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L'ouragan Ian, "extrêmement dangereux", provoque "des inondations catastrophiques" en Floride

L'ouragan Ian provoquait des inondations "catastrophiques" mercredi en se rapprochant de la Floride, où les gardes-côtes ont entamé des opérations pour retrouver 23 migrants disparus au large.

Charriant des vents soutenus allant jusqu'à 250 km/h et des rafales encore "plus fortes", l'ouragan "cause des submersions marines, des vents, et des inondations catastrophiques dans la péninsule de Floride", estime le Centre national des ouragans (NHC) dans son dernier bulletin.

Ian était attendu en début d'après-midi heure locale sur la côte ouest de la Floride, après avoir dévasté l'ouest de Cuba ces derniers jours. L'ouragan doit ensuite "se déplacer dans les terres" au cours de la journée, et "émerger au-dessus de l'Atlantique ouest d'ici à jeudi soir".

Les conditions désastreuses ont déjà provoqué la disparition de 23 migrants, dont l'embarcation a coulé au large de la Floride, selon la police aux frontières.

"Les gardes-côtes du secteur sud-est ont lancé une opération de recherche et de secours pour 23 individus", a indiqué dans un tweet le chef de la police aux frontières du secteur de Miami, Walter Slosar, après avoir indiqué que quatre migrants cubains avaient "nagé jusqu'au rivage".

"Historique"

Les rues de Punta Gorda, dans le sud de l'Etat, où quelques passants marchaient encore à midi, se sont soudainement vidées mercredi après-midi, alors que le ciel tournait au grisâtre et que les averses s'intensifiaient, ont constaté des journalistes de l'AFP.

De forts vents arrachaient les branches de nombreux palmiers du centre, faisant même vaciller les poteaux électriques, le cyclone se trouvant encore à une quarantaine de kilomètres de la ville.

"Plus il approche, plus l'anxiété grimpe évidemment avec l'inconnu", avait observé plus tôt Chelsea Thompson, 30 ans, qui aidait ses parents à protéger leur maison mardi dans une zone d'évacuation au sud-ouest de Tampa

A Naples, dans le sud-ouest de la Floride, des images de la chaîne MSNBC montrent des rues complètement inondées et les voitures flottant au gré du courant.

Les phénomènes de submersion marine pourraient atteindre plus de cinq mètres sur les côtes, selon le NHC, tandis qu'entre 30 et 45 cm de précipitations sont attendus dans le centre et le nord-est de la Floride, et jusqu'à 60 cm par endroits.

"C'est une tempête dont on parlera pendant de nombreuses années", a affirmé le directeur des services météo américains (NWS), Ken Graham, lors d'une conférence de presse.

Dans la matinée, le gouverneur de Floride Ron DeSantis avait averti que Ian pourrait arriver sur les terres en tant qu'ouragan de catégorie 5, la catégorie la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson.

"Clairement, c'est un ouragan très puissant qui aura des conséquences considérables", a-t-il soutenu.

Des ordres d'évacuation ont été donnés dans la nuit pour une dizaine de comtés sur la côte.

La directrice de la Fema (l'agence fédérale chargée de la prise en charge des catastrophes naturelles) a affirmé que Ian continuerait d'être une tempête "très dangereuse" pour "les jours à venir".

Les autorités se préparent "pour les effets historiques et catastrophiques que nous commençons déjà à constater", alors même que Ian n'a pas encore touché terre, a souligné Deanne Criswell lors d'une conférence de presse.

Coupures de courant

Selon le site poweroutage.us, plus de 668.000 foyers étaient déjà privés d'électricité en Floride à 14H40 (18H40 GMT).

En amont de l'arrivée de Ian, l'aéroport de Tampa a suspendu ses opérations mardi en fin d'après-midi, tandis que celui d'Orlando a fait de même à 10H30 mercredi (14H30 GMT).

L'ouragan Ian, alors en catégorie 3, avait auparavant frappé Cuba mardi.

Deux personnes ont été tuées dans la province occidentale de Pinar del Rio, selon un média d'Etat cubain. L'île et ses 11,2 millions d'habitants ont été plongés entièrement dans le noir.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des ouragans les plus intenses, avec des vents plus violents et des précipitations plus importantes, augmente, mais pas le nombre total d'ouragans.

Selon Gary Lackmann, professeur de sciences atmosphériques à l'université d'Etat de Caroline du Nord, aux Etats-Unis, plusieurs études ont démontré un "lien possible" entre le changement climatique, et un phénomène connu sous le nom "d'intensification rapide" - quand une tempête tropicale relativement faible se renforce en ouragan de catégorie 3 ou plus en l'espace de 24 heures, comme ce fut le cas avec Ian.

"Un consensus demeure qu'il y aura à l'avenir moins de tempêtes, mais que les plus importantes seront plus intenses", a déclaré le scientifique à l'AFP.