
Philippe Escande
La compagnie aérienne a annoncé, lundi 25 septembre, une commande record de 50 Airbus A350. Mais la participation du secteur aérien à la lutte contre le réchauffement ne pourra pas se limiter à accélérer le renouvellement de sa flotte, estime Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
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Si tous les observateurs n’ont pas été convaincus par le concept d’écologie « de progrès » détaillé lundi 25 septembre par le président Macron, il y en a un qui a bien compris le message, c’est Ben Smith, le patron d’Air France-KLM. Acheter plus pour polluer moins, c’est l’argument paradoxal brandi par le groupe pour annoncer, le même jour, une commande record d’Airbus A350, le gros-porteur de la firme de Toulouse. La compagnie aérienne va acheter 50 appareils qui lui seront livrés entre 2026 et 2030. Le prix pourrait avoisiner les 10 milliards d’euros, selon l’estimation des Echos. Une option sur quarante appareils supplémentaires a également été prise.
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L’argument environnemental, et financier, réside dans une consommation réduite de 20 à 25 %. Son autonomie, supérieure à celle de ses concurrents de Boeing pour un plus grand nombre de passagers, a également joué. Comme le rappelle Ben Smith, l’interdiction de survoler l’espace aérien russe a rallongé sérieusement les routes vers l’Asie. D’où la nécessité d’un avion capable de parcourir jusqu’à 16 000 kilomètres d’une seule traite avec 400 passagers à son bord.
Enfin, Airbus avait opportunément conclu un accord, début septembre, avec la compagnie pour créer une société commune dédiée à la maintenance des équipements des A350. Pour le constructeur, c’est donc une belle victoire qui va encore enrichir son carnet de commandes bien rempli. Historiquement, Air France et KLM utilisaient majoritairement des Boeing pour leurs vols long-courriers, des 747, puis des 777 et des 787. Cette bascule en faveur du constructeur européen est à marquer d’une pierre blanche. Elle consacre le succès de l’A350, redessiné à plusieurs reprises pour mieux concurrencer le 777. Bien sûr, Ben Smith s’est empressé de préciser qu’il comptait sur Boeing pour candidater lors du remplacement de sa flotte très importante de B777.
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Monnaie d’échange
Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et ne pas injurier l’avenir semble la ligne de conduite du patron d’Air France. Il envisage également d’utiliser cet investissement comme monnaie d’échange dans une éventuelle consolidation. Le communiqué précise aussi que l’attribution de ces avions entre ses filiales dépendra « des dynamiques économiques du marché et du cadre réglementaire local ». Les gouvernements qui s’aviseraient de défavoriser le transport aérien sont prévenus. Heureusement, ce n’est visiblement pas l’idée d’Emmanuel Macron, qui s’est bien gardé, lundi, d’évoquer ce secteur sensible.
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