre d'un compagnon du conservatoire lui disant que ''quelqu'un capable de composer un thème comme celui d'Il était une fois en Amérique devait connaître la musique et être doué d'une sensibilité unique''. Mon père en a pleuré» .
ACHETEZ VOTRE PLACE AVEC LE FIGARO