France
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Allez contempler le Gers en hiver, vous reviendrez le ventre plein et avec de nouveaux amis

Voyons un peu ce qu’on sait de la Gascogne. Ça se trouve dans le sud-ouest de la France, c’est le berceau non seulement de d’Artagnan mais aussi du foie gras* et de l’armagnac, ses deux cadeaux au bien-être planétaire. C’est la région de France où l’on porte le plus le béret, et ses habitants sont des durs. Ils nous ont beaucoup aidés pendant la guerre de Cent Ans.

Ce n’est pas mal pour un début. C’est encore mieux quand on y regarde de plus près. Je ne suis jamais allé dans le département* du Gers, le cœur de la Gascogne, sans revenir en ayant goûté de nombreux plats et boissons et rencontré nombre d’amis dont j’ignorais l’existence. C’est encore ce qui s’est produit l’autre semaine. Et j’ai aussi eu confirmation que la région se prête tout à fait à une escapade hors saison.

D’accord, il y a des choses qu’on sera peut-être moins tenté de faire hors saison. Nager dans la rivière par exemple. Faire du canoë, du vélo et du cheval peut-être, pour en citer trois de plus. Mais même en été, je n’arrive jamais à me lancer dans ce genre d’activité haletante parce que le Gers lui-même s’interpose et m’incite traîtreusement à le contempler ou à prendre mon temps pour déjeuner.

La vie légèrement à côté de la France ordinaire

Et ces deux choses sont tout à fait possibles en hiver ou au début du printemps. C’est vraiment un coin charmant. On est au seuil des Pyrénées – elles s’élèvent au loin, chapeautées de neige, magnifiques et menaçantes. Ici, on a des collines : en haut, des forêts et des lacs, en bas des rivières et des vignobles. L’agriculture à l’ancienne définit le paysage. De petites villes et des villages poursuivent la campagne par d’autres moyens. Des types descendent de tracteur pour saluer des dames portant sac à provisions. Ça sent la vie légèrement à côté de la France ordinaire.

Il vaut mieux commencer par Auch, la minuscule préfecture du département (population : 22 000). C’est ce que je fais. La ville est petite mais dominatrice, comme Napoléon. Au sommet d’une colline, la cathédrale Sainte-Marie – un vaste édifice gothico-Renaissance – domine la situation. Le Gers est fort bien doté en énormes cathédrales. Et en ordres religieux. Ce qui est remarquable dans celle-ci, c’est ce vitrail où Adam tortille des hanches, puis les extraordinaires stalles du chœur : elles sont couvertes de personnages en bas-relief, dont l’un montre ses fesses nues. Ça vaut la peine de le chercher.

À côté, un escalier monumental, des centaines de marches, mène au Gers. À la moitié, ce qui fait assez loin, se dresse une statue de d’Artagnan, le petit gars du coin. On tombe sur lui tout le temps, y compris dans la bière : la Moussequetaire, une production locale, a un goût de revenez-y. La statue le montre en train d’accueillir son destin avec courage, comme d’habitude.

Rural mais accueillant

Au cas où vous auriez oublié, le vrai d’Artagnan était né près d’Auch et issu de la petite noblesse. Il devient mousquetaire (le nom de la bière est un jeu de mots ; mousse* signifie bière en argot) et effectue à l’occasion des missions de confiance pour Louis XIV. Personne ou presque n’aurait entendu parler de lui si Alexandre Dumas n’a