A écouter cette semaine : quatre voix a cappella s’emparant du répertoire de la Renaissance espagnole ; des musiques de scène en partition de chambre ; un coffret remastérisé de la chanteuse canadienne ; le chant habité de Black Francis ; des chansons lucides et poétiques ; le rap incisif de King Ju ; un hommage à Alan Péters.
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Cantoria
Ensaladas
El Fuego, El Toro, et autres œuvres de Mateo Flecha l’Ancien. Avec Inés Alonso (soprano), Oriol Guimera (alto), Jorge Losana (ténor) et Valentin Miralles (basse)
Repéré par le Centre culturel de rencontre d’Ambronay (Ain), le jeune Ensemble Cantoria (né en 2016), qui comporte quatre voix a cappella, s’est spécialisé avec bonheur dans le répertoire de la Renaissance espagnole. Leur premier disque rend hommage aux Ensaladas (« salades »), saynètes de caractère écrites par le compositeur catalan Mateo Flecha l’Ancien (1481-1553). El Fuego, El Toro, La Guerra, La Justa, La Bomba, El Jubilate, Gloria : qu’elles soient d’inspiration tragique ou comique, les sept pièces vocales mêlent un détonant cocktail d’éléments profanes et religieux (tel élément de la vie quotidienne trouve son corollaire spirituel, lequel cache parfois une fine allusion politique). De cette musique bigarrée, pétrie de ruptures de style, d’onomatopées et de folklorisme, les chanteurs livrent une version pleine d’humour, de poésie, de pittoresque et de fougue, le tout dans un savoureux agrégat de langues, du latin au portugais, en passant par l’espagnol, le catalan, l’italien et le français. Marie-Aude Roux
1 CD Ambronay.
Gabriel Fauré
Fauré, le dramaturge
Pavane, Shylock, Pelléas et Mélisande, Le Voile du bonheur, Masques et bergamasques. Cécile Achille (soprano), Cyrille Dubois (ténor), Ensemble Musica Nigella, Takénori Némoto (direction)
Le titre de cet album, Fauré, le dramaturge, peut paraître évident, au vu du programme constitué de pages écrites pour le théâtre. Pourtant, il s’apparente dans bien des cas à une révélation, parce que les musiques de scène sont ici interprétées en version originale et non sous la forme symphonique ultérieurement destinée au concert. La distinction est de taille (pour l’effectif, bien sûr, mais aussi pour le coloris orchestral), et la pertinence dramatique des morceaux, beaucoup plus perceptible. On en arrive à « voir » les scènes qu’ils sont censés enrichir. L’exemple de Shylock (adaptation du Marchand de Venise, de Shakespeare) est particulièrement frappant. La partition de chambre reconstituée par Takénori Némoto et magistralement interprétée, comme toujours avec l’Ensemble Musica Nigella, permet de mieux apprécier le travail du compositeur. Il en va de même pour les autres pièces de ce panorama étendu sur trente ans (1889-1919), avec un inédit nullement anecdotique (Le Voile du bonheur) et des références revisitées avec goût (Pelléas et Mélisande, Masques et bergamasques). Pierre Gervasoni
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