"J'ai déjà eu des tortues, des chèvres, des chiens de la police des chevaux et même un petit serpent qui s'appelait 'Snake'." Tous les ans depuis 25 ans, le père Walbert bénit les animaux domestiques place du jeu de balle à l'approche de la saint François d'Assise. "Il priait pour toutes les créatures, les capucins qui tenaient le couvent ont commencé à bénir les animaux et la tradition est restée". Le père Walbert n'a pas manqué une année. Même avec le covid : "on avait envoyé un message 'pas de masque obligatoire pour les animaux'."
Dans le défilé principalement canin qui s'organise aux Marolles, le père Walbert est tombé sur un os. Ou plutôt trois : Omitar, Lucellito et Solei, trois poissons rouges. "Ça va être compliqué de bénir des poissons […] après tout, ce n'est pas l'eau qui fait la bénédiction. Bénir, c'est 'dire du bien'et ça, on peut tous le faire." La maîtresse des trois bêtes aquatiques Blanca Dolly, en est persuadée. Elle a d'ailleurs fait le déplacement depuis Ganshoren avec ses trois protégés sous le bras.
La bénédiction est aussi un prétexte pour le père. "Les animaux sont parfois plus fidèles que certains, il ne morde pas sans raison. Pour beaucoup, c'est la seule famille qui leur reste. Les bêtes sont parfois moins bêtes que certains. Assoyez-vous cinq minutes parmi les maîtres. Il se demande si leur chien est un Zinneke, s'ils l'ont acheté ou eu dans un refuge… Restez cinq minutes de plus et vous connaissez toute la vie des maîtres."
De la religion au folklore
Tous ne sont pas venus par conviction religieuse, d'ailleurs, le public est plutôt venu admirer le joyeux défilé. "On a tout vu ici," entend-on dans le public. Les animaux passent un par un pour recevoir leur bénédiction et se retrouvent de l'autre côté de la scène pour composer une belle ménagerie mouillée.
Certains maîtres viennent depuis des années, mais pour Marie et Caroline, c'est la deuxième fois. Pour leur chien Ziggy, 4 ans, aussi. Il se sera permis un petit tour de scène avant de recevoir l'eau. "On vient surtout pour le côté folklorique et puis on ne sait jamais. Ziggy ira peut-être au paradis comme ça."