France
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5 000 euros le viol, sans hard discount !

Sur le marché de l’agresseur, l’offre demeure plus chère que le prix du kilo de viande à Rungis, mais le viol reste abordable : les condamnations sont moins élevées que le prix de certaines voitures d’occasion, finançables à crédit. On n’est pas loin d’imaginer cette scène à la banque : « Bonjour, je viens voir vos taux, histoire de pouvoir me projeter sereinement sur le prochain viol que je souhaite perpétrer. » Dernièrement, le tribunal correctionnel de Nantes a condamné un violeur à ne verser que 5 000 euros de dédomagement, ainsi qu’à trente-six mois d’emprisonnement dont trente avec sursis ! Cela signifie six mois de prison, qu’il n’effectuera probablement pas, en contrepartie de porter un bracelet électronique et de rester à son domicile. Voilà le « prix » judiciaire pour avoir violé une femme ; voilà le résultat de la correctionnalisation des viols (le fait de ne pas juger un viol en assises ou en cour criminelle départementale, mais devant le tribunal correctionnel, souvent pour cause d’encombrement des juridictions). Et encore, on devrait presque applaudir que l’affaire n’ait pas été classée sans suite, puisque seulement 1 % des viols déclarés aboutissent à une sanction ! Pour ceux qui ont fait l’objet d’une plainte, c’est moins de 15 %… Quant au contenu des sanctions, il est loin d’être dissuasif.

Décidément, on sent que les mesures du gouvernement pour l’égalité femmes-hommes, « grande cause du quinquennat », portent leurs fruits… Soyons honnêtes : le système judiciaire est un outil qui garantit l’impunité aux agresseurs. Notons que la féminisation de la profession de magistrat n’a créé aucune différence dans les condamnations rendues. Des recherches démontrent des « décisions standardisées, quel que soit le sexe du juge » (1). Autrement dit, si les décisions des hommes étaient patriarcales, celles rendues par les femmes n’apportent pas une modification structurelle de ce système, car, oui, les femmes peuvent aussi avoir intégré les codes machistes.

Notre justice a été historiquement construite sur l’idée que nous, les femmes, n’étions pas des justiciables comme les autres. Le traitement des affaires criminelles nous impliquant, que ce soit sur le banc des accusées ou celui des victimes, suinte l’époque où nous n’avions aucun droit – pas si loin des procès de la fin du XIXe siècle, où on nous interrogeait sur nos mœurs : « Vous êtes représentée comme un peu coquette (comprendre “vous êtes une salope” – NDLR).  » (2) Si, nous avons acquis des droits sur le papier, dans 99 % des cas factuels, violer une femme, c’est OK !