En 1946, le jeune bachelier, Cheikh Anta Diop débarque à Paris. Il milite au sein de différentes organisations étudiantes, en particulier dans l’Association des étudiants du Rassemblement Démocratique Africains (AERDA) dont il devient le secrétaire général entre 1951 et 1953. En 1954, il publie « Nations nègres et cultures », un livre considéré comme le plus audacieux qu’un nègre ait jusqu’ici écrit et qui aura contribué au réveil de l’Afrique », selon Aimé Césaire dans son Discours sur le colonialisme. Après avoir soutenu sa thèse en 1960, il rentre au Sénégal.
Mais qui épouse aujourd’hui l’idéologie de Cheikh Anta Diop dans l’espace politique? La question a été bien posée à certains qui connaissent bien le parcours du panafricaniste, Cheikh Anta Diop. Pratiquement, ce sont les mêmes convergences qui se retrouvent dans les deux courants. Toutefois, les époques et les contextes restent toutefois différents entre le RND et le Pastef/ Les patriotes. Cheikh Anta Diop incarnait le panafricanisme et le pastef, la souveraineté politique et économique. Ainsi, un même levier qu’ils partagent, d’après l’analyste politique Mamadou Albert Sy. Cheikh Anta avait comme fondement de la pensée, cette sève panafricaniste. Le Pastef, qui est aussi dans le sillage de Thomas Sankara.
Dans l’optique de l’éthique, Cheikh Anta Diop incarnait la constance. Le Pastef de Ousmane Sonko s'inscrit aussi dans ce sillage. Avec Cheikh Anta Diop, l’engagement était bien au rendez-vous avec l’adhésion de plusieurs intellectuels notamment des universitaires, des enseignants etc… Le Pastef, même si la plupart reste des jeunes, les aspirations à la souveraineté et à voir une Afrique indépendante est bien une réalité. On remarquera certains anciens du Rassemblement national démocratique (RND). Aujourd’hui, dans « Magui Pastef » il y’a des militants qui ont cheminé avec Cheikh Anta Diop et qui, aujourd’hui, se voient dans le Pastef. C’est le cas par exemple de Babacar Faye, âgé de 76 ans qui s’est exprimé au téléphone de Dakaractu. « Le Rassemblement National démocratique s’est aujourd’hui allié au Pastef pour perpétuer cette politique africaine, universelle qu’avait Cheikh Anta Diop ». Selon lui, la politique est aujourd’hui africaine, il ne s’agit pas simplement d’avoir une vision futuriste sénégalaise. D’ailleurs, selon lui, Cheikh Anta Diop réfléchissait au-delà du sénégalais. Il était universel. En effet, Cheikh Anta Diop pensait, de manière générale, sur les formes de représentations politiques, sur la question de l’industrialisation du continent, de ses sources énergétiques ou encore l’enjeu d’une armée moderne et souveraine. Aujourd’hui, ces thématiques demeurent actuelles et appellent à une réflexion sur le comportement approprié des entités politiques pour faire face aux enjeux de développement africain.