En France, deux enfants et un adulte sont décédés ces derniers jours à cause de cette redoutable bactérie, a averti mardi la Direction générale de la santé. Sept enfants ont également succombé au Royaume-Uni. Le point sur ce que l'on sait.
La bactérie Streptococcus pyogenes, ou « streptocoque du groupe A », cause des infections souvent bénignes mais parfois très graves chez l'être humain. Dans plusieurs pays dont la France, plusieurs enfants en sont morts ces derniers jours. Photo d'illustration SIPA
« Plusieurs cas pédiatriques d'infections invasives à streptocoque du groupe A (...), en nombre plus important qu'habituellement, ont été signalés dans différentes régions - Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine - au cours des 15 derniers jours », a averti mardi la Direction générale de la santé (DGS) dans un message aux soignants.
Au cours des derniers jours, deux enfants et un adulte sont décédés à l'hôpital à cause de complications de ces infections, selon la DGS. Mais la situation ne se résume probablement pas à ces seuls cas avérés.
Des infections souvent bénignes, mais...
Au Royaume-Uni, au moins sept enfants sont déjà morts des mêmes causes : six en Angleterre - donc cinq de moins de 10 ans -, et une fillette au Pays de Galles, rapporte la BBC. Au Québec, au moins une fillette de 9 ans est morte dans des circonstances similaires.
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Les streptocoques A sont une catégorie de bactéries à l'origine d'infections variées qui se traduisent fréquemment par une angine.
Ils peuvent également provoquer la scarlatine, voire causer des infections « invasives » des poumons et du système sanguin. Dans les cas les plus sévères, la bactérie peut entraîner des infections cutanées nécrosantes, des infections puerpérales, des pleuropneumopathies, voire des méningites qui peuvent être associées à un syndrome de choc toxique streptococcique.
Presque cinq fois plus d'enfants infectés
En France, les soignants font remonter une « recrudescence de formes graves et de décès (...) consécutifs à une infection à streptocoque A chez plusieurs enfants, depuis quelques semaines », a prévenu la DGS.
Outre-Manche, l'incidence des infections a été multipliée par 4,6 chez les enfants de 1 à 4 ans, et par 3,7 chez les endants de 5 à 9 ans par rapport aux années 2017-2019.
Il n'y a toutefois aucune preuve qu'une nouvelle souche soit en circulation
L'Agence de santé britannique
La scarlatine, généralement bénigne mais très contagieuse, a connu une forte hausse : 851 cas entre le 14 et le 20 novembre, contre 186 en moyenne à la même époque les années précédentes.
Une situation particulièrement alarmante, qui pourrait être causée par des systèmes immunitaires « attaqués » par les infections répétés par le Sars-Cov-2, le virus responsable du Covid-19, comme le suggèrent plusieurs études récentes.
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Le streptocoque A se transmet uniquement entre êtres humains, par inhalation de goutelettes porteuses de la bactérie ou par contact direct.
Le taux de mortalité est estimé autour de 10%, toutes pathologies confondues. En cas de choc toxique, il atteint 30%, et 20% en cas de méningite. Surtout, une forte augmentation du nombre de contaminations accroît mécaniquement le nombre de décès.
Pas de vaccin
Dans un contexte de fortes tensions à l'hôpital, en particulier en pédiatrie sous l'effet de la triple épidémie de Covid, grippe et bronchiolites, l'institut Pasteur appelle à mieux prévenir le risque d'infection : bien se laver les mains, surtout avant la préparation des repas, après avoir toussé ou éternué. En cas de doute, éviter les contacts directs et prolongé et porter un masque, particulièrement en présence de jeunes enfants.
Parmi les symptômes à surveiller : forte fièvre, manque d'appétit, déshydratation, comportement altéré et sensation de somnolence. Les autorités sanitaires appellent à consulter le plus vite possible en cas de doute.
Il n'existe aucun vaccin contre les infections à streptocoque du groupe A. Côté traitement, des antibiotiques sont utilisés, mais ils font face à une antibiorésistance de plus en plus forte, selon Santé Publique France, qui constate aussi une augmentation de l'incidence des infections invasives depuis plusieurs années. Les pénuries d'antibiotiques actuelles, comme l'amoxicilline, peuvent aussi être néfaste dans la prise en charge des patients.
En cas de traitement antibiotique, il convient de rester à la maison les 48 premières heures.