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Alexander Djiku (Ghana) : « C'est quelque chose de grand »

C'est un Alexander Djiku forcément heureux que l'on a retrouvé après le succès du Ghana sur la Corée du Sud (3-2), ce lundi après-midi. Quatre jours après une défaite initiale contre le Portugal (2-3), le défenseur central de Strasbourg et des Black Stars (28 ans) jouera donc une qualification pour les huitièmes de finale de sa première Coupe du monde. Il la raconte de l'intérieur.

« Comment avez-vous vécu cette rencontre, un peu folle ?
C'était un match à rebondissements. Ils ont fait 15 bonnes premières minutes où ils auraient pu concrétiser. On n'était pas dedans, mais on a su régir. On savait que si on n'avait pas gagné, ça aurait été difficile pour la suite. Il faut saluer l'esprit de ce groupe, on a été tous solidaires, on n'a pas baissé la tête et, après l'égalisation, on a réussi à marque ce 3e but, qui nous fait du bien. Dans les dernières minutes, on a mis le bus devant la surface pour garder le résultat (sourire).

Comment rentrer dans un match comme celui-là, avec une défense centrale qui passe à trois, du coup ?
Les consignes étaient claires, pour garder ce but d'avance. Il fallait défendre corps et âme, ce qu'on a bien fait. C'est une question de concentration, faire les bons gestes au bon moment. Je trouve que tout le monde est bien entré dans le match. C'est vraiment la victoire d'un groupe. On s'est tous donné à fond pour rester en vie et avoir un dernier match pour se qualifier.

« On doit gommer ce qui va moins bien, notamment les entames de match »

C'est une finale, désormais. L'Uruguay, vous y pensez déjà ?
Il nous manque un point. On va bien fêter ça, ce (lundi) soir, mais il va falloir se remobiliser dès demain. On doit gommer ce qui va moins bien, notamment les entames de match. Il faut récupérer, garder la tête froide. On sait qu'il y a une petite rivalité entre les deux équipes, puisqu'ils nous avaient éliminés, il y a quelques années (quarts de finale de la Coupe du monde 2010). On peut s'appuyer sur ça pour mobiliser tout le monde. Il y aura donc un gros engagement.

Vous étiez titulaire dans une défense à cinq, le premier match, remplaçant dans une défense à quatre lors du 2e...
Le coach m'a parlé avant le match, il m'a dit que ce n'était pas du tout par rapport à ma prestation contre le Portugal. Il doit faire des choix. On est 5 défenseurs centraux pour 2 ou 3 postes. Mais il connaît mon état d'esprit et, titulaire ou remplaçant, je donne toujours tout.

N'avez-vous pas le sentiment d'avoir commencé à jouer trop tard contre le Portugal, avec notamment cette défense surprise à cinq ?
Non, c'était les consignes du coach. On affrontait une équipe qui a de très grosses individualités et qui aime jouer dans la profondeur. Il fallait avoir un gros bloc défensif, avec des lignes resserrées. C'est ce qu'on a bien fait, pendant une heure, avant ce penalty un peu litigieux, selon moi. On a alors attaqué et on s'est peut-être vu un peu trop beau car on a, du coup, laissé des espaces dans notre dos. C'est comme ça qu'ils ont marqué leurs deux autres buts. Il y avait un peu de regret, mais on n'a pas lâché. Comme aujourd'hui. Et, aujourd'hui, on a été récompensé.

Quelles ont été les paroles de votre capitaine, André Ayew, avant ce match ?
Hier (dimanche), il nous a dit de nous souvenir de tout ce que l'on avait fait depuis le début. Il ne s'agit pas seulement de trois matches de Coupe du monde. Avant, il y a eu des qualifications, des barrages, des matches âpres. Il y a eu beaucoup de chemin parcouru et il fallait s'appuyer sur ces rencontres pour rester concentré et tout donner.

« Je vis ces moments avec beaucoup d'émotion, mais aussi beaucoup de calme, parce qu'il ne faut pas être submergé »

Pouvez-vous nous parler de l'état d'esprit de ce groupe ? On vous a vus danser au coup de sifflet final...
Avant les matches, on arrive en dansant, en chantant, ce qui ne veut pas dire que l'on n'est pas concentré. C'est une culture, ça change d'autres pays.

Comment vivez-vous cette Coupe du monde, de l'intérieur ?
C'est un rêve. Tout joueur rêve de jouer une Coupe du monde. J'ai eu la chance de commencer le premier match, d'entrer en jeu lors du deuxième. Je vis ces moments avec beaucoup d'émotion, mais aussi beaucoup de calme, parce qu'il ne faut pas être submergé, justement, par les émotions. Il faut rester serein, tranquille dans sa tête.

Le niveau est-il supérieur à tout ce que vous aviez connu, jusqu'alors ?
Oui. Ça se joue vraiment sur des détails. Tu oublies un petit truc et ça fait but. Je regarde tous les matches et j'ai l'impression que ce sont ceux qui ont le plus envie, qui ont le plus la gnaque qui y arrivent. On se bat pour un pays, c'est quelque chose de grand. Si on le fait avec le coeur, il y aura quelque chose de beau, au bout. »

publié le 28 novembre 2022 à 19h24