L’idée avait germé dans la tête des dirigeants de l’Union européenne (UE) pour tarir le trésor de guerre de Vladimir Poutine – et au passage soulager les acheteurs que sont les Européens : Plafonner les prix du pétrole. Les 23 membres de l’OPEP+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole), sous la houlette de l’Arabie saoudite, en ont décidé autrement hier mercredi 5 octobre. Non seulement les tarifs du brut sur le marché mondial ne reflueront pas mais en décidant de réduire drastiquement la production mondiale de 2 millions de barils par jour il y a des chances que le pétrole reste cher. Une très bonne nouvelle pour la Russie, 3ème producteur et exportateur mondial de brut…
Dès le mois prochain la production mondiale sera rognée de 2%, ce qui mécaniquement enrayera la baisse des cours. Les pays producteurs se désolidarisent complètement des acheteurs qui font face à une sévère inflation, à ajouter aux mauvaises nouvelles de 2023. Le président américain, Joe Biden, avait fait le déplacement jusqu’à Djeddah pour tenter d’arracher au prince héritier Mohammed ben Salmane une hausse de la production de pétrole. Le but était de soulager son économie avant les élections de mi-mandat, en novembre 2022. Il n’en sera rien, pour lui comme pour l’économie mondiale…
Reste à voir comment l’administration américaine va faire payer à son protégé saoudien cette “forfaiture”. En attendant le grand gagnant de cette affaire reste Moscou. Presque tous les pays de l’UE se sont coupé un bras en stoppant l’achat de pétrole russe pour fragiliser Poutine, cette décision de l’OPEP fait voler en éclats la portée de ces efforts. Même la Chine et l’Inde avaient fini par plier en acceptant de tourner le dos au pétrole russe, pourtant bradé par Moscou. Toutes les cartes sont rebattues…
Par ailleurs Moscou a annoncé la reprise de la fourniture de gaz à l’Italie, où la musique a drôlement changé depuis l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite, réputée pour ses accointances avec le maître du Kremlin. Mieux : Poutine propose ses services à tous les pays européens pour leur éviter les affres de l’hiver. On verra combien d’entre eux céderont aux sirènes de Moscou. Ce qui est certain c’est que cette surprenante décision de l’OPEP accroît les souffrances de l’ennemi de la Russie, l’Ukraine et les tourments de la planète entière…
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