ACTUALITÉ - Jusqu’au dimanche 5 février, le salon parisien dédié aux voitures anciennes et de collection se montre à la hauteur de sa réputation.
Besoin d’une pièce détachée pour sa voiture de collection? D’un magazine d’époque publiant l’essai de votre ancienne ou d’un livre récent ou épuisé traitant d’un modèle, d’une marque ou d’un pilote? Envie de s’offrir une tranche d’histoire dorée, d’enrichir sa collection de miniatures, de décorer une pièce ou de participer à la rétrospective d’une épreuve emblématique? Ou simple plaisir de revisiter une époque (bientôt) révolue où l’automobile voulait dire beaucoup de choses?
Dans tous les cas, il faut courir à Rétromobile. Pendant cinq jours, le parc des Expos de la porte de Versailles s’est transformé en plus beau musée du monde. On ne dressera pas ici l’inventaire de toutes les pépites mécaniques présentes mais toutes les époques, tous les genres sont représentés. La preuve de la richesse du patrimoine automobile, l’exposition parisienne accueille des modèles jamais vus auparavant.
Comme à chaque édition depuis maintenant quelques années, le musée des Blindés de Saumur livre un aperçu de son incroyable collection. Cette année, les visiteurs peuvent admirer un char AMX-30 et un engin blindé de reconnaissance Panhard. L’univers de la moto est également représenté. Rétromobile fête le centenaire de la naissance de la marque française Dollar reconnaissable à son logo à l’effigie d’une tête d’indien.
Cette année, Rétromobile, c’est aussi le retour en masse des constructeurs et des marchands français et étrangers après une édition 2022 largement impactée par le Covid.
On recense pas moins de onze constructeurs: Abarth, Alfa Romeo, Catheram, Citroën, DS Automobiles, Lancia, Morgan, Peugeot, Porsche, Renault, Volkswagen. Les marques italiennes du groupe Stellantis présentent leur programme de certification en compagnie d’une Alfa Romeo SZ de 1990, d’une Abarth 850 TC de 1961 et d’une Lancia 037 Groupe B qui a couru en championnat du monde des rallyes. Du côté des marques françaises du groupe Stellantis, Citroën fait son cinéma avec l’exposition du char présent dans le dernier opus d’Astérix et Obélix. Peugeot fête les modèles de la série 400 et DS expose un concept de développement de la SM baptisé proto Michelin. Quant à Renault, il souffle les trente bougies de la fameuse Twingo lancée sur le marché en 1993 mais dévoilée à l’occasion du Mondial de l’Automobile en octobre 1992. Il est aussi question d’anniversaire chez Porsche avec les 60 ans de la légendaire 911. Une version 2,7 Carrera RS côtoie une GT3 RS de dernière génération et la nouvelle 911 Dakar.
Pour Volkswagen, il s’agit d’accompagner le lancement de l’iD.Buzz avec des Combi de première génération. Des vans, les visiteurs peuvent en découvrir une belle brochette sur la passerelle qui permet de se rendre au pavillon 2.2 où Artcurial a installé les 227 voitures de sa vente. La star est l’une des 32 Ferrari 250 LM. Des modèles de sacrés de Maranello, on en trouve également une magnifique sélection sur le stand de l’horloger Richard Mille. Des Formule 1 côtoient une 250 GTO et une 275 GTB/C ainsi qu’une 512 M.
L’affiche est tout aussi incroyable du côté des marchands avec la présence des majors européens mais également des maisons d’enchères. Disons-le: voici longtemps que l’on n’avait pas vu une telle débauche de machines d’exception, toutes dans un état remarquable.
L’édition 2023 de Rétromobile marque enfin le coup d’envoi des festivités du centenaire des 24 Heures du Mans en juin prochain. L’occasion de se souvenir que cette épopée imaginée sous la nef du Grand Palais à l’occasion du Salon de l’auto 1922, qui a commencé par un succès français - la Chenard & Walcker d’André Lagache et René Léonard. Quatorze autres se sont échelonnés depuis. Sans compter d’innombrables victoires de classe. Certaines années comptent double. Après l’hégémonie Bentley et Alfa Romeo, Bugatti et Delahaye font retentir la Marseillaise à trois reprises entre 1937 et 1939. En 1950, Louis Rosier triomphe presque en solitaire, son fils Jean-Louis n’ayant couvert que deux tours! La performance paraît impensable aujourd’hui, surtout si l’on considère que sa Talbot a été arrêtée une demi-heure pour changer une rampe de culbuteurs. Il faut attendre les années 1970 pour entendre à trois reprises le chant de la victoire du 12 cylindres Matra.
Puis Renault-Alpine inscrira son nom au palmarès deux ans avant que l’artisan sarthois Jean Rondeau triomphe au volant d’une voiture de sa conception. Les trois derniers succès sont l’œuvre de Peugeot. L’exposition montre aussi que l’épreuve mancelle est depuis le début un laboratoire des nouvelles technologies.
Notons que la Gendarmerie nationale est de nouveau présente et que Rétromobile apparaît comme la vitrine de la préservation et de la transmission du patrimoine roulant motorisé avec la présence d’une majeure partie des acteurs de la filière.
Paris Expo, Porte de Versailles, Paris 15e, du 1er au 5 février. Nocturnes jusqu’à 22 heures les 1er et 3. Gratuit pour les moins de 12 ans (Retromobile.fr).