Repro CL
Par Stéphane URBAJTEL, publié le 1 février 2023 à 17h21, modifié à17h32.
Le producteur est furieux, le distributeur invite à la patience.
Ce film est officiellement sorti en salle ce mercredi et il a une belle histoire avec la Charente. Amore mio,un road movie féminin avec Élodie Bouchez et Alysson Paradis, a été tourné en partie dans notre département. À l’été 2021, les acteurs et toute l’équipe sont installés un moment du côté de Barbezieux avant de sillonner la campagne charentaise...
Ce film est officiellement sorti en salle ce mercredi et il a une belle histoire avec la Charente. Amore mio, un road movie féminin avec Élodie Bouchez et Alysson Paradis, a été tourné en partie dans notre département. À l’été 2021, les acteurs et toute l’équipe sont installés un moment du côté de Barbezieux avant de sillonner la campagne charentaise, en particulier en Charente Limousine. L’article que CL avait consacré au sujet est à lire en cliquant sur ce lien.
Ce long métrage a été soutenu par la région Nouvelle-Aquitaine qui lui a offert 180 000 euros au titre de l’aide à la production. Il a été repéré par les organisateurs du Festival du film francophone (FFA), en sélection en août dernier. Et pourtant, à l’heure où les cinéphiles pourraient le découvrir et repérer des paysages et des lieux familiers, il n’est diffusé dans… aucune salle de Charente.
« Vous mettez le doigt sur un vrai problème. Une situation incompréhensible qui nous rend furieux », s’agace Nicolas Blanc, le coproducteur de Amore mio.
C’est d’autant plus incompréhensible, poursuit-il, que la sortie de ce long métrage s’accompagne d’assez bonnes critiques : « Ce road movie gorgé de soleil va vous faire vibrer », écrit notamment Allo Ciné ce mercredi. Au-delà du FFA, il a été présenté au festival international du film de La Roche-sur-Yon, à l’Arras film festival et aux Arcs film festival. Et obtenu le prix du jury jeune au festival international du film de Saint-Jean-de-Luz.
Compliqué pour un film qui sort le même jour qu’Astérix
La faute à qui ? Le producteur renvoie la balle au distributeur, en l’occurrence Urban distribution. C’est son travail de « placer » le film dans les salles. « C’était très compliqué à l’heure où le cinéma marche à nouveau très bien, admet à regret Chloé-Mélody Desrues, chargée de programmation chez Urban. Qui renvoie à son tour la balle, cette fois aux exploitants de salles mais en leur accordant des circonstances atténuantes.
« Quand un film a été tourné dans une région, nous appuyons évidemment sur ce point quand nous sollicitons les salles. Mais cet argument ne suffit pas toujours ». En l’occurrence, Amore mio qui sort le même jour qu’une quinzaine d’autres dont le nouvel Astérix « l’empire du Milieu », ça ne fait pas le poids.
« Je n’ai que six salles, il y a forcément une belle place pour Astérix, je ne vais pas sortir Avatar qui est encore à l’affiche et fait toujours le plein. Et nous retrouvons aujourd’hui un niveau de sorties de films qu’on n’avait pas connu depuis la période d’avant Covid », analyse Aurélie Delage du Mégarama de Garat.
« Nous ne sortons pas ce film aujourd’hui non. Et il n’y a pas de date prévue », appuie de son côté Cerise Jouinot, la responsable de la salle Nemo, la salle de ciné de la Cité de la BD.
Amore mio, tourné en Charente, ne sera-t-il donc jamais proposé aux cinéphiles charentais ? « Bien sûr que si, mais en décalé, assure Chloé-Mélody Desrues, chez Urban qui demande un peu de patience. Fin février, nous organiserons une tournée pour présenter le film dans votre département». Un mois après sortie officielle.