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Aix-Marseille capitale européenne de l’innovation : ce que ça va (et doit) changer

Tout n'a pas été simple pour Aix-Marseille en tant que métropole. Née aux forceps pour sa version institutionnelle, en 2016, grande comme deux fois le Grand Paris et quatre fois le Grand Londres, vaste donc, bourrée de talents et de potentiel mais dotée de talons d'Achille qui freinent son rayonnement.

Mais depuis ce 7 décembre, Aix-Marseille est auréolée d'un titre de iCapitale. Un titre décerné par la Commission européenne, qui sert à la fois de reconnaissance d'un écosystème et du potentiel à s'exprimer sur des sujets d'avenir. Et c'est évidemment loin d'être anodin.

Aix-Marseille a su à la fois s'appuyer sur ses atouts différenciants mais aussi sur des particularités peu évidentes. Une grande Métropole bien placée sur l'arc de la grande Méditerranée, cosmopolite, à plusieurs visages, très douée en innovation avec une faveur pour les sujets cleantech, terre d'accueil de câbles sous-marins, terre d'implantation de grands groupes, dotée d'un Grand Port ouvert sur le monde... mais peu appétente en matière de mobilité... ça fait bel et bien écho aux défis urbains et économiques du siècle qui s'entame.

Marseille, capitale européenne de l'innovation : pourquoi c'est possible

La valeur de l'exemple

D'ailleurs, Aix-Marseille a choisi de porter sa candidature sur le sujet de la ville méditerranéenne de demain. Qui est clairement celle dont on dessine les contours maintenant.

Avec sa phase II, Euroméditerranée travaille précisément sur cette ville plus inclusive - Euroméditerranée qui borde le Port et on sait combien le lien Ville/Port est essentiel désormais dans la réussite de la ville du XXième siècle. Euroméditerranée dont l'écoquartier des Fabriques, n'imagine plus la ville uniquement habillée de grandes tours mais en prenant en compte les habitants, les besoins de ces habitants dans une idée de ville durable, dans tous les sens du terme.

La ville de demain qui ne s'exonère pas des sujets d'agriculture urbaine, sujet rendu prégnant par la crise mais sur lequel le territoire métropolitain a de l'avance.

Aix-Marseille qui va devoir travailler sur son principal caillou dans la chaussure : le transport et la mobilité. RER métropolitain ou pas, les questions de déplacements constituent l'un de ces principaux défis. On va dire que justement, ça tombe bien : tant qu'à disposer d'un grand terrain de jeu, autant s'en servir pour expérimenter. Expérimenter et faire avancer, c'est précisément la philosophie du Plan Marseille en Grand qui arrive avec des moyens et un objectif : jouer l'effet laboratoire, pour pouvoir dupliquer plus tard, ailleurs. Voilà qui rajoute une couche supplémentaire à la nouvelle iCapitale.

Un autre regard

Forcément, un tel titre va jouer un effet attraction. Et modifier sensiblement le regard porté sur la métropole dont on a souvent vu les complexités. Donner envie à d'autres villes de venir trouver l'inspiration ici. Pour les agences de développement économique et d'attractivité c'est un argument qui pèse. Des startups aux grands groupes, de la santé à l'industrie, il y a de quoi trouver matière à brainstormer. Le récent rapport relatif à l'attractivité publié par Rising Sud, l'agence de développement économique et d'attractivité de la Région Sud, pointait Aix-Marseille comme la deuxième métropole de France, après Bordeaux, capable de concurrencer Paris à horizon trois ans, pour ce qui est des investissements étrangers. C'est cet effet-là qui est attendu. Aix-Marseille qui est très regardée pour son écosystème santé, industrie et tourisme. Mais Aix-Marseille qui regarde vers l'Afrique. Enfin de façon un peu plus construite et collaborative. Clairement, les liens avec le continent d'en face sont riches d'enseignements mutuels. Dans les défis que constitue la ville méditerranéenne de demain, savoir aller puiser ailleurs ce qui peut servir ici - au vu des urgences climatiques et environnementales - prend tout son sens. On donnera pour exemple l'installation du hub France de Trace Academia, déjà opérationnel en Afrique et qui s'ouvre aujourd'hui au marché européen depuis Marseille. Un exemple parmi d'autres mais qui ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt. Aix-Marseille doit accélérer. L'emporter en finale face à Valence l'Espagnole ou Espoo, la Finlandaise dit déjà quelque chose. Reste à confirmer. Mais le momentum est là. A embrasser à bras ouverts.