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Affaire Jean Vanier et frères Philippe : aux racines d’un aveuglement

La secte était là sous nos yeux et nous n’avons rien vu. Thomas Philippe et Jean Vanier, son principal disciple, sont parvenus à la dissimuler durant des décennies au cœur même du système ecclésial. Les deux rapports publiés ce lundi 30 janvier à l’initiative de L’Arche et des dominicains ne laissent pas de place au doute.

Affaire Jean Vanier et frères Philippe, une secte au cœur de l’Église

Les faits y sont nommés, crûment. Leur nature abjecte, leur durée, leur justification, la personnalité éminente des hommes mis en cause : tout concourt à donner à cette affaire une dimension historique. Jean Vanier, admiré de son vivant, était un membre actif de ce noyau sectaire. Initié avec d’autres à une pseudo-mystique délirante, il a reproduit les mécaniques d’emprise sexuelle qu’il a subies dans sa jeunesse.

Passé le choc des révélations, il faut avoir le courage d’examiner lucidement les conditions qui ont conduit à ce fiasco. À la lecture des rapports, on comprend que la perversité de Thomas Philippe n’est pas seule en cause. Encore et toujours, en matière d’abus, le principal ingrédient est le silence. Le cas Philippe était parfaitement identifié, sa folie était connue depuis 1956, date de sa condamnation canonique. La non-publicité de la sanction romaine lui a permis de laisser prospérer la thèse selon laquelle il avait été victime d’une cabale.

La complaisance, les jeux de pouvoir et l’oubli ont fait le reste : le mal s’est propagé jusque tout récemment. Nous savons le désarroi des lecteurs de La Croix face à la répétition de ces scandales. Ils nous reprochent parfois d’en faire trop. Mais publier ces informations n’est pas une option, dès lors que cela contribue à éviter la reproduction des abus. Et puisqu’il faut espérer, résolument, il nous reste ce mystère : de toute cette monstruosité a surgi L’Arche, une œuvre remarquable au service des plus faibles, qui perdure aujourd’hui.

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