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Kevin Borlée est notre invité de ce dimanche: «Je cherche à être perfectionniste et viser l’excellence»

Publié le dimanche 25 Septembre 2022 à 08h00

Par Vincent Liévin

Bruxelles. Librairie Cook & Book. Kevin regarde les innombrables livres de cette librairie. Quand ses spikes sont rangés, il adore lire. « Je lis des romans policiers ou historiques ou récemment « Range » de David Epstein ou « La Splendeur et l’Infamie » d’Erik Larson, le livre sur Churchill. »

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Spécialiste du 400 m, le frère de Jonathan Borlée, Olivia et Dylan notamment, a récolté de très nombreuses médailles individuellement et en équipe avec son frère Jo, avec Dylan mais aussi Cedric van Branteghem, Arnaud Ghislain, Antoine Gillet, Julien Watrin, Jonathan Saccor… » La chance que l’on a, c’est que l’on forme un groupe très soudé qui travaille bien ensemble. »

L’excellence, c’est votre quotidien ?

« On est perfectionniste et on veut toujours se donner tous les moyens pour y arriver. On travaille aussi à long terme puisque notre kiné est là depuis le début. En terme d’alimentation, nous avons été éduqués par notre maman qui nous habituait à manger du frais et à faire à manger nous-mêmes. On cuisinait avec elle le mercredi. Mes grands-mères ont contribué à cela aussi. Quand on mange des aliments moins sains, on sent tout de suite que la digestion est moins bonne. »

Le staff, c’est la clé ?

« Nous avons la chance d’avoir un staff très compétent qui nous permet de bien comprendre notre corps. Nous avons une recherche de sensation. C’est une école de vie incroyable. On cherche toujours les meilleurs paramètres pour progresser et tendre vers l’excellence. »

Comment faites-vous pour toujours réussir vos passages des relais alors que de nombreux pays sont éliminés à ce niveau ?

« Je pense que c’est parce qu’on sait ce que l’on a à accomplir et que l’on donne une importance forte à l’équipe. Chacun est très impliqué dans le projet. »

Vous parlez aussi du sport pour rester en bonne santé pour chacun d’entre nous ?

« Les bienfaits du sport sont innombrables. On se lève bien le matin avec un corps en meilleure forme. On entend souvent les gens se plaindre de petites douleurs de dos ou d’autres articulations. Je voudrais leur rappeler que bouger un peu tous les jours pendant trois mois peut déjà enlever beaucoup de douleurs. On devrait aider chacun à bien stimuler les bons muscles pour retrouver un corps sain. »

La fin de la carrière un jour ?

« Je sens qu’il me reste moins d’années que j’en ai déjà accomplies évidemment. Je ne pense toutefois pas encore à cela, je garde l’envie et la concentration vers la compétition »

Publié le samedi 24 Septembre 2022 à 16h28

Ce dimanche, Kevin courra avec des centaines d’enfants pour soutenir une cause particulière : KickCancer !

Il s’agit d’une fondation d’intérêt public qui collabore étroitement avec le Fonds des Amis de la Fondation KickCancer, un Fonds consacré à la recherche en oncologie pédiatrique géré par la Fondation Roi Baudouin.

Pour rappel, Il existe environ 16 types de cancers pédiatriques (leucémies, tumeurs du cerveau et de la moelle épinière, neuroblastomes, lymphomes, rhabdomyosarcomes, ostéosarcomes…).

KickCancer finance notamment des essais cliniques pour que de nouveaux médicaments soient testés sur les enfants dans des conditions sûres et éthiques et de la recherche fondamentale ou translationnelle pour mieux comprendre l’origine et le fonctionnement des cancers pédiatriques, ce qui permettra, à terme, d’identifier et développer de nouveaux médicaments pour les cancers pédiatriques. Depuis 2019, KickCancer finance une partie des frais de fonctionnement de la Société belge d’Hémato-Oncologie Pédiatrique (BSPHO) qui coordonne et initie la participation des centres belges aux essais cliniques académiques internationaux.

« Je vais participer à la course d’échauffement des plus jeunes. Je ferai la plus petite distance (2 km). Je sais qu’Olivia sera là, Elodie aussi et mon papa. Pour moi, c’est déjà très long en fait 2 km » dit-il en souriant. « Il s’agit d’une distance que je ne fais jamais en pleine saison… Surtout que je suis en repos pour l’instant après la saison. »

Ce sera donc une occasion unique pour les jeunes qui participeront à cette opération de vous rencontrer. Le sujet vous parle même si vous n’avez pas encore d’enfant ?

« J’ai des neveux et je suis touché par cet événement. Nous avons aussi déjà participé à des rallyes Télévie. Je dis souvent que nous avons une chance incroyable de faire ce que l’on fait. Quand on fait appel à moi pour ce genre d’événements, je dis oui. On voit que l’on peut rendre les enfants heureux quand on participe à ce type de course. »

V.Li.

Publié le samedi 24 Septembre 2022 à 16h29

Quel conseil donner aux familles qui veulent que leur enfant fasse du sport ? Comment donner le goût du sport à son enfant ?

