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Accident mortel à Lessac : quatorze mois de prison, le prix du repentir

Accident mortel à Lessac : quatorze mois de prison, le prix du repentir
Le Picasso avait été propulsé contre un arbre.

Photo Annie Grandjean

Par Jean-François BARRÉ - jf.barre@charentelibre.fr, publié le 27 septembre 2022 à 19h37.

Il roulait trop vite au volant de son fourgon. Le jeune chauffeur a tué un retraité, blessé sa femme, en 2020. Il a pris conscience de ses actes. Sa peine de prison sera aménagée.

Accroché à la barre du tribunal correctionnel, il a levé les yeux de la moquette, s’est tourné vers William Devaine, l’avocat des parties civiles. « J’en assume les conséquences, totalement. S’il vous plaît, demandez pardon à la famille de ma part ».Stanislav est né il y a 21 ans en Moldavie...

Accroché à la barre du tribunal correctionnel, il a levé les yeux de la moquette, s’est tourné vers William Devaine, l’avocat des parties civiles. « J’en assume les conséquences, totalement. S’il vous plaît, demandez pardon à la famille de ma part ». Stanislav est né il y a 21 ans en Moldavie, vit à Juvisy. Il avait 19 ans, ce 20 mai 2020, lorsque, au volant de son fourgon, sur la D948, il a fracassé le quotidien d’un couple de paisibles retraités.

Je n’avais pas pris conscience de la gravité de ce que j’avais fait, par immaturité.

André, 76 ans, Jeanne, 73 ans, rentraient chez eux à Pressac. Sur la route, le masque de Jeanne s’est envolé par la fenêtre. André a fait demi-tour. Le couple s’est arrêté sur le bas-côté à la recherche du masque. Ils ne l’ont pas trouvé. Le Citroën Picasso a repris la route. André roulait à 19 km/h lorsque l’utilitaire l’a violemment percuté à l’arrière, l’a propulsé au fossé. André a été tué su le coup, son épouse, éjectée, sérieusement blessée. « Ce n’était pas qu’une question de destin », s’est désolé l’avocat.

L’expertise a démontré que le fourgon était en surcharge de 500kg, qu’un pneu arrière était lisse, que le conducteur roulait à 120 au lieu de 80. surtout, il avait fumé, pris de la cocaïne trois jours avant. Et n’aurait jamais dû se trouver là. Le permis moldave de Stanislav n’était pas valide en France. Et il faisait même l’objet d’une rétention pour un excès de vitesse.

Situation à risque

« La cocaïne, l’inattention, la fatigue ? » Le président, Sébastien Filhouse, s’est interrogé sur les circonstances aggravantes de cet accident. Il a bien noté les « horaires de galérien » du jeune homme, salarié d’une entreprise d’isolation à un euro. « Le problème, c’est que vous vous êtes mis dans une situation à risque ». Peut-être le nez sur le téléphone. « J’ai répondu à un message du patron. Mais c‘était avant ».

Stanislav a fait trois mois de prison. Il avait repris le volant malgré le contrôle judiciaire qui le lui interdisait. « Je n’avais pas pris conscience de la gravité de ce que j’avais fait, par immaturité ». Ensuite, Anne Médioni, la procureure l’a souligné. « Son contrôle judiciaire est exemplaire. » Elle a tenu compte de l’horreur du drame qu’il a causé et qu’a souligné Me Devaine, pour requérir une peine aménageable.

Le jeune homme « qui n’a pas d’excuses et qui le sait, accablé par les conséquences de ses actes » qu’a décrit son avocate Aurélie Legras, a « pris conscience de sa responsabilité. Il faut prendre la mesure de son évolution ». Aujourd’hui, Stanislav installe des pompes à chaleur, est toujours assigné à résidence chez sa maman. C’est là qu’il effectuera sa peine. Quatorze mois de prison, ferme, mis aménageable, avec un bracelet électronique à la cheville.

« Que ce drame puisse vous servir de leçon. C’est le message que souhaitait faire passer la famille », lui a lancé l’avocat. Stanislav a hoché la tête, la mine grave.