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La prison de Haren officiellement inaugurée, les détenues et détenus arriveront en octobre

La prison de Haren, au nord de Bruxelles, a été officiellement inaugurée ce vendredi en présence notamment de Vincent Van Quickenborne, ministre de la Justice, Mathieu Michel, secrétaire d'État de la Régie des bâtiments et d'une centaine d'invités.

Les 1.190 places créées permettront de répartir les détenues et détenus sur plusieurs entités dont une maison d'arrêts pour hommes, une maison de peines pour hommes, un centre fermé pour femmes, un centre ouvert pour femmes, un centre d'observation, et un centre de psychiatrie et médical. Ce complexe pénitentiaire - construit sur un terrain d'environ 15 hectares - est destiné à remplacer, à terme, les prisons vétustes de Saint-Gilles, Forest et Berkendael.

Le choix architectural pour Haren s'est porté sur la construction d'un village pénitentiaire composé de plus petits bâtiments et d'unités d'environ 30 personnes chacune. Cet agencement doit permettre d'améliorer la qualité de vie, tant des détenus que du personnel pénitentiaire.

"Je suis convaincu de l'approche du village pénitentiaire de Haren", a souligné le ministre de la Justice. "Les détenus vivront ensemble sur la base de leur profil. Ils ne sont pas des numéros. Nous ne mettons pas de primo-délinquants avec des criminels endurcis."
Pointant un taux de récidive de 70% en Belgique, M. Van Quickenborne estime que "les prisons ne sont pas assez humaines et il n'y a pratiquement aucune préparation à la réinsertion". La prison de Haren doit donc contribuer à changer cette situation. "Les détenus pourront se déplacer relativement librement et seront encouragés à travailler ensemble, afin de développer davantage leurs talents et leurs compétences. Il y a aussi l'importance d'un plan de détention individuel. À cette fin, un nouveau poste a été créé avec les accompagnatrices et accompagnateurs de détention qui guideront les détenues et détenues comme un entraîneur."

Une fois que la prison de Haren sera pleinement opérationnelle, un total de 375 accompagnateurs de détention et 356 assistants de sécurité y travailleront, dont de nombreux agents pénitentiaires qui travaillent encore actuellement dans les prisons de Forest, Saint-Gilles et Berkendael.

Pour la première fois en Belgique, certains détenus - ceux qui seront dans un régime (semi-)ouvert - disposeront de badges pour accéder à certaines zones sans surveillance physique. Ce sera le cas notamment pour rejoindre un atelier ou le local des visites par exemple.
Outre les différentes entités du village pénitentiaire, la prison comporte également un point central ("l'hôtel de ville") comprenant le complexe d'accueil et de visites, le hall de sport et le tribunal d'application des peines. Un bâtiment d'accueil avec des salles d'audiences et un bâtiment administratif, sur et en dehors du mur d'enceinte, font également partie du complexe pénitentiaire.

"La prison de Haren illustre un triple objectif", a souligné M. Michel. "Supprimer la surpopulation carcérale d'ici 2030, améliorer les conditions de détention et réduire taux de récidive."

Côté construction, un système de stockage géothermique par 250 puits de forage a été installé. Ce type de système permet de refroidir ou de chauffer en utilisant l'énergie du sol. Grâce à un système souterrain de tuyaux remplis d'eau, l'eau plus fraîche - provenant du sol - peut être utilisée pour refroidir en été. En hiver, l'eau contenue dans les tuyaux est réchauffée par le sol et portée à une température plus élevée par une pompe à chaleur afin de chauffer les bâtiments.
Une installation de cogénération a également été utilisée pour produire de l'électricité. La chaleur résiduelle dégagée doit servir à produire de l'eau chaude pour la prison.
Environ 140 panneaux solaires ont également été placés sur le toit de "l'hôtel de ville".

Le coût de construction du village pénitentiaire s'élève à 382 millions d'euros, assorti d'un forfait annuel de 40 millions d'euros pour le remboursement de l'investissement et l'entretien complet des bâtiments et des terrains pour 1.190 personnes.