Burkina Faso
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Ismaël Tiendrébeogo, Imam du CERFI et de l’AEEMB : « Il est dangereux pour une personne de traiter un Burkinabè d’apatride »


Il n’est plus à présenter ; tant ses sermons et publications suscitent respect et considération. Lui, ce n’est personne d’autre que Ismaël Tiendrébeogo, imam au CERFI (Cercle d’études, de recherches et de formation islamiques) et à l’AEEMB (Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina). Juriste, il est aujourd’hui à la tête d’une mutuelle, la MUSKA. Nous avons parlé avec lui, dans cette interview, de la situation nationale marquée par des réactions tendant à dire que les musulmans soutiennent l’actuel chef de l’Etat, Ibrahim Traoré. Comme à son habitude, il nous a répondu sans langue de bois. Découvrez-en par vous-même.

 « Le Pays » : De plus en plus, le CERFI s’intéresse à la formation des travailleurs du public et du privé. Pourquoi ce choix ?

Imam Ismaël Tiendrébeogo :

En tant qu’entité faisant partie d’une nation, nous avons notre pierre à apporter. Chez nous, en islam, le prophète dit : « Ce n’est pas un bon signe pour quelqu’un si hier est identique à  aujourd‘hui ». Nous devons être dans l’amélioration constante de nos actions. C’est depuis plusieurs années que nous le faisons. Nous avons apporté notre pierre à la construction de la société et de plus en plus, nous avons des défis que nous n’avions pas par le passé. Il y a le défi de l’effritement des liens sociaux, de la sécurité et celui de la prise en charge des personnes déplacées internes. Ce sont des défis nouveaux qui nous obligent à être sur plusieurs chantiers. On a l’impression qu’on est beaucoup plus actif alors qu’en réalité, ce sont les chantiers qui se sont multipliés. Il y a la Journée nationale de la solidarité pour laquelle le CERFI s’est battu pour collecter et distribuer des vivres et des non- vivres. Dans l’éducation, nous sommes en train d’investir. Tous ces chantiers commandent qu’on se démultiplie afin de jouer notre partition en tant que composante de la société burkinabè.

Etes-vous fiers des personnes formées ?

Il n’y a pas à être fier. Il y a plutôt à être reconnaissant vis-à-vis de Dieu. Car, Il nous a utilisés pour faire du bien autour de nous. C’étaient des gens qui étaient en quête de formation. Le pays lui-même a besoin de serviteurs vertueux.

Le coup d’Etat de Ibrahim Traoré a favorisé l’émergence, sur la scène burkinabè, d’un nouveau type d’acteurs qui se réclament de lui. Certains ont vite fait de les confondre avec les musulmans. Quel commentaire ces réactions vous inspirent-elles ?

Il n’y a pas à confondre. De toute façon, je pense qu’il (capitaine Ibrahim Traoré, ndlr) est adoubé par une partie importante de la société burkinabè. Quand vous voyez des pasteurs qui demandent de faire des prières pour lui, ce ne sont pas des musulmans. Quand les catholiques s’engagent après leur visite au chef de l’Etat, à le soutenir dans ses actions, ce ne sont pas des musulmans. Il n’y a pas à faire focus sur un groupe en particulier. La raison est que par le passé, des gens étaient moins intéressés par certaines questions. Si une partie des 62% (taux de musulmans au Burkina, ndlr) de la population s’y intéresse maintenant, ce sera plus visible. Il n’y a pas à s’inquiéter car ce sont des citoyens normaux qui ont les mêmes droits que les autres dans un Etat laïc.

Des pancartes sur lesquelles étaient mentionnées des écritures en arabe, ont été brandies à la Place de la Nation lors du meeting de soutien à la transition, le 28 janvier dernier. Cette attitude n’en rajoute-t-elle pas à la confusion et à l’amalgame ?

