Burundi
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Des projets porteurs, mais la sécurité d’abord

Les rideaux sont tombés sur la visite de trois jours au Burundi du Président Félix Tshisekedi. A la presse, il n’a parlé que de projets phares à importer et du chemin de fer Uvinza (Tanzanie)-Musongati-Gitega-Bujumbura-Uvira-Kindu-(RDC) ’’qui lui tient tant à cœur’’.

Et là, ’’Fatshi’’, comme les Congolais l’appelle affectueusement, a raison. Cette infrastructure va révolutionner les échanges commerciaux et booster l’économie en général tout en facilitant la mobilité des biens et des personnes, comme on dit, dans la sous-région.

Du côté de la Tanzanie, ce n’est qu’une extension du réseau ferroviaire dense dans ce pays avec comme point de départ Dar es-Salaam et les travaux de construction sont très avancés.

Côté burundais, il y a des accords entre Gitega et Dodoma pour que ce chemin de fer se prolonge jusqu’à Bujumbura en passant par Gitega, la capitale politique et bien sûr Musongati, avec (inch’Allah) du nickel à embarquer.
Et un jour, du haut des Monts Mitumba, les imposantes montagnes que les habitants de la ville de Bujumbura voient au-delà du lac Tanganyika, le président Félix Tshisekedi (ou son successeur) pourra contempler ce train serpenter à travers les beaux paysages avec des wagons bondés de marchandises et d’autres, pleins de passagers paisibles, sans inquiétudes de tomber dans des embuscades tendues par des coupeurs de routes et autres groupes armés.

Et Dieu seul sait combien il y en a, pullulant dans cette région de l’Est du Congo, semant la désolation, hypothéquant tout développement. Et sur ce point, rien n’a filtré alors que Gitega a de quoi s’inquiéter avec le mouvement armé burundais Red Tabara basé à l’Est de la RDC. Rien non plus sur la présence ou non des troupes burundaises qui seraient aux prises avec ce groupe.

Le public s’attendait à une sorte de convention entre Gitega et Kinshasa pour officialiser ces ’’chuchotements’’, à l’instar de cet accord passé entre Kampala et Kinshasa légitimant l’envoi des troupes ougandaises pour traquer les ADF. Pour ces ’’on-dit’’, chez nous les Burundais, c’est connu, ’’toute rumeur est une bribe d’information’’… et c’est une piste pour les journalistes.

Donc, rien n’a filtré sur la voie à emprunter pour contribuer à ramener la stabilité à l’Est du Congo. Pourtant, le conclave de Nairobi sous l’égide du chef de l’Etat kenyan, qui préside pour le moment aux destinées de l’EAC avait recommandé de mettre sur pied une force régionale pour la stabilisation de l’Est du Congo.
Mission : ‘’aider à contenir et, si nécessaire, combattre les forces négatives’’, si ces groupes refusent les pourparlers déjà entamés avec certains mouvements.

Pour les groupes armés étrangers opérant à l’Est du Congo comme l’ADF et Red Tabara, ce mini-sommet a recommandé que ces mouvements soient ’’désarmés et rapatriés sans condition dans leurs pays d’origine’’. Facile à dire. Rien n’est dit sur « l’opérationnalisation » comme on dit dans le jargon politico-diplomatique, de ce processus.
Et c’est seulement là que le chef de l’Etat burundais intervient pour offrir ou proposer ses services au vu de ’’l’expérience du Burundi en matière de négociations et dans le processus DDR (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion)’’.

Mais tous les beaux projets du monde ne valent rien sans ces préalables qui s’appellent : ‘’stabilité et sécurité’’. Le développement dans notre sous-région dépend de ce mot magique : la paix.
Sinon, ce nouveau venu dans l’EAC, ce géant aux pieds d’argile, mais le ventre gorgé de ressources, peut être le moteur pour le développement de toute la région.