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Alpes-Maritimes : Face à « l’explosion de l’immigration » des mineurs, le département lance un appel au gouvernement

En un an, plus de 5.000 mineurs non accompagnés (MNA), des migrants de moins de 18 ans isolés, ont été pris en charge par le conseil départemental des Alpes-Maritimes. « Un chiffre record » qui a entraîné « une saturation totale des dispositifs d’accueil », rappelle la collectivité, et qui a conduit la préfecture a réquisitionné un hôtel d’Antibes en début de semaine pour absorber le flux. Une situation intenable, selon Charles-Ange Ginésy, le patron LR du département, qui renvoie la balle au gouvernement, lui lançant mercredi soir « un nouvel appel » pour face à « l’explosion de l’immigration ».

Une « querelle » entre l’Etat et le conseil départemental dont « les jeunes cherchant refuge en France n’ont pas à faire les frais », a réagi ce jeudi l’association Tous citoyens. Elle réclame, « dans les plus brefs délais », la création d'« un à deux foyers supplémentaires de mise à l’abri dans les Alpes-Maritimes ».

Un « manque d’anticipation » ?

Actuellement, les deux structures existantes « sont pleines » et « plus de 100 jeunes exilés, en attente d’évaluation de minorité, s’entassent dans des hôtels », déplore encore l’association. « Nous sommes à plus de 700 mineurs hébergés. En huit ans, cette prise en charge a été multipliée par 28 », précise Charles-Ange Ginésy, qui a décidé de taper à plusieurs portes tenter de trouver des « hébergements en urgence ».

Il a notamment fait appel au maire de Nice pour la mise à disposition de deux gymnases, selon un courrier daté du 27 janvier, transmis à 20 Minutes par les élus du groupe Notre département d’abord, en bisbille avec la majorité, et proches de Christian Estrosi. En conseil municipal ce jeudi matin, c’est le premier adjoint de ce dernier, Anthony Borré, qui a répondu à cet appel en y opposant ce qui ressemblait bien à une fin de non-recevoir. Il a appelé le département, qui a annoncé un peu plus se porter acquéreur de l’Abbaye de Roseland, mise en vente par la ville, à plutôt réinvestir « dans ces compétences obligatoires », dont la prise en charge des MNA fait partie.

Un son de cloche identique a celui partagé la veille par le chef de file du groupe Notre département d’abord, le maire de Saint-Laurent-du-Var Joseph Ségura. Il dénonçait une « situation totalement ubuesque » liée, selon lui, au « manque d’anticipation et au refus d’investissements suffisants » de la collectivité. Et de préciser : « Les MNA sont logés dans des hôtels qui sont plus coûteux pour le contribuable que les places en structures dédiées ».

« Répartir ces migrants » et « réquisitionner » des sites

« Nous sommes victimes de l’absence d’une politique migratoire européenne coordonnée, dont la responsabilité est celle de l’État et non d’un département à lui tout seul », se défend Charles-Ange Ginésy dans un communiqué. « Il y a une semaine, je saisissais le ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux, pour qu’à l’instar de la Jungle de Calais ou de l’accueil de l’Ocean Viking à Toulon, l’Etat assume sa responsabilité face à une immigration massive à la frontière franco-italienne de Menton », explique-t-il, précisant que ses missives étaient restées sans réponse.

Il dit attendre deux décisions : « une accélération des procédures judiciaires nécessaires pour répartir, sur tout le territoire national, ces migrants » et « une réquisition à grande échelle de sites d’hébergement pour permettre la protection immédiate de ces mineurs ». En attendant, d’autres hôtels pourraient encore être réquisitionnés.