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À Londres, revers judiciaire pour la Tate Modern, poursuivie par ses voisins

Urbanisme.

La Cour suprême britannique a donné raison aux propriétaires de logements visibles depuis la terrasse panoramique du musée. Ils n’ont pas à vivre “comme dans un zoo”, a-t-elle statué. Pour le quotidien “The Guardian”, cet arrêt fait planer de sévères menaces sur les espaces publics au Royaume-Uni.

À Londres, le 12 février 2020, sur la terrasse panoramique de la Tate Modern. Outre une vue sur la Tamise, les visiteurs du musée peuvent scruter les intérieurs d’une tour du complexe Neo Bankside, tout de verre construit.
À Londres, le 12 février 2020, sur la terrasse panoramique de la Tate Modern. Outre une vue sur la Tamise, les visiteurs du musée peuvent scruter les intérieurs d’une tour du complexe Neo Bankside, tout de verre construit. Photo Hannah Mckay/REUTERS

“Si vous avez décidé d’élire domicile dans un aquarium géant, pensez plutôt à investir dans des rideaux, avant de menacer l’avenir de l’espace public en ville”, fulmine Oliver Wainwright, le chroniqueur architecture du quotidien anglais The Guardian.

Le journaliste réagit à un arrêt de la Cour suprême britannique rendu public le 1er février. Ce dernier fait prendre un tour inattendu à la bataille judiciaire qui oppose, à Londres, les occupants d’appartements de luxe à la Tate Modern.

En 2016, le musée des bords de la Tamise a inauguré une extension dessinée par Herzog & de Meuron, et incluant une terrasse panoramique. Au grand dam des propriétaires de logements dans une tour adjacente, toute de verre construite : ils n’apprécient guère de se retrouver exposés au regard du demi-million de visiteurs que la Tate Modern accueille chaque année.

La crainte d’un avenir “paranoïaque”

Cinq riverains avaient porté plainte. Déboutés deux fois par la justice, ils ont cette fois obtenu gain de cause. La Cour suprême a jugé qu’ils avaient droit à une vie privée et que vivre ainsi sous le regard d’autrui, “comme dans un zoo”, était “oppressant”. Si la bataille n’est pas terminée, la Tate Modern pourrait, à terme, devoir aménager ou fermer sa terrasse.

C’est “une décision incroyablement dommageable pour l’avenir de l’espace public en milieu urbain”, commente Oliver Wainwright. Il redoute un avenir “paranoïaque” où des installations prévues pour le grand public ne pourraient plus être ouvertes sur l’extérieur :

“Cette décision historique pourrait radicalement modifier l’aspect et notre conception des rues et des espaces publics.”

Le journaliste enfonce le clou. “Ce verdict privilégie la vue de cinq riches propriétaires au détriment de celle de millions d’autres, simples visiteurs. Le refus d’une poignée d’individus d’installer des rideaux va bloquer l’accès à l’un des plus beaux points de vue de la capitale.”

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