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Académie française : Jean-Christophe Rufin, candidat surprise au poste de secrétaire perpétuel

Oh, le joli coup de théâtre ! Lundi, à quelques heures seulement des douze coups de minuit qui devaient clore le dépôt officiel des candidatures au poste de secrétaire perpétuel, le doyen d'élection Pierre Rosenberg faisait savoir à ses pairs académiciens qu'un nouveau candidat, en la personne de l'écrivain Jean-Christophe Rufin, se présentait au scrutin du 28 septembre.

Trois jours plus tôt, l'auteur de Rouge Brésil jurait pourtant au Point avoir renoncé, après un mois d'intense réflexion, à se présenter contre l'écrivain Amin Maalouf : « Amin est un ami, il était inconcevable que nous nous affrontions », nous disait-il. D'ailleurs, partout dans Paris, les partisans de l'écrivain franco-libanais se réjouissaient déjà bruyamment de cette candidature unique : au fond, l'élection du nouveau secrétaire perpétuel ne serait qu'une promenade de santé, un consensuel adoubement qui empêcherait, pour une fois, les vaniteux garnements de la coupole de se donner en spectacle.

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« Je n'ai pas une vocation de martyr »

Est-ce lundi, à quelques heures du moment où le poste allait lui passer définitivement sous le nez, que Jean-Christophe Rufin a changé d'avis au pied du mur ? D'après nos informations, le long courriel motivant sa candidature est en réalité parti dès samedi. Mais Pierre Rosenberg, 87 ans, pratique encore cette saine coupure qui consiste à ne pas lire ses mails professionnels le week-end. Il n'a donc pris connaissance de la candidature de l'inattendu challenger et ne l'a relayée que deux jours plus tard. « Je n'ai pas une vocation de martyr », nous avait lâché Jean-Christophe Rufin dans l'interview de « renoncement » qu'il nous avait donnée.

L'homme connaît en effet ses ennemis au sein de la compagnie – dont le plus zélé est sans doute l'écrivain Marc Lambron, également collaborateur du Point – et il sait combien Amin Maalouf est aimé par ses pairs. « La dénigrer, mais tâcher d'en faire partie », disait Gustave Flaubert à propos de l'inénarrable Académie française : tout en jurant que le poste était par trop chronophage, par trop politique, et qu'il avait au fond bien mieux à faire, Rufin avait aussi comme malgré lui énuméré au téléphone ses propres qualités, notamment son passé de directeur d'ONG, pour mettre un peu d'ordre dans cette compagnie dont il juge le climat délétère.

À LIRE AUSSI Académie française : grands et petits secrets du DictionnaireLors de la séance de jeudi, après le discours d'hommage à Hélène Carrère d'Encausse, un huissier passera dans les rangs et recueillera les bulletins sur lesquels les académiciens auront de leur belle plume, à moins qu'ils ne votent blanc, inscrit le nom de leur prochain délégué de classe. Les séances de l'Académie française ne réunissent en moyenne que 18 ou 19 des 35 habits verts. Il faudra, le 28 septembre, qu'ils soient au minimum 20 pour que l'élection soit valable.