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Allocation de rentrée scolaire : 'la pauvreté encore dans le doute'

La Croix : Pourquoi les allocations de rentrée scolaire sont-elles si controversées ?

Dennis Colombi : Un serpent de mer apparu il y a une dizaine d'années. Depuis, il est repris chaque année par la droite, ce qui en fait un marqueur politique, mais aussi par Jean-Michel Blanchere, l'ancien ministre de l'Éducation nationale, par exemple. L'année dernière, il laissait entendre que les allocations de rentrée scolaire (ARS) servaient parfois à« acheter des écrans plats »à la place des cahiers.

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Il n'y en a pas. Dans l'esprit de certains, cette allocation explique sans doute la méfiance car elle doit financer des achats très ciblés comme des cahiers, des cartables et des crayons, il n'est pas clair si elle peut servir à acheter des smartphones ou à financer des activités périscolaires. Mais cela n'a rien d'extraordinaire.

Par exemple, les familles pauvres n'ont pas d'ordinateurs, les smartphones sont donc essentiels. En tant que tel, c'est souvent le seul moyen d'accéder aux espaces de travail numériques universitaires, aux applications interactives enseignant-étudiant, etc. Ainsi, si les smartphones ne sont plus un objet de luxe, ils ne correspondent pas à l'image de la rentrée d'Epinal.

De même, certains soutiennent que certains étudiants ont des baskets chères au lieu de randoseru. Encore une fois, aucune étude n'a montré que ce problème se produit souvent, et personne ne sait vraiment qui a vu quoi, mais l'idée est répandue et acceptée. La pauvreté reste discutable.

Comment expliquez-vous cette méfiance à l'égard des pauvres ?

D.C. : Cela simplifie grandement la pauvreté. C'est encore vu comme une punition, et il y a une idée que ceux qui ont des problèmes, ceux qui « ne savent pas », sont pauvres. aile'. Manque de diplômes, manque de capital culturel, etc. Mais même dans ce cas, la pauvreté est définie comme une privation, et les pauvres sont considérés comme responsables de leur situation parce qu'ils font de mauvais choix ou font de mauvaises choses.

Certains soulignent le fait que les pauvres achètent des choses qui sont trop cher pour eux. Des vêtements de créateurs et même fumer des cigarettes lorsque les cigarettes sont très chères. Cependant, chacun de nous explose son budget et oublie parfois de se faire plaisir. On oublie surtout que la pauvreté crée certains modes de consommation, comme le montre l'exemple du tabac. En effet, les pauvres fument plus que la moyenne, mais il y a plusieurs raisons à cela : une façon de garder le contact avec les autres, de tuer le temps, et de se prouver qu'on peut encore acheter des choses. consommeraient probablement exactement comme eux, et nous ne doutons pas qu'ils ne dépensent ni mieux ni moins que nous pour leurs enfants !

Le fait que la solidarité nationale soit recherchée explique-t-il aussi la méfiance ?

D.C. : Oui, c'est la deuxième raison de suspicion. Il est difficile de leur attribuer entièrement cet argent. Comme toute solidarité, le fait que l'ARS soit financée par des subventions signifie, selon certains, qu'elle a le droit de contrôler comment elle est dépensée. Voici pourquoi. Si nous donnons de l'argent, nous savons mieux que les pauvres ce qui est bon pour les enfants, nous devons donc l'utiliser pour acheter ce que nous jugeons juste pour les enfants. indique le degré de préjugé contre la figure des pauvres.