Il faut savoir que la langue arabe n’est pas la langue de l’islam. C’est une langue parmi tant d’autres. Il faut aussi savoir que les Arabes représentent seulement 1/5ème  du monde musulman. Et le plus grand pays musulman au monde, n’est pas arabe. L’Indonésie n’est pas un pays arabe. L’Iran qui est une puissance régionale, n’est pas un pays arabe.  La langue arabe n’est pas l’islam et tous les Arabes ne sont pas des musulmans. Dans les années 90, le gouvernement burkinabè a fait le libre choix d’utiliser la langue arabe comme langue de transmission de savoir et de science. Quand on calcule le taux brut de scolarisation, nous intégrons les arabisants. Ce n’est pas que le français qu’on prend en considération. Une partie des Burkinabè estime que cette langue dans laquelle d’autres ont été alphabétisés, n’a pas droit d’être présentée dans l’espace public. Le même Etat burkinabè envoie ses citoyens à l’étranger pour aller étudier les sciences, la médecine, l’agronomie, les mathématiques…dans les pays arabes et ceux-ci reviennent avec des connaissances. J’en connais un particulièrement. Il a fait ses études en arabe et il a été intégré en tant que professeur de physique chimie dans les écoles publiques et cela vaut maintenant une vingtaine d’années. Il y a des gens qui estiment qu’il y a une langue qui aurait toute  la bénédiction qu’il faut pour s’exprimer dans l’espace public et il y a une autre, quand elle est utilisée, qui prêterait à confusion ou manquerait à la loi. Il faut qu’on sorte de là et qu’on réalise que nous sommes tous des Burkinabè. Nous avons les mêmes droits : la participation démocratique, qu’elle soit contestataire ou participative à travers des élections. Nous avons les mêmes devoirs. La limite, c’est la loi. C’est la Constitution du Burkina Faso. Sur les réseaux sociaux, des personnes estiment qu’une partie des Burkinabè ne doit pas utiliser une langue. C’est un danger pour le Burkina.

D’aucuns disent que c’est le contexte qui a fait le lit de cette polémique. Que leur répondez-vous ?

Personnellement, je ne vois pas où est le problème, que les musulmans soutiennent Ibrahim Traoré. Ce ne sont pas que les musulmans qui le soutiennent. L’église catholique s’est engagée. Un pasteur a dit de prier pour lui. Je ne vois pas pourquoi cela pose un problème particulier quand ce sont des musulmans qui lui apportent leur soutien. La langue arabe est une langue comme tout autre. Et je ne vois pas pourquoi elle n’aurait pas la même respectabilité dans son emploi dans l’espace public, que le français. Le président français, Emmanuel Macron, fait des tweet et des post sur Facebook en arabe. Est-ce pour autant qu’Emmanuel Macron est un musulman ? L’arabe est une langue comme tout autre. La France n’a pas le même pourcentage d’arabisants que le Burkina. Il faut que nous sachions raison garder. Il ne faut pas donner l’impression aux gens qu’il y a une partie de la population qui peut accéder à l’espace public pour s’exprimer et que l’autre partie doit rester dans les arrières boutiques pour jouer les faire-valoir.

« 71% des établissements primaires, sont des établissements franco-arabes. Ce que l’Etat ne fait pas assez, c’est l’encadrement des écoles de formation »

Si c’est comme cela que nous voyons les choses, ce que nous craignons va effectivement arriver. Car, ce sera une prophétie auto-réalisatrice si nous estimons qu’il y a des gens qui ne doivent pas parler. Ces derniers vont vivre avec leurs frustrations. Si nous considérons tous les Burkinabè comme égaux et libres en droits et en devoirs comme le précise la Constitution, il n’y a aucune raison que nous indexions un groupe parce qu’il serait musulman ou parlerait la langue arabe dans l’espace public. C’est le Burkina qui a pris un décret pour l’adopter comme langue de transmission de science et qui envoie des gens à l’extérieur pour être formés dans la langue arabe.

Selon vous, n’y a-t-il pas de mélange de genres entre religion et politique comme le craignent certains ?

Il n’y a aucun mélange de genres. Quand l’Eglise catholique assure au président de son soutien, ce sont des religieux, et l’autre en face, est un politique. Un pasteur a dit de faire des prières pour Ibrahim Traoré parce que si ce dernier échoue, on ne verra rien de bon venir. C’est un religieux qui parle d’affaires politiques. Mais sur ces exemples cités, on n’a pas fait d’amalgame. Il faut qu’à un certain moment, on évite le deux poids deux mesures.

