France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

2012-2022, une décennie de violences contre les défenseurs de l'environnement

Depuis 2012, l'ONG Global Witness collecte des données sur les meurtres de défenseurs de l'environnement. Le 29 septembre 2022, elle a publié une synthèse terrifiante sur les violences que subissent ces activistes, et qui ne sont, bien souvent, jamais punies.

Les communautés indigènes ciblées

Pranee Boonrat a été tuée en Thaïlande en 2012, Mohammad Dehqani a été tué en Iran en 2016, Javier Uragama Chamorro a trouvé la mort en 2020, en Colombie. L'énumération pourrait durer longtemps : au moins 1.733 personnes ont été tuées ces dix dernières années après s'être opposées à la destruction de l'environnement ou à l'accaparement de leurs terres. Global Witness évoque un meurtre d'activiste tous les deux jours dans le monde, entre 2012 et 2022. Les communautés indigènes restent particulièrement ciblées (40% des attaques) alors qu'elles ne représentent que 5% de la population mondiale.

Les chercheurs ayant rédigé ce nouveau rapport ont découvert que très peu de responsables étaient traînés devant la justice. En cause, des autorités gouvernementales inefficaces, incapables de réaliser des enquêtes, ou tout simplement la corruption. "De nombreuses autorités ignorent ou entravent activement les enquêtes sur ces meurtres, souvent en raison d'une collusion présumée entre les intérêts des entreprises et ceux de l'État", déplore l'ONG.

Car derrière ces meurtres se cachent des intérêts financiers que ni les entreprises, ni les Etats ne veulent céder. "Une grande partie de l'augmentation des tueries, de la violence et de la répression est liée aux conflits territoriaux et à la poursuite de la croissance économique basée sur l'extraction des ressources naturelles de la terre", souligne l'ONG. 

L'Amérique latine particulièrement dangereuse pour les défenseurs de l'environnement

On l'aura compris, les pays dans lesquels ces crimes sont commis ont bien souvent leur part de responsabilité. Durant la dernière décennie, la moitié des attaques ont eu lieu en Colombie, au Brésil et aux Philippines. Le Mexique se révèle également très risqué. En 2021, c'est sur son sol que la majorité des activistes ont été tués. 

Global Witness veut que les gouvernements et les entreprises soient tenus responsables de la violence contre ces défenseurs de l'environnement, "les personnes qui se trouvent en première ligne de la crise climatique", rappelle-t-elle. Et qui poursuivent leur combat malgré les risques.