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A Stalingrad, Vladimir Poutine convoque le souvenir des chars allemands

Lors de la célébration des 80 ans de la victoire soviétique sur les nazis, le dirigeant russe n’a pas hésité à dresser un parallèle avec la livraison de chars occidentaux à Kiev.

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Même assorti d’un anachronisme, le propos est parfaitement limpide : « Incroyable mais vrai, des tanks Leopard allemands nous menacent à nouveau sur la terre d’Ukraine. » Peu importe si la mise en service du char Leopard remonte à 1965, l’essentiel est dit : pour Vladimir Poutine, l’armée ukrainienne est bien l’héritière de la Wehrmacht, et l’Allemagne contemporaine ne vaut guère mieux que sa version nazie.

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Le message est encore plus clair prononcé de Volgograd, à l’occasion des 80 ans de la victoire soviétique de Stalingrad, l’ancien nom de cette ville du Sud russe. Tout au long des célébrations, jeudi 2 février, le président russe a tiré le parallèle. « Aujourd’hui, nous voyons malheureusement que l’idéologie nazie – sous une forme moderne – crée de nouveau des menaces directes pour la sécurité de notre pays, et que nous sommes encore une fois obligés de repousser l’agression de l’Occident collectif », a-t-il lancé à la tribune, face à des vétérans et à des officiels.

Le chef de l’Etat s’exprimait pour la première fois au sujet des livraisons de blindés lourds annoncées ces dernières semaines par plusieurs pays occidentaux, dont les Leopard 2 allemands. Et, sans surprise, il a brandi la menace : « Nous n’enverrons pas nos chars à leurs frontières, mais nous avons de quoi répondre et ça ne se limitera pas à des blindés. » Interrogé un peu plus tard pour savoir s’il fallait y voir une nouvelle allusion à l’arme nucléaire, le porte-parole du Kremlin s’est contenté de prévenir que Moscou utilisera « la totalité de son potentiel ».

Rôle de la victime

La référence au nazisme pour discréditer l’adversaire n’est pas une nouveauté non plus dans le discours poutinien – la « dénazification » de l’Ukraine et le « génocide » qui y aurait été commis ont même servi de prétexte au lancement de « l’opération militaire spéciale », le 24 février 2022. Mais jamais auparavant Vladimir Poutine n’avait autant forcé la comparaison.

Le but est double : il s’agit non seulement de rassurer les Russes quant au caractère inéluctable de la victoire, mais aussi de placer encore et toujours la Russie dans le rôle de la victime. Jeudi matin, le ministère de la défense proclamait encore : « La tentative de guerre éclair lancée par l’Occident contre la Russie en 2022 a échoué. »

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Le lien fait entre les deux conflits, qui s’affichait en grosses lettres dans les rues de Volgograd, implique aussi une glorification toujours plus importante du passé soviétique, la gloire militaire écrasant les autres aspects. La veille de l’arrivée de Vladimir Poutine, un buste de Joseph Staline a été dévoilé dans la ville, installé à 100 mètres du monument aux victimes des répressions politiques à l’époque de l’URSS. Durant le défilé organisé jeudi matin, les policiers locaux avaient revêtu des uniformes du NKVD, l’ancienne police politique.

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