L’ancien premier ministre britannique n’est pas parvenu à convaincre de manière définitive la commission parlementaire chargée d’enquêter sur le scandale des fêtes à Downing Street en plein confinement.
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LETTRE DE LONDRES
Il a beau ne plus être premier ministre depuis l’été 2022, espacer ses apparitions à la Chambre des communes bien qu’il soit encore député (il préfère prononcer des discours généreusement rémunérés dans le monde entier), Boris Johnson saturait une fois de plus les médias britanniques mercredi 22 mars. Au grand dam de l’actuel locataire de Downing Street, Rishi Sunak, qui travaille consciencieusement à ramener le sérieux dans les rangs du Parti conservateur et redoute que le « cirque Johnson » ne plombe à nouveau ses chances, minces mais pas nulles, de rester au pouvoir aux prochaines élections générales de 2024.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnésM. Johnson, l’enfant terrible de la politique britannique, affrontait son destin lors d’une audition fleuve face à la commission des privilèges du Parlement, une formation ad hoc chargée d’enquêter sur le scandale dit du « partygate », les fêtes à Downing Street durant la pandémie. La question n’est plus de savoir si ces fêtes respectaient les règles de distanciation sociale de l’époque – elles les violaient, a déjà conclu un rapport indépendant publié courant 2022 par la haute fonctionnaire Sue Gray. La police a d’ailleurs distribué plus d’une centaine d’amendes aux personnels de Downing Street, ainsi qu’à Boris Johnson (et à Rishi Sunak), pour y avoir participé.
La commission des privilèges veut savoir si l’ex-dirigeant a menti aux députés en connaissance de cause, lorsqu’il était encore en exercice et affirmait, à plusieurs reprises fin 2021 et début 2022 dans l’enceinte de la Chambre des communes, que « toutes les règles » avaient été suivies « à tout moment » à Downing Street pendant les confinements. Mentir à la Chambre des communes, sans corriger au plus vite ses propos, constitue une grave infraction aux règles du Parlement britannique et est passible de sanctions – une suspension, de plusieurs jours, voire plusieurs mois.
« Ce n’était pas correct »
En février, la commission des privilèges a publié un rapport intermédiaire, soulignant qu’il devait avoir été « évident » pour le premier ministre que les règles à Downing Street n’avaient pas été suivies. Autant dire que M. Johnson, un politique connu pour son rapport élastique à la vérité, n’apparaissait pas en position de force, mercredi, malgré la présence à ses côtés pour le conseiller de Lord David Pannick, un des plus brillants avocats du pays. L’audition fut longue et difficile pour l’ex-journaliste, ex-maire de Londres et grand soutien du Brexit, qui n’est pas parvenu à convaincre de manière définitive les membres de la commission. Combatif, moins gaffeur que d’habitude, il n’a cependant pas sombré.
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