Collectif
Alors qu’une grande campagne de sensibilisation est lancée par le gouvernement, un collectif de membres d’associations, de militants appelle celui-ci à aller plus loin. Et définit une série de mesures concrètes à apporter pour lutter contre cette « hécatombe invisible »
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En Europe, la France fait partie des pays où l’on meurt le plus au travail, avec 3,32 accidents mortels pour 100 000 personnes en activité (données Eurostat). Deux morts par jour, plus de 600 000 accidents du travail par an. Le constat est terrible.
Mais derrière ces chiffres, il y a des vies perdues ou blessées à jamais. Il y a aussi les vies brisées de familles laissées souvent seules face aux enquêtes, à la justice, aux institutions.
Les mobilisations du 28 avril, Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, ont permis de visibiliser et d’informer, encore timidement, sur cette « hécatombe invisible » des accidents du travail. Avec les organisations syndicales de salariés, nous y participons de toutes nos forces.
Mais il faut faire plus et plus vite. Nous défendons l’urgence d’affirmer et de mettre en œuvre une politique « zéro mort au travail ».
Une opération de communication
Le ministre du travail Olivier Dussopt a annoncé pour la fin septembre « une grande campagne de sensibilisation » sur les accidents du travail via des spots visibles sur différents supports (télévision, radio, affiches, réseaux sociaux). Personne ne peut trouver à y redire. Mais il serait faux de croire qu’une opération de communication permettra d’apporter, sur le terrain, une réponse suffisante et pérenne à la lutte contre les accidents du travail si elle n’est pas accompagnée de mesures d’urgence et d’un plan sur le long terme.
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Des mesures d’urgence d’abord, en donnant aux familles dès le début des procédures une information et un droit d’accès aux éléments de l’enquête et en indemnisant de façon complète les victimes d’accidents et leurs ayants droit. Il faut aussi (re)construire un droit pénal du travail, actuel parent pauvre des tribunaux, en pénalisant fortement le non-respect des principes de prévention du code du travail, en n’hésitant pas à dire qu’un employeur qui ne respecte pas les lois du travail est un « délinquant », voire pire encore.
Les comités d’hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) doivent être restaurés dans les entreprises, eux qui ont été supprimés par les « ordonnances Macron » de 2017, et qui manquent tant dans la lutte contre les accidents du travail.
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Enfin, il faut renforcer les prérogatives des inspectrices et des inspecteurs du travail en étendant (aux situations de dangers graves et imminents, aux expositions à des fortes chaleurs…) le champ des dispositifs d’arrêt d’activité permettant de retirer un salarié d’une situation dangereuse, comme cela existe en cas de risque de chute de hauteur dans le BTP.
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