L’aide internationale doit arriver mardi 7 février en Turquie et dans le nord de la Syrie où la course contre la montre se poursuit, dans le froid, pour extirper des survivants des violents séismes qui ont ravagé la région lundi.
► Plus de 4 800 morts selon le dernier bilan
Près de vingt heures après la première des trois secousses - d’une magnitude de 7,8 - les bilans ne cessent de s’alourdir. Selon le dernier décompte, plus de 4 800 personnes ont trouvé la mort, dont près de 3 400 en Turquie selon l’organisme public de gestion des catastrophes (Afad), et plus de 1 440 en Syrie.
Les bilans de part et d’autre de la frontière risquent encore d’augmenter au fur et à mesure des recherches, compte tenu de l’amplitude des dégâts. Rien qu’en Turquie, les autorités ont dénombré près de cinq mille immeubles effondrés.
La chute radicale des températures fait courir un risque supplémentaire d’hypothermie aux blessés, coincés dans les ruines. L’Organisation mondiale de la santé dit s’attendre au pire et redouter « des bilans huit fois plus élevés que les nombres initiaux ».
► Première nuit de recherches malgré la météo
Les secours se sont acharnés dans le froid, sous la pluie battante ou la neige, parfois à mains nues, pour sauver chaque vie qui pouvait l’être, comme cette enfant de sept ans sortie des ruines à Hatay, à la frontière syrienne, après plus de 20 heures de terreur, le pyjama maculé de poussière. « Où est ma maman ? », a-t-elle dit au secouriste qui la tenait dans les bras.
Le mauvais temps qui plane sur l’Anatolie complique la tâche des secours et rend le sort des rescapés plus amer encore, grelottant sous des tentes ou autour de braseros improvisés.
► L’aide internationale commence à arriver
L’aide internationale à la Turquie doit commencer à arriver mardi avec les premières équipes de secouristes, de France et du Qatar notamment. Les Français envisageaient de se rendre en particulier à Kahramanmaras, épicentre du premier séisme, région difficile d’accès et profondément meurtrie ensevelie sous la neige.
Le président américain Joe Biden a promis à son homologue Recep Tayyip Erdogan « toute l’aide nécessaire, quelle qu’elle soit ». Deux détachements américains de 79 secouristes chacun se préparaient à se rendre sur place, selon la Maison-Blanche.
La Chine a annoncé mardi l’envoi d’une aide incluant des secouristes spécialisés en milieu urbain, des équipes médicales et du matériel d’urgence, selon un média d’État à Pékin. Le président turc a indiqué que 45 pays ont proposé leur aide.
En revanche en Syrie, l’appel lancé par les autorités de Damas a été surtout entendu par son allié russe, celui-ci promettant des équipes de secours « dans les prochaines heures ». Plus de 300 militaires russes sont déjà sur les lieux pour aider les secours.
L’ONU a également réagi, mais en insistant sur le fait que l’aide fournie irait « à tous les Syriens sur tout le territoire », dont une partie n’est pas sous le contrôle du gouvernement. Dans ces zones tenues par les rebelles, frontalières de la Turquie au nord-ouest de la Syrie, au moins 700 morts ont été dénombrés.
► Évasion de terroristes de l’État islamique (EI)
Une vingtaine de combattants présumés du groupe État islamique (Daech) se sont évadés d’une prison syrienne lors d’une mutinerie à la faveur du tremblement de terre, a-t-on appris auprès d’une source au sein de l’établissement.
La prison militaire de Rajo, située près de la frontière turque au nord-ouest de la Syrie, compte quelque 2 000 détenus, dont environ 1 300 soupçonnés d’avoir combattu pour l’EI, a précisé cette source. Elle héberge aussi des combattants kurdes.