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1962 : pourquoi les rapatriés d'Algérie ont été des atouts pour la ville de Montpellier

En 1962, 25 000 pieds-noirs et 400 harkis s’installent à Montpellier.

En cette année 1962, date de l’indépendance de l’Algérie, les pieds-noirs les plus démunis posent leurs maigres baluchons au centre d’accueil municipal, un ancien collège de garçons, qui deviendra bien plus tard le musée Fabre. Les harkis n’ont d’autres choix que de loger dans des baraques de fortune sur un terrain du pont Juvénal. Tous sont logés à la même enseigne de la précarité et du chagrin.

Des rapatriés avant 1962

S’ils choisissent le sud pour 55 % d’entre eux, en quête d’une douceur de vivre perdue, peu de villes se révèlent hospitalières. Montpellier est une des seules villes du Midi à mener une politique d’accueil à grande échelle. François Delmas, le maire de l’époque, comprend vite que l’arrivée de ces populations est un atout pour l’essor de sa ville.

"Montpellier a accueilli des rapatriés avant 1962. Le maire avait compris ce que vivaient les pieds-noirs. Nous avions un sentiment d’accueil à Montpellier que nous n’avions pas ailleurs", raconte Me Jacques Martin ancien bâtonnier, élu et pied-noir de Vialar.

Des quartiers créés

Au début de l’année 1962, des logements sont construits à la hâte. Pour faire face à l’urgence, des préfabriqués sont installés dans les quartiers Croix-d’Argent ou Celleneuve.

Le quartier du Petit-Bard est créé. La Paillade sort de terre, dans un no man’s land à 6 km de la Comédie (place de l’Œuf à l’époque). Il faut aussi gérer la scolarisation des enfants de rapatriés. "63 classes nouvelles seront pour la plupart prêtes pour la rentrée scolaire 62", titre Midi Libre du 13 septembre.

Un an après l’indépendance, 20,7 % des mariés montpelliérains sont nés en Afrique-du- Nord et 16,9 % des nouveau-nés ont un parent originaire de là-bas.

Les harkis : une main d'oeuvre précieuse

Les pieds-noirs apportent un dynamisme et… un accent à la ville. Les commerces se multiplient. Les ternes devantures en bois de l’époque sont remplacées par des vitrines plus modernes. "Une catégorie sociale relativement aisée de pieds-noirs a choisi Montpellier pour ses possibilités d’investissements, parfois bien avant l’indépendance. Leur arrivée a dopé le commerce, stimulé la dynamique urbaine et le marché immobilier", analyse, Jean-Paul Volle, professeur émérite de l’université Paul-Valéry de Montpellier. Les harkis ont été une main-d’œuvre précieuse, notamment lors de l’aménagement du zoo de Lunaret. Ils ont eu plus de difficultés à s’installer, "obligés de se glisser dans les interstices de la ville", conclut l’universitaire.

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