Pensez-vous que l’Etat ne fait pas assez pour les Burkinabè qui ont obtenu des diplômes dans des pays arabes ?

L’Etat fait ce qu’il peut parce qu’il y a eu plusieurs politiques d’intégration des arabophones dans le système. Il y a des programmes comme le PREFA (Projet d’appui à l’enseignement primaire bilingue franco-arabe). Il y a eu l’adoption de la langue comme outil de transmission de science. Il ne faut pas oublier que 71% des établissements primaires, sont des établissements franco-arabes. Ce que l’Etat ne fait pas assez, c’est l’encadrement des écoles de formation. Car, les diplômes qui y sont obtenus n’ont pas une grande valeur au niveau national à plus forte raison à l’international. L’Etat doit fluidifier davantage le processus de reconnaissance des diplômes obtenus à l’extérieur par des Burkinabè envoyés par l’Etat burkinabè. Ces Burkinabè ont étudié dans le cadre de la coopération internationale avec des pays avec qui, nous avons des relations. C’est sur ces aspects que l’Etat doit accorder plus d’attention.

S’il y a un concept qui est depuis quelques jours, cité dans le débat public, c’est la question de la laïcité. Imam, qu’est-ce que vous reprocheriez à la laïcité burkinabè ?

Premièrement, il n’y a pas de laïcité à la burkinabè. Techniquement, je n’ai pas à lui reprocher quelque chose. Mais je reproche à certains, la tendance à vouloir mettre en pratique, au Burkina Faso, une laïcité qui est celle d’interdiction du religieux dans l’espace public. Comme cela se fait en France. Il ne faut pas oublier que la France est un cas à part. La laïcité à la française s’est bâtie dans le conflit avec l’Eglise catholique avec la loi de 1901. Vous n’avez pas la même laïcité en Grande Bretagne où la Reine était la cheffe de l’Eglise anglo-saxonne. Vous n’avez pas la même laïcité en Allemagne ni aux Etats-Unis. Ce n’est pas parce que nous avons les yeux focus sur une laïcité en particulier que nous devons penser que c’est la seule qui vaille. Nous avons des acteurs religieux qui ont, en tout temps, fait dans l’apaisement et dans la stabilité de nos institutions. Ils participent au développement du Burkina. Les défis auxquels fait face le Burkina et les moyens dont il dispose pour les relever, c’est sans commune mesure. Peut-être est-ce ce que d’autres pays européens font avec. Nous n’allons pas entrer dans ce jeu-là qui consiste à dire que la laïcité telle que conçue au regard de leur histoire, serait transposable en l’état dans notre pays. Je pense que ce qu’il faut retenir de la laïcité, ce sont ses trois piliers. Le premier pilier, c’est l’interdiction, pour l’Etat, d’avoir un traitement de faveur vis-à-vis d’une communauté religieuse. Le deuxième pilier, c’est l’interférence avec le religieux dans l’espace public. Si l’Etat n’a pas de préférence, cela ne pose pas de problème. Le troisième pilier est celui de la non- subvention des activités religieuses. Au moins, il faut respecter le pilier du traitement égal et celui de la non-immixtion des religieux dans la gestion de l’appareil d’Etat. Je ne parle pas de l’intérêt, pour les religieux, de la question politique. Je parle de l’immixtion de la classe religieuse dans l’appareil d’Etat. Si nous respectons ce contenu, je pense qu’on peut définir librement une laïcité qui corresponde vraiment à notre contexte. Et ne pas surtout s’en servir comme certains en France, pour discriminer ou mettre à l’index une partie de la population. Et estimer que c’est normal que l‘on soit en cravate et anormal que l’on soit en voile dans un pays où par définition, les gens ont la liberté de porter ce qu’ils veulent.

