On le savait très souffrant depuis plusieurs années. Ce dimanche, Patrick Tambay a terminé son combat contre la maladie de Parkinson. Avec sa disparition à l'âge de 73 ans, c'est le sport automobile français qui pleure un de ses meilleurs représentants, lui qui disputa 114 Grands Prix de Formule 1 et en remporta deux, à chaque fois en rouge.
Après avoir fait ses armes en Formule Renault et en Formule 2 dans son pays, le Parisien débute dans la discipline-reine en 1977 sur une Ensign. Une monoplace très bien construite mais sous-financée pour réellement s'illustrer en piste. Toujours est-il que Patrick parvient à inscrire quelques points. Pistonné par son ami Gilles Villeneuve qui avait fait ses débuts chez McLaren la même année, il est promu au sein de l'illustre team britannique l'année suivante. Toutefois, l'écurie de Teddy Mayer est dans le creux de la vague et les deux saisons à venir seront des déceptions avec une quatrième place en deux ans comme meilleur résultat.
Tambay remet le cap sur le championnat Can-Am qu'il avait remporté en '77. En 1980, il enlève le titre sans problème avant d'être rappelé en F1 pour courir chez Theodore Racing puis Ligier. Le passage au sein du team de Vichy sera une catastrophe avec une collection d'abandons, de quoi le laisser sans volant. Le revoilà donc en Can-Am pour 1982, au sein du Team VDS.
Mais cette année-là, Gilles Villeneuve se tue à Zolder, de quoi laisser le baquet de la Ferrari n°27 vacant. A mi-saison, il échoit à Tambay. D'emblée, il gagne à Hockenheim. Une victoire mémorable pour la Scuderia puisque non seulement il gagne pour son ami Gilles mais en plus, il met du baume au coeur aux Rouges qui viennent d'essuyer l'accident dramatique de Didier Pironi en essais. Logiquement repris pour 1983, il gagne sur les terres de son employeur, à Imola. "Tu as vengé Gilles", lui soufflera-t-on à l'oreille. Même si Ferrari est sacré chez les constructeurs grâce à ses efforts et ceux de René Arnoux, il est remercié en fin d'année.
Il atterrit chez Renault avec la lourde tâche de succéder à Alain Prost, parti chez McLaren. Toutefois, le losange ne s'est pas remis de l'épilogue de '83 et de son divorce avec le Professeur. Une deuxième place en France en '84 et deux troisièmes places à Estoril et Imola en '85 seront les seuls résultats notoires de Patrick en jaune. En 1986, il passe chez Beatrice-Haas. Mais la voiture n'est pas performante. Ce sera sa dernière saison en Formule 1.
Pas question toutefois de rester inactif. La F1 derrière lui, il tente sa chance au Paris-Dakar et termine deux fois troisième sur Range Rover et Mitsubishi. En 1989, TWR-Jaguar le fait courir en sports-protos. Au volant de la superbe Groupe C du félin, il termine 4ème des 24 heures du Mans. Cinq ans plus tard, il revient en F1 en tant qu'actionnaire de la moribonde écurie Larrousse qui mettra la clé sous le paillasson début 1995. Entre-temps, il a pris goût à commenter les Grands Prix de F1 sur Canal+ et surtout sur la station radio RMC.
Ainsi fait ses adieux un des plus célèbres représentants français dans la discipline-reine. Depuis de nombreuses années, son fils Adrien a dignement repris le flambeau, ayant notamment couru en DTM avec Audi et disputant aujourd'hui l'ETCR au sein du team Cupra EKS. À sa famille, ses proches et tous ceux qui ont vibré pour lui au cours de sa carrière, la rédaction de DH - Moteurs adresse ses plus sincères condoléances.