« Un jeune qui va dans un club d’athlétisme, il doit avant tout pouvoir profiter d’un sport d’une façon ludique. La priorité est à la découverte, pas à la performance. Le jeune doit pouvoir se développer tranquillement et avec curiosité. Il ne va pas là pour faire seulement 5 tours de terrain. Un jeune doit pouvoir toucher à tout et découvrir ce qu’il aimera faire. Nous n’avons d’ailleurs pas fait de l’athlétisme dès le début de notre jeunesse. »

Vous auriez pu faire un autre sport ? Du javelot par exemple ?

« Je ne pense pas. Mais à aucun moment, nos parents ne nous ont obligés à faire du sport. On est arrivé à l’athlétisme quand Olivia avait 15 ou 16 ans et qu’elle voulait en faire. Là, mon papa a dit : « je sais ce qu’il faut faire et on va le faire correctement. » Nous avons suivi deux ans plus tard. »

Est-ce que ce n’est pas le secret d’arriver tard dans le sport que l’on veut ?

« Il ne faut pas penser qu’à un seul sport dès le plus jeune âge pour son enfant. La plupart des sportifs de haut niveau ont pratiqué différents sports dès leur plus jeune âge. Ils sont rares ceux qui n’ont fait qu’un sport et qui sont arrivés au top. Cela permet aussi d’arriver avec un corps moins abîmé par une seule discipline et de garder aussi l’envie. Même Serena Williams, son papa lui montrait autre chose que le tennis. »

Vous voudriez vous investir aussi dans la forme/santé de la population en général ?

« Surtout dès l’école pour qu’il y ait plus de sport à l’école tous les jours. Pourquoi pas une heure par jour avec les clubs de sport dans les communes. Cela pourrait aider les parents qui ne savent pas reprendre leur enfant à 15h30 à la sortie de l’école. » (Voir vidéo)

La vie à l’unif ne vous a pas manqué ? (Avec son frère, il a étudié à l’Université d’État de Floride en pratiquant l’athlétisme)

« Je n’ai pas pu terminer mes études comme j’aurai voulu. Ce n’est pas un regret. D’autant plus que je ne voulais pas avoir un regret vis-à-vis du sport. Je devais le faire et tenter ma chance dans le sport. Je savais que j’avais 10 ans devant moi. Après ma carrière, j’aurai le temps de reprendre des formations, des cours du soir… »

V.Li.

Publié le samedi 24 Septembre 2022 à 16h30

Tu ferais un décathlon ou un heptathlon avec Nafi ?

« Les lancers, ce n’est pas mon truc. Le javelot peut-être encore, mais pas le poids. Mon épaule resterait sur place. » dit-il en riant. « Roger fait du très bon travail avec elle. La grande force de Roger Lespagnard, c’est sa cohésion avec Nafi. »

Comme elle, vous êtes toujours au top dans les grands rendez-vous ?

« Oui, mais cela n’a rien de facile en effet. Les journalistes nous disent toujours. « Bon… quelle médaille vous allez gagner cette fois ? » Mais je leur rappelle qu’aucune médaille n’est jamais gagnée d’avance pour un sportif. Je n’ai jamais cette prétention. Même si je pense que l’on aurait pu être champions d’Europe si je n’avais pas été blessé. »

Tu as le temps de voyager entre les épreuves ?

« C’est une grande frustration parce que dans de nombreux pays, en dehors des compétitions, on ne voyage pas sauf en Afrique du Sud quand nous sommes en stage. À titre d’exemple, on est déjà allé trois fois en compétition en Chine, mais nous n’avons jamais eu le temps d’aller voir la Grande Muraille. D’autant plus depuis que l’on court le 4 X 4 en compétition puisque nous devons rester concentrés jusqu’au dernier jour. »

V.LI.

Publié le samedi 24 Septembre 2022 à 16h30

Le travail est indispensable pour durer autant d’années ?

« Il n’y a pas de secret. »

Votre vrai secret, c’est pourtant le repos ?

« En effet, nous sommes très attentifs au repos tout au long de l’année. »

C’est quoi le repos ?

« On prend de grandes périodes sans athlétisme. Un exemple. Après notre saison, on continue évidemment à faire du sport comme du vélo. Plus jeune, on faisait du foot. On joue aussi au padel. Depuis l’année passée, on fait du ski aussi. C’est un bon exemple parce que c’est une envie que l’on s’est interdite depuis très longtemps. Toutefois, après les Jeux de Tokyo, on devait garder l’envie et le plaisir. On a décidé de redécouvrir le ski et voire sans doute de passer notre permis moto. Ce n’est pas pour cela que je vais rouler à moto tous les jours mais on se fait plaisir pour durer. C’est important mentalement. Quand on veut atteindre un objectif, il faut garder des moments de plaisir. Pendant ces deux mois, on en profite aussi pour revoir les amis et la famille. »

Du repos aussi pendant l’année ?

« C’est très important après chaque séance. »

Des frites de temps en temps après la saison ?

« De temps en temps pour l’instant. » sourit-il.

V.Li.