Un avant-projet de loi, depuis des années, veut contrôler le culte, les lieux de cultes et les actions des ONG caritatives. Récemment, la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, publiée par certains médias, revient sur cet aspect en insistant sur l’adoption de la loi. Qu’est-ce qui coince avec cette loi en ce qui concerne les religieux ?

Le droit peut être considéré comme un phénomène sociologique. C’est-à-dire qu’il puise dans le contexte et il bâtit les conditions pour un vivre-ensemble amélioré. Si le droit puise dans le contexte, cela voudrait dire que la loi ne peut être adoptée sans une certaine concertation avec ceux qui vivent dans le contexte et qui le connaissent. Si les concertations ont eu lieu avec les différentes couches de la société dans l’intérêt de toute la Nation, si on arrive à un consensus, il n’y a aucune raison que ladite loi ne soit pas bénéfique pour le Burkina. Mais si c’est une façon de regarder une partie de la population, qui doit être imposée à une autre partie de la population, c’est sûr que cela va poser des problèmes lors de sa mise en œuvre même si cela peut être facile à être adopté. Je ne pense pas que dans l’état actuel où nous sommes, on ait encore besoin de nouvelles fractures. C’est le lieu de rappeler qu’il faut de la concertation. Il faut que l’adoption de la loi se fasse dans l’intérêt de la Nation et non dans l’intérêt d’un groupe en particulier. Cela ne doit pas être la vision d’une partie de la population, que l’on veuille imposer à tout le monde.

L’Etat doit-il toujours être dans la posture de chercher le consensus ?

L’Etat doit toujours chercher au mieux, le consensus. Mais je pense que le plus important, pour l’Etat, c’est d’être dans l’équité. L’équité, c’est tenir compte de la spécificité de chacun. Il ne faut pas imposer une façon de faire aux gens. Quand on dit que les musulmans ne doivent pas prier dans les services parce que les autres ne le font pas,

« C’est la Justice qui peut décider que quelqu’un est un apatride »

les autres ont un jour dédié à leur culte. Mais les musulmans prient cinq fois par jour. On ne sera pas dans l’équité si on veut imposer la même règle à tout le monde. A défaut d’avoir le consensus, il faut que l’Etat soit dans la recherche de l’équité.

Nous avons, ces derniers temps, écouté un prêche publié sur les réseaux sociaux, qui laisse des Burkinabè sans voix. Pensez-vous que cela entretient l’amalgame souhaité par certains ?

De quoi parle ce prêche ? puisque je ne l’ai pas écouté.

Ce prêche traitait des Burkinabè d’apatrides avec un contenu injurieux et condescendant vis-à-vis d’autres Burkinabè …

Pour moi, il est dangereux pour une personne, de traiter un Burkinabè d’apatride. La Constitution dit que nous sommes égaux en droits et en devoirs. C’est la Justice qui peut décider que quelqu’un est un apatride. Et en droit international, la tendance est d’interdire l’apatridie. Si vous traitez quelqu’un de sans patrie, le jour où il commet une gaffe, vous le sanctionnerez en tant que Burkinabè ou en tant que sans nationalité ? Car, un étranger au Burkina, qui commet une infraction, ne va pas subir les mêmes règles qu’un Burkinabè qui commettra la même infraction. Quand on emploie des termes, il faut faire attention. Je l’ai même entendu à un certain niveau de l’appareil d’Etat. Ce n’est pas normal que des Burkinabè s’en prennent à d’autres en les traitant de tous les noms d’oiseaux. Ils peuvent être des vendus si on le veut ou des gens qui ne réfléchissent pas. Mais c’est toujours un point de vue qu’on en a. Ceux qui sont accusés d’être des apatrides, peut-être qu’on n’a pas les mêmes informations que ceux qui les accusent. Mais je pense que c’est en écoutant toutes les voix, y compris les voix discordantes, que l’on va rester sur le bon chemin. Ce n’est pas en écoutant seulement ses laudateurs mais en écoutant aussi ses contestataires, que l’on peut voir clair dans l’avenir du Burkina.

La FAIB, lors de sa rencontre avec le chef de l’Etat, a été invitée à prôner la paix et la cohésion dans ses prêches. Comment en sommes-nous arrivés là ?

Je pense que la formule a été maladroite vis-à-vis de la FAIB. Je ne pense pas que c’est ce qu’on aurait dû dire à cette faîtière. Car, depuis longtemps, elle a joué la carte de l’apaisement. Au début du terrorisme au Burkina, un ministre en charge de l’administration territoriale, avait dit qu’il y avait des gens qui s’en prenaient à d’autres personnes voilées et basanées dans une colère légitime.  C‘était une excuse à la violence mais il n’y a pas eu de réactions du côté de la FAIB. Elle a joué balle à terre. Pendant plusieurs mois, on a fait des sermons pour appeler à la cohésion sociale. Le CERFI a fait des tournées dans les régions avec des conférences centrées sur la cohésion sociale. Il y a eu des prières spéciales qui ont été dites. Jusqu’à présent, ni le pouvoir actuel ni les pouvoirs précédents, ni l’appareil judiciaire n’ont relevé un discours provenant de la FAIB et qui ne prônerait pas la paix. Comme à son habitude, la FAIB a préféré la patience et a laissé passer.

Le Burkina traverse une crise sans précédent. Quelle serait la clé pour sortir de cette situation ?

Il nous faut beaucoup de choses. Et l’image qui me vient en tête, c’est celle décrite par le prophète. Les gens, dans leur vie, sont comparables à des passagers embarqués dans un bateau. Par un tirage au sort, ils ont décidé de qui sera sur le pont et qui sera dans la cale. Ceux qui sont dans la cale doivent aller sur le pont pour se faire ravitailler en eau. A un certain moment, ils disent qu’ils sont fatigués. Ils disent qu’ils vont percer le bateau pour avoir accès directement à l’eau. Le hadith dit que si ceux qui sont sur le pont laissent ceux qui sont dans la cale percer le bateau, il va couler et personne n’arrivera à bon port.  Quand on exerce une autorité, c’est une question de tirage au sort. Ce n’est pas parce qu’on est plus intelligent que les autres Burkinabè, plus beau ou encore le plus fort et stratège. C’est un concours de circonstances dont Dieu seul a le secret. Quand on est au gouvernail, on doit privilégier l’intérêt collectif. Ceux qui se battent, certains disent, allons à gauche et d’autres disent allons à droite. Il faut pouvoir les canaliser. Il faut les convaincre d’accompagner. Ceux qui veulent détruire, il faut leur expliquer que cela n’est pas dans leur intérêt que le Burkina sombre. Malgré cela, si des gens persistent, nous avons des textes de lois qui peuvent réprimer. Nous sommes sur le même bateau. Nous n’avons aucun intérêt à la désunion. Nous n’avons aucun intérêt à tenir des discours qui distendent les liens que nous avons. Nous avons plutôt à œuvrer à l’unisson, à rassembler les cœurs et à défendre le faible d’entre nous, y compris le fort d’entre nous. Si nous sommes une communauté, il faut que chacun trouve sa place. Petit ou grand, faible ou fort, le reste de la communauté devrait travailler pour te trouver de la place. C’est le lieu d’appeler à l’abandon de tout ce qu’on connait comme discours stigmatisants, d’exclusion et de peindre tout en noir chez un groupe en particulier. Tant qu’on n’a pas des éléments de preuves, la loi musulmane dit qu’il est préférable de laisser un coupable que de punir un innocent. Tant qu’on n’a pas d’éléments concrets concluants sur une personne, c’est toujours bien de faire profiter le doute à l’accusé comme le dit également le droit burkinabè.

Propos recueillis et retranscrits par Boureima KINDO

La MUSKA en bref

« La MUSKA (Mutuelle sociale kawthar) fait des investissements au nom des mutualistes. Nous avons, à la MUSKA, une assurance santé, de vie et la possibilité de créer un compte de pension complémentaire. Nous avons un produit de plan de reconversion professionnelle, de financement de projets et de placements. Il y a aussi des produits d’entraide et de solidarité, des offres d’actionnariat ciblé et d’achat groupé de biens